Retour sur les prises de paroles lors de la réunion sur le projet qui s’est tenu à Château-Thierry le 15 septembre 2015.
Dominique Jourdain a dans un premier temps présenté le vote qui a eu lieu lors de l’Assemblée Générale du 12 septembre 2015 (75% motion B, 25% motion A). Il a insisté sur la nécessité d’innover politiquement après les différentes désillusions successives aux ralliements avec le PS. Cela passe à travers de nouvelles alliance politiques, avec le Parti de Gauche, la NGS ou Nouvelle Donne ; mais aussi et surtout par l’ouverture sur la société civile.
Corinne Rufet (Vice-Présidente de la Région Île de France) a ensuite pris la parole pour présenter le travail réalisé au sein de sa délégation. Elle a notamment évoqué les difficultés qui existent à lutter contre les nombreux grands projets inutiles qui continuent à fleurir ici et là. Avec en exemple le triangle de Gonesse où 12ha de terres agricoles risquent d’être sacrifiés pour construire un centre commercial gigantesque, dans une zone qui n’en a nullement besoin. « Pour 1 emploi créé en grande surface, 4 emplois détruits » a rappelé l’élue.
Sandrine Rousseau prend ensuite la parole pour parler de la fusion et de la nouvelle région qui doit être plus qu’un simple agrégat du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie, mais un vrai nouveau territoire.
Il faut miser sur de nouveaux modèles de développement en agriculture, un colosse aux pieds d’argile, mais aussi dans l’industrie, qui a une place centrale dans l’histoire des deux régions.
Il faut lutter contre les plans de licenciement, les délocalisations, qui surviennent sans préavis du jour au lendemain.
La Région, en tant que tête de file en matière de développement économique a un rôle à jouer dans la conversion, en sécurisant les parcours notamment.
Un travail a été mis en place avec Arcelor-Mittal qui représente 25% des émissions de carbone du Nord-Pas-de-Calais. Ainsi, plutôt que de licencier, il a été proposé à l’entreprise de travailler avec la région à la réduction de son impact carbone que la région financerait en contrepartie du maintien des emplois.
Il peut être intéressant de faire pareil avec la sidérurgie, l’agroalimentaire, l’automobile…Il faut soutenir différemment l’industrie pour impulser le changement.
Au niveau de l’agriculture, il est insensé de voir des photos de machines déversant un nuage dense de pesticides en face d’une école primaire. C’est inconcevable. On ne peut pas continuer à fermer les yeux sur l’explosion des cancers chez les enfants ou des maladies neurodégénératives.
Corinne Rufet et Dominique Jourdain ont ensuite parlé des pétroles et gaz de schiste, sur la difficulté de maintenir une mobilisation contre, alors que les grandes entreprises et les pouvoirs publics tentent de faire revenir de manière sournoise le sujet sur le terrain.
Exemple du ministre Macron qui a demandé au Conseil constitutionnel si l’interdiction de rechercher des gaz et pétroles de schiste relevait du législatif ou du réglementaire (on voit bien une volonté d’interférer et de tenter de passer par un décret pour revenir sur le sujet).Cela soulève le problème des lobbies et de la transparence des pratiques politiques.
Enfin Sandrine Rousseau de conclure qu’il faut maintenir le soutien aux associations, c’est là que réside notre salut. Il faut lutter pour ce maintien face à une crise inédite que connait actuellement le tissu associatif.
Le projet du Canal Seine Nord est inadapté avec un gabarit disproportionné sur le tronçon picard. Pose aussi la question du modèle de développement que nous voulons adopter