Presse
Les écologistes finalisent leurs listes pour les régionales
20 novembre 2009 - Les Echos - Renaud Czarnes
Après avoir connu quelques tensions il y a un mois, les amis de Daniel Cohn-Bendit et les Verts de Cécile Duflot bouclent la constitution de leurs listes à parité. Ils divergent cependant sur les objectifs électoraux.
Hormis chez les socialistes, l'heure est à la réconciliation. Ainsi, Daniel Cohn-Bendit rencontrera François Bayrou demain lors d'une manifestation organisée par Europe Ecologie. Ainsi, également, les dissensions qui étaient vives il y a un mois encore entre les amis de « Dany » et ceux de Cécile Duflot sont-elles aplanies aujourd'hui. Tout juste peut-on noter des divergences sur le Modem. « Certains sont pour un rassemblement avec le Modem au second tour des régionales et d'autres n'y sont pas opposés : c'est juste une nuance d'envie ! », analyse Jean-Marc Brûlé, directeur de campagne pour les régionales des Verts. Hormis sur ce sujet, qui « n'est pas un point de fixation », la constitution des listes pour les élections régionales a considérablement avancé ces derniers jours chez les écologistes, si bien que, à les écouter, il ne reste que des détails à régler.
Troisième force politique
« C'est simple, nous sommes à l'opposé du PS : eux, ils se connaissent par coeur et se détestent, assure Jean-Marc Brûlé. Ils n'ont plus d'ambition commune mais des juxtapositions d'ambitions individuelles. Les écologistes viennent d'horizons différents et se découvrent. Et tout se déroule bien », affirme-t-il. La règle établie est, pour l'heure respectée : 50 % des têtes de liste proviennent des Verts et 50 % des amis d'Europe Ecologie. Mi-décembre, la quasi-totalité des listes devraient être complètes.
Jusqu'à présent, les écologistes ont surtout fait parler de leur campagne par le recrutement de personnalités. Ainsi le pédagogue Philippe Meirieu, professeur à l'université Lyon-II, a été intronisé tête de liste d'Europe Ecologie en Rhône-Alpes. En Paca, c'est la magistrate qui a travaillé avec Eva Joly sur l'affaire Elf, Laurence Vichnievsky, qui mènera le combat. A Paris, Augustin Legrand, cofondateur des Enfants de Don Quichotte et comédien, devrait
figurer en position éligible. « Quand nous avons constitué des listes pour les européennes avec José Bové et Eva Joly, on nous a dit : “C'est du people, c'est du vent.” Et ça a très bien marché, rappelle Daniel Cohn-Bendit. Pour les régionales, tous ceux et celles qui nous rejoignent apportent leur vision du monde et une expertise. »
A côté de ces recrutements médiatiques (pour ne pas dire, donc, « pipole »), figurent également quelques « prises de guerre ». On peut citer, entre autres, l'ancien président de Greenpeace Robert Lion, le maire communiste de Sevran, Stéphane Gatignon, l'ancien délégué national à l'Europe du PS et zélateur des 32 heures Pierre Larrouturou ou encore Eric Loiselet, qui a démissionné de son poste de premier secrétaire fédéral du PS de Haute-Marne pour prendre la tête de la liste Europe Ecologie en Champagne-Ardenne. Sur les ambitions d'Europe Ecologie aux régionales, les avis, toutefois, divergent. « Il faut assumer le fait que nous avons l'ambition de gagner plusieurs régions,assure Jean-Marc Brûlé. Je pense à l'Ile-de-France, évidemment, mais également à Rhône-Alpes et au Languedoc-Roussillon. » Daniel Cohn-Bendit n'est pas du même avis. « Ce sera extrêmement difficile de gagner une région, estime-t-il. C'est improbable, mais pas impossible ! Pour les européennes, j'avais pronostiqué un score de 10 + x %, là, j'espère 15 % maximum au niveau national. Ce qui nous installerait comme la troisième force politique en France. »