La campagne
Conférence "Crise : comment éviter la rechute ?" avec P. Larrouturou, M. Joseph STIGLITZ, M. Edgar MORIN
Joseph Stiglitz et les écologistes face à la pensée unique
Samedi 13 février à la Grande Arche de la Défense, Edgar Morin, Joseph Stiglitz, Joyashri Roy (professeur à l'université de Calcutta) et Pierre Larrouturou ont répondu à l'invitation de Eva Joly, eurodéputée Europe Ecologie et présidente de la commission du Développement au Parlement européen.
Avec plus de 20 000 internautes connectés, et devant plus de 200 personnes, dont Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts et Pervenche Bérès, députée européenne, les participants ont fait état d'un diagnostic partagé : la crise mondiale que nous traversons est loin d'être finie, et les réponses apportées par les acteurs économiques, publics et privés, ne sont pas du tout à la hauteur des enjeux.
Loin des discours rassurants sur la reprise prochaine, Pierre Larrouturou a rappelé le danger d'un prochain « effondrement total » de l'économie financière, citant une mise en garde récente de la Société Générale à ses clients fortunés. « Nous sommes dans une nouvelle phase de la crise », a confirmé Joseph Stiglitz, rappelant que l'apparition d'une nouvelle bulle spéculative est le symptôme d'un système malade incapable de se réformer. « Je ne pense pas qu'ici je doive vous expliquer que notre mode de vie n'est pas durable », a-t-il ajouté, expliquant que l'objectif d'un retour à l'économie pré-crise n'était qu'illusion.
Les réponses aux crises ne peuvent être que politiques. Dans une société où les richesses sont si mal réparties, « la justice sociale devrait être la priorité » a expliqué Joseph Stiglitz. Il faut « rompre avec un certain nombre de dogmes et de pratiques et inventer un nouveau mode de gouvernance », a expliqué Eva Joly. « Les marchés ne sont pas une fin en soi mais un moyen. La qualité de vie doit être au centre de nos préoccupations », selon Joseph Stiglitz pour qui « un des aspects les plus importants du bien-être réside dans le lien social ». Ce qui implique de repenser et réorienter le rôle de l'action publique vers la production de ce lien.