Autant le dire tout de suite…
Autant le dire tout de suite : je ne suis pas une habituée des éléments de langage. Je ne pratique pas vraiment la « petite phrase » préparée pour être reprise en boucle et faire le buzz. Je parle de la même façon en meeting, en porte-à-porte, en faisant mes courses, avec des amis, des alliés, des adversaires politiques ou des journalistes. Je m’en tiendrai à cela sur ce blog. Je crois que le rôle des responsables politiques, c’est de proposer des solutions lisibles dans un monde complexe. Notre rôle, c’est aussi de toujours regarder ce qui bouge, ce qui s’invente, ce qui produit de quoi vivre mieux. La société a souvent un coup d’avance sur le personnel politique. Je ne peux pas l’oublier.
J’ai été durablement marquée par mon expérience de militante hors des partis.
Comme présidente d’Act Up, j’ai porté la nécessité de combattre des politiques d’Etat qui oubliaient les malades du sida ; politiques qui avaient trop tardé à mettre en œuvre des solutions sanitaires simples et à portée de main. Les habitudes de pensée, les préjugés et l’absence de courage ont été alors nos principaux ennemis. C’est aujourd’hui encore contre les conformismes et les paresses intellectuelles qu’il faut lutter.
De mon parcours associatif, une exigence ne m’a pas quittée : celle d’une certaine radicalité pragmatique. Loin des envolées lyriques et des effets de tribune, nous voulions changer la donne immédiatement. Aujourd’hui, devant les urgences sociales, économiques, climatiques et environnementales, je peux reprendre cette revendication : la politique n’est ni un exercice comptable, ni une attente romantique du grand soir. Elle doit améliorer nos conditions de vie, rassembler les communautés, réparer les villes, organiser la solidarité avec les plus fragiles, protéger notre environnement.
Aussi, le dernier enseignement que je tire de mon histoire dans les organisations dites « de la société civile », c’est qu’on ne peut plus faire de politique sans impliquer les principaux intéressés. Les usagers des transports et des services publics, les malades, les travailleurs, les précaires, les habitants des quartiers populaires, les jeunes, les riverains des grands projets inutiles… Et j’en oublie tant ! Cette politique « à l’ancienne » a trop duré.
Je veux donc ouvrir cette campagne aux Franciliennes et aux Franciliens de la façon la plus simple et la plus directe possible. Nous sommes encore loin des élections régionales des 6 et 13 décembre prochains. A l’exception de deux sondeurs, huit journalistes et des état-majors politiques, personne ne trouve encore du sens à cette campagne. Et c’est bien normal. Dans une atmosphère politique lourde, entre populismes et renoncements, l’enjeu est bien d’associer les habitants pour redonner du sens aux politiques régionales. Dans quelques jours, je présenterai des initiatives concrètes pour confronter nos diagnostics et proposer des solutions pour vivre mieux dans notre région.
Avec ce blog, en porte-à-porte, dans le métro, sur les marchés et dans toutes les enceintes où vous voudrez bien m’inviter à débattre, nous allons construire ensemble un projet écologiste et solidaire pour l’Ile-de-France.
A très vite,
Emma