La région Champagne Ardenne comporte un espace un peu particulier : un espace où les avions attendus ne se posent pas et où les millions dépensés par les collectivités s’envolent. Une sorte de triangle des Bermudes au milieu des champs de betterave.

Le Conseil Général de la Marne vient à nouveau de décider d’injecter de nouveaux fonds publics dans une infrastructure qui n’intéresse ni investisseurs ni compagnies aériennes. Ce sont donc 750 000 euros qui s’ajoutent aux sommes versées depuis des années à un projet qui se révèle un véritable tonneau des danaïdes. Et le Conseil Régional emboite le pas du Conseil Général pour la même somme !

Mal évalué, le projet de Vatry est emblématique d’une conception désuète du développement économique, de l’attractivité d’un territoire et des priorités d’action ; à des années lumières des attentes des champardennais.

De toute évidence ce projet va dans le mur, et les autorités concernées remettent du carburant dans le moteur. Il est temps d’arrêter les frais et d’ouvrir une perspective de sortie de cette impasse.

Si ces 750 000 Euros ne représentent que 0,12% du budget de la Région, et 0,67% du budget qu’elle consacre aux transports, il faut les rapprocher des 130 000 Euros de subvention alloués à l’Agence Régionale pour la Construction et l’Aménagement Durable, et aux 1,9 millions dédiés au FREC (Fonds Régional Environnement Climat).
Alors qu’une infrastructure comme Vatry est de nature à dégrader le bilan des émissions des gaz à effet de serre de la Champagne Ardenne, le Conseil Régional dévoile, au-delà des mots, la réalité de ses priorités.

Pour Europe Ecologie Champagne Ardenne, ces 750 000 Euros seraient plus utiles pour renforcer les quelques moyens actuels de lutte contre la précarité énergétique à travers une action déterminée pour l’isolation thermique des bâtiments (qui a pour effet la baisse des charges des habitants et la création d’emplois non délocalisables) ou pour le soutien aux éco-entreprises (notre région pourrait faciliter l’installation sur son sol d’un opérateur de la filière solaire photovoltaique notamment sur une site en conversion).

« Quand nous serons élus, nous mettrons en cohérence les discours et les actes en cessant de verser à fonds perdus des sommes qui seront plus utilement employées à court terme comme à long terme pour lutter contre la précarité énergétique et réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Pour nous, chaque euro dépensé sera un euro utile pour répondre aux attentes des champardennais. » a précisé Eric Loiselet, candidat Europe Ecologie à la Présidence de Région.