Espionnage de Greenpeace: le porte-parole de Joly veut la condamnation d’EDF – dépêche AFP du 12 octobre 2011
PARIS – Yannick Jadot, ex-directeur des campagnes de Greenpeace France et actuel porte-parole d’Eva Joly, a jugé mercredi qu’EDF avait délibérément voulu faire pirater son ordinateur en 2006 et a réclamé la condamnation de pratiques de barbouzes au cours d’un procès la semaine prochaine.
Je considère que le piratage de mon ordinateur relève d’une volonté délibérée d’EDF. On ne peut pas admettre qu’une grande entreprise décide de faire taire les contre-pouvoirs dans le domaine nucléaire, a affirmé le député européen EELV Yannick Jadot lors d’une conférence de presse.
Il y a un vrai sentiment de colère par rapport à des pratiques de barbouzes qui ne devraient pas exister dans notre démocratie. Deux responsables de la sécurité d’EDF ont commandité mon espionnage. EDF a été pris les doigts dans le pot de confiture et doit être condamné, a-t-il ajouté.
Le géant de l’énergie et deux anciens responsables de sa sécurité seront jugés à partir de lundi devant le tribunal correctionnel de Nanterre dans l’affaire de piratage informatique présumé de l’organisation de défense de l’environnement Greenpeace.
EDF comparaîtra en tant que personne morale pour complicité et recel d’intrusion frauduleuse informatique au préjudice de Yannick Jadot.
Deux des anciens responsables de la sécurité de l’entreprise seront également jugés, la justice leur reprochant d’avoir fait pirater, via une officine privée, l’ordinateur du dirigeant écologiste en 2006, afin de recueillir des renseignements sur les activités de l’organisation non gouvernementale connue pour ses positions anti-nucléaires.
Pour l’avocat de M. Jadot, Me William Bourdon, ce procès aura une dimension exemplaire car il sera le procès de la privatisation des renseignements qui fait florès en France et en Europe.
Tout l’enjeu est l’éradication de ce cancer qu’est le recours à des officines pour espionner constamment les personnes de façon hors-la-loi, a affirmé Me Bourdon, qui citera comme témoin le journaliste Edwy Plenel.
EDF s’est toujours dit victime des agissements de la société Kargus Consultant, coupable à ses yeux d’avoir dépassé le cadre d’un contrat signé en 2006, qui stipulait simplement une veille des actions menées par les écologistes.