Ce week-end , la confédération paysanne de Haute-Marne accueillait le "groupe jeunes" de son organisation nationale. Le samedi a été consacré à une réunion interne pour définir les lignes d' orientations et propositions d'actions de ce groupe dans les prochains mois et année et le dimanche matin était consacré à un débat ouvert à tous autour de la question "comment vivre mieux sur son exploitation en dépensant moins ? ".

Patricia Andriot, tête de liste départementale d'Europe Ecologie pour les régionales, Nicolas Gy, membre de la liste et président du groupe départemental des agriculteurs biologiques ont assisté à ce débat ouvert à tous.

Un rappel de quelques chiffres sur la situation agricole Haut-Marnaise met en évidence comment la logique d'agrandissement et de capitalisation outrancière de l'agriculture asphyxie non seulement la vie locale, mais aussi fragilise les exploitations tant sur le plan des revenus que sur celui des relations humaines et compromet toute tentative d'approvisionnement des territoires en proximité. Avec seulement 19 installations dans le
département en 2009, des exploitations de 180 ha en moyenne, moins de 25 exploitations recensées en production biologique, ce département est celui de tous les records lanterne rouge : Taille moyenne des exploitations la plus grande de France, nombre d'installations la plus faible, dernier département en matière d'agriculture biologique ou de diversification agricole.

L'agriculture de ce département illustre de manière remarquable le résultat d'une politique agricole qui a décidé de tout miser sur l'intensification des systèmes de production : le cercle vicieux : plus de production, fragilité des prix, dépendance de l'approvisionnement, baisse des revenus, agrandissement nécessaire, augmentation de la dépendance en matériel et capital, endettement croissant, qui génère une course à
l'agrandissement .... cqfd ! la boucle est bouclée.

Ce modèle trop souvent perçu comme la voie unique est à l'opposé même d'une agriculture source de produits de qualité, autonome et garante d'une meilleur usage des ressources naturelles et d'une meilleure qualité de vie et d'une fragilité économique moindre.

Des témoignages de jeunes présents ainsi que les échanges qui ont suivi ont mis en évidence que d'autres organisations avec des tailles d'exploitations plus modestes, des installations en diversification, des
organisations collectives sont possibles ; de tels modèles sont sources d'équilibres financiers et humains mieux préservés et sont aussi une source d'emplois plus nombreux et d'un environnement de qualité.
La Haute-Marne, département agricole qui dispose d'un potentiel herbager certain, a régulièrement tourné le dos à ces modèles alternatifs malgré un travail souvent resté méconnu pour montrer les avantages agronomiques et économiques d'une meilleure valorisation de l'herbe.

Au cours de ces échanges, il a largement été question des difficultés systématiques d'accès au foncier, de formations agricoles qui sont peu porteuses d'un autre modèle de production, d'aides économiques qui ne
privilégient pas forcément d'autres modèles d'installation et de valorisation des produits de proximité. Autant de sujets sur lesquels la politique régionale peut avoir une portée. A travers l'exemple d'autres
régions, notamment de celle de Rhône-Alpes, citée à plusieurs reprises, il a été expliqué qu'une autre volonté politique, peut conduire à d'autres cadres et d'autres résultats.

C'est exactement ces lignes qui sont aujourd'hui défendue par le projet régional d'Europe Ecologie.

Europe Ecologie Hte-Marne rappelle à cette occasion qu'un débat sur ces questions, aura lieu le vendredi 19 février à Langres (salle rempart Est) à 20h30 autour de la question "agriculture/alimentation/environnement : un modèle qui marche sur la tête "en présence de Marc Dufumier, spécialiste des systèmes agraires et des agricultures paysannes dans le monde.