La campagne
Réaction de Jacques Fernique
Visite de Nicolas Sarkozy à Geispolsheim : Annonces vagues, priorités confuses
Visite de Nicolas Sarkozy à Geispolsheim : Annonces vagues, priorités confuses
En tant que Conseiller Régional et municipal de Geispolsheim, j'ai assisté par correction républicaine à l'opération médiatique du chef de l'Etat sur le grand emprunt . Discours confus et priorités vagues ne m'ont pas convaincu. Sans doute n'était ce pas l'objectif, tant cet événement avait des airs de lancement de la campagne de Philippe Richert, « l'ami » du président.
Pourtant, cette question du recours à l'emprunt, alors que la crise se prolonge et que l'Alsace en ressent largement les effets, mériterait un débat précis et de fond. La seule chose qui légitimerait de creuser le déficit déjà très important de l'Etat serait de financer enfin et tant qu'il en est encore temps la mutation écologique de l'économie, afin d'adapter nos entreprises et nos politiques publiques aux enjeux climatiques et énergétiques de ce siècle. Une telle démarche appellerait d'ailleurs plus une stratégie européenne d'investissement qu'un plan strictement national
Or, il ressort de la réunion d'hier une impression de flou assez inquiétante. Si le grand emprunt doit servir à financer une fuite en avant alors c'est non ! Nous n'avons pas besoin de nous endetter pour financer des mesures à contre temps ! Annoncer par exemple qu'une bonne part du grand emprunt destiné au secteur énergétique irait au nucléaire pourtant déjà trop bien doté, c'est avoir une révolution énergétique de retard. C'est surtout ne pas avoir pris la mesure du potentiel des énergies vertes ! En fait, je suis sorti de cette réunion en colère. L'absence de réelle stratégie d'investissement me fait craindre que cet emprunt annoncé à grand renfort de publicité ne serve qu'à maintenir les privilèges fiscaux de la loi TEPA, bouclier fiscal en tête et à dissimuler les manquements chroniques de l'Etat à l'égard de l'enseignement supérieur et de la recherche. On a entendu dire hier que la France avait « «un gigantesque problème d'investissement ». Elle souffre visiblement aussi d'un grave déficit de projet.
Jacques Fernique
Tête de liste Europe Ecologie Alsace
Conseiller Régional
Conseiller Municipal