Vite rattrapons notre retard sur la fiscalité verte !

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Jadot : «On est très en retard sur la fiscalité verte»
Lilian Alemagna
27 August 2013
Libération

L’eurodéputé EE-LV Yannick Jadot regrette la frilosité et la «propagande néolibérale» de certains au PS.

Député européen écologiste (EE-LV), Yannick Jadot a participé aux travaux du «comité pour la fiscalité écologique».

Hier, dans Libération, Ségolène Royal a accusé les écologistes d’être «trop dogmatiques» sur la fiscalité verte…

La fiscalité écologique est un engagement de François Hollande et on est très en retard. Si elle prend forme dans le projet de loi de finances de 2014, c’est après l’association de différents acteurs : qu’ils viennent de l’entreprise, d’associations ou du monde politique. Je rappelle aussi qu’une résolution a été adoptée à l’Assemblée nationale, soutenue par les socialistes !

Mais comment faire sans augmenter les impôts ?

Tous les dispositifs envisagés comprennent une compensation sociale. Trois centimes de hausse du prix du diesel, c’est plus d’un milliard d’euros. La moitié pourrait être réaffectée aux automobilistes sous forme d’incitation à changer de voitures, pour un modèle plus propre. De quoi pousser les industriels à produire des hybrides et faire baisser le nombre de victimes liées aux particules fines, qui sont actuellement 15 000 par an.

Reste que vous prêtez le flanc aux critiques sur «l’écologie punitive»…

On se bat aussi pour baisser la TVA sur le bâtiment ou les produits bons pour l’environnement. Mais pour réussir la transition énergétique, il s’agit de revenir sur les cadeaux fiscaux qui concernent les produits polluants. La transition écologique est facteur de compétitivité et d’amélioration du pouvoir d’achat. Au PS, si certains l’ont intégré, d’autres rabâchent trop facilement une propagande néolibérale qui laisse croire que ce serait les petits qui trinqueraient !

N’est-il pas maladroit d’annoncer une «contribution climat» sans dévoiler le dispositif ?

On aurait pu imaginer une meilleure pédagogie, vu l’échec de la «taxe carbone» sous Nicolas Sarkozy.

N’êtes-vous pas prisonnier de ce mot : «taxe carbone» ?

Sur les mots, la gauche a perdu la bataille de l’impôt. Il apparaît comme antisocial alors qu’il est facteur de redistribution. La frilosité de Hollande à lancer sa grande réforme fiscale participe de cette défaite. Or, le consentement à l’impôt est un pilier de notre démocratie.

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