Rasons les barrières pas les arbres

Rasons les barrières pas les arbres

En quelques mois, près de 140 hectares de bois ont été « débroussaillés » entre Coquelles, Guînes et Frethun, pour des raisons de sécurisation de l’Eurotunnel. Sous prétexte que les réfugiés s’y abritaient, ce sont des milliers d’arbres qui ont été abattus, remplacés peu à peu par des clôtures de sécurité.

Déjà par le passé, EELV s’est positionné pour une meilleure utilisation de l’argent public vers un accueil digne et respectueux des réfugiés.

Aujourd’hui, un pas de plus a été franchi dans les mesures inefficaces et inappropriée avec l’installation de ces clôtures haute sécurité de 4 m de hauteur. Ces clôtures disproportionnées ont été installées contre des arbres poussant depuis 20 ans, menaçant notre biodiversité et nos paysages.

Et quid de demain : si les migrants, dans leur détresse, trouvent refuge dans la forêt de Guines, nous la rasons?
A l’époque, Eurotunnel avait envisagé de planter dans la zone des « arbres en plastiques » afin qu’il n’y ait pas de feuilles sur les voies ferrées, mais aussi planter des buissons d’espèces asiatiques extrêmement épineuses, avec déjà l’idée de dissuader d’éventuels passages illégaux.

La nature ne trie pas, ne cache pas les hommes, elle leur permet de vivre simplement.

Lors de la construction de cet espace, Marie-Christine Blandin, invitée sur place, avait insisté sur l’importance d’avoir une trame d’essences locales, notamment pour la cohérence des mesures compensatoires. Aujourd’hui les « compensations » sont rasées ! En 30 ans, la conscience des services écosystémiques rendus par notre nature et les mesures de protection n’ont pas fait tant de chemin qu’on veut bien nous le faire croire.

En pleine préparation de la COP21, nous assistons encore une fois à la démonstration que la nature est la variable d’ajustement de toutes les politiques. L’écologie ne reste que la 5e roue du carrosse et ne vaut tant qu’elle n’empiète pas sur les autres politiques.

L’écologie doit aujourd’hui plus que jamais devenir notre priorité. Les arbres sont plus importants que les barbelés pour nos sociétés. C’est notre rapport global au monde qui doit évoluer, face à la menace du réchauffement climatique et ses conséquences sur la santé, la société et les territoires.

Rasons les barrières, pas les arbres !

 

Sandrine Rousseau

Candidate du Rassemblement pour une région solidaire, écologique et citoyenne

 

 

 

Contact : Enzo Poultreniez – Directeur de campagne

enzo.poultreniez[at]gmail.com

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