La campagne
Annonces de N. Sarkozy aux agriculteurs
Paris, le 7 mars 2010
Le renoncement au profit de l'agro-productivisme
Aujourd'hui, les paysans s'enfoncent dans une crise sans précédent avec des baisses de revenus de l'ordre de 34% en moyenne (20% en 2008) allant jusqu'à plus de 50 % dans le secteur laitier et les annonces faites au Salon de l'Agriculture par le Président de la République, Nicolas Sarkozy laissent pantois.
Les 800 millions d'Euros de prêts bonifiés, seront vraisemblablement, comme pour les crises précédentes , attribués aux mêmes exploitations prétendument viables quelques mois auparavant. Cette mesure ne permettra pas d'enrayer le nombre croissant de procédures de plan de redressement ou pire de liquidation judiciaire qui s'accumulent devant de très nombreux tribunaux d'instance. Ou encore les quelques 28 000 versements de RSA au 31 décembre sur plus de 40 000 demandes : niveau jamais connu chez les agriculteurs et qui s'amplifie.
José Bové, vice-président de la Commission Agriculture et Développement Rural du Parlement européen, affirme: « Les paysans ont besoin de prix rémunérateurs, de filets de sécurité empêchant la vente à perte de leurs productions et pour cela, offre maîtrisée centrée sur le marché intérieur et protection communautaire aux frontières, entre autres outils de gestion, doivent être au centre des choix européens pour sortir de la crise actuelle et pour la PAC de l'après 2013.»
Avec l'annonce de l'adaptation des mesures sur les modes de production agricole programmées pour répondre aux dégâts environnementaux et aux effets du changement climatique, on assiste à un recul inacceptable qui nous éloigne de plus en plus nettement des objectifs pourtant modérés du Grenelle de l'Environnement.
José Bové ajoute également: « La France, en réalité, est bien loin derrière d'autres pays européens en matière de progrès environnementaux en agriculture en particulier pour l'agriculture biologique. Utiliser les prétextes de distorsions de concurrence européennes et internationales et malheureusement les effets des crises actuelles sous pression des agro-productivistes, c'est renoncer aux changements fortement attendus par les citoyens pour une alimentation et un environnement sains ».