1,5 M€ d’amende réclamé contre EDF – revue de presse

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Le Parisien
Le géant de l’énergie risque gros pour le piratage de Greenpeace
V.M.
25 octobre 2011

Le Parisien-Aujourd’hui en FranceSeule EDF peut être le « donneur d’ordres » dans le volet Greenpeace de ce dossier d’espionnage multifacettes, selon le procureur. Il a requis 1,5 M€ d’amende contre l’entreprise pour « complicité » de piratage informatique. En 2006, en plein débat sur la construction de son nouveau réacteur, EDF voulait anticiper les actions antinucléaires de l’association. Ses ordinateurs, particulièrement celui de Yannick Jadot, « l’incontournable » des actions de Greenpeace, furent ainsi piégés par le cyberpirate, sur commande des dirigeants du service de sécurité nucléaire d’EDF, un amiral à la retraite et un ancien flic.

Entre ces deux hommes et le cyberpirate, on retrouve l’officine Kargus, mandatée pour surveiller Greenpeace. Les deux dirigeants d’EDF nient avoir jamais su que « la veille stratégique » de Greenpeace impliquerait le piratage informatique. Ils « mentent », a argumenté le procureur, avant de demander leur condamnation à trois ans de prison dont six mois ferme.

Le parquet a réclamé, hier, une amende de 1,5 M€ contre EDF, jugée devant le tribunal de Nanterre pour espionnage informatique. En 2006, l’entreprise publique aurait chargé un pirate de fouiller dans l’ordinateur de l’ex-directeur des campagnes de Greenpeace, Yannick Jadot, actuel porte-parole d’Eva Joly (EELV) et député européen. EDF aurait voulu « contrer » les actions fomentées par Greenpeace, en lien avec la construction du chantier du réacteur nucléaire EPR à Flamanville (Manche). Et le piratage aurait été maquillé en « contrat de veille stratégique » avec une société dite de conseil. Les deux hauts responsables d’EDF visés risquent trois ans de prison dont trente mois avec sursis et une forte amende. En ayant recours au même pirate, le cycliste américain Floyd Landis aurait fait espionner le Laboratoire antidopage français. Il encourt dix-huit mois de prison avec sursis. Jugement en délibéré.

 

LE FIGARO Société
Piratage de Greenpeace : une amende de 1,5 million d’euros requise contre EDF
122 mots
25 octobre 2011
FIGARO

Le tribunal correctionnel de Nanterre a requis hier une amende exceptionnelle de 1,5 million d’euros contre EDF pour l’espionnage, en 2006, de l’organisation écologiste Greenpeace via un piratage informatique. Le parquet a également réclamé une peine d’emprisonnement de trois ans dont trente mois avec sursis et mise à l’épreuve, assortie d’une forte amende, contre les deux anciens responsables de la sécurité du groupe énergétique. Ils sont soupçonnés d’avoir mandaté une officine privée pour s’introduire dans l’ordinateur de l’ex-directeur des campagnes de Greenpeace, Yannick Jadot, aujourd’hui eurodéputé.

À l’issue d’un réquisitoire de quatre heures, lundi devant la 15e chambre du tribunal correctionnel de Nanterre, le procureur a demandé qu’EDF soit condamné pour avoir fait espionner Greenpeace, par piratage informatique. Le procureur Benjamin Blanchet a réclamé une amende de 1,5 million d’euros à l’entreprise nationale. 
Alain Quiros et Thierry Lorho. Croquis d'audience : Fabrice Nodé-Langlois.
Alain Quiros et Thierry Lorho. Croquis d’audience : Fabrice Nodé-Langlois.

Le procureur a qualifié d’«emblématique» cette affaire de cybercriminalité qui plonge «dans le monde discret des officines». Le pirate informatique Alain Quiros qui s’est introduit en 2006 tant dans un ordinateur du laboratoire national de dépistage du dopage pour l’entourage du cycliste américain Floyd Landis que dans un ordinateur de Greenpeace pour le compte d’EDF redoutait de porter seul le chapeau. Il a pu être rassuré sur ce point puisque le parquet a réclamé des condamnations à l’encontre des six prévenus présents. Six prévenus qualifiés par Me Alexandre Faro, avocat de Greenpeace, de «trois margoulins qui reconnaissent les faits» associés à trois «représentants de la haute fonction publique, de l’élite de l’armée et de la sécurité».

Des barbouzes privés

EDF avait tenté de se porter partie civile et de se présenter en victime de l’agissement de deux de ses cadres ayant eu recours à des barbouzes privés mais cette demande avait été rejetée. Pour le parquet, l’électricien est le commanditaire manifeste de l’intrusion informatique opérée l’ordinateur de Yannick Jadot, à l’époque directeur des campagnes de Greenpeace, devenu député européen et porte-parole d’Eva Joly.

Il est établi, selon le réquisitoire de Benjamin Blanchet déroulé sans effet de manche, que Pierre-Paul François, alors chargé de mission sur la sécurité des centrales nucléaires d’EDF a donné lui-même le nom de Yannick Jadot de Greenpeace ainsi que son e-mail personnel au pirate informatique via l’intermédiaire Thierry Lorho. Pour le procureur, le contrat établi le 29 novembre 2006 entre EDF et la société d’intelligence économique Kargus consultants de Thierry Lorho, officiellement pour de la «veille informatique» n’était qu’un «contrat fantoche» (à 4664,40€ par mois) destiné à maquiller le piratage réalisé en septembre 2006. Le contrat fut d’ailleurs passé en violant plusieurs règles internes à EDF.

Trois ans de prison

Pierre-Paul François, ancien «policier émérite» entré chez EDF en 1994 assure n’avoir pas eu connaissance du contenu du CD-Rom contenant les fichiers piratés sur l’ordinateur de Greenpeace, retrouvé par la police dans son coffre-fort. Son supérieur hiérarchique, le contre-amiral Pascal Durieux qui a signé le contrat avec l’officine Kargus maintient avoir ignoré les méthodes illégales employées par Kargus pour soutirer des informations sur les actions de Greenpeace. Pour le procureur, tous deux «ont menti». Aussi a-t-il requis pour chacun, considérés comme complices du délit, une peine de trois ans de prison dont dix huit mois avec sursis.

Même peine de prison requis pour les trois exécutants: Alain Quiros, le hacker autodidacte «flatté d’être admis parmi les hommes de l’ombre», le seul à présenter des remords; Thierry Lorho, établi à son compte après dix ans de DGSE; et Jean-François Dominguez, le baroudeur de la légion étrangère qui a servi d’intermédiaire dans le piratage du laboratoire de dépistage du dopage et celui de Frédéric-Karel Canoy, avocat des petits porteurs de Vivendi.

Les avocats d’EDF, de l’amiral Pascal Durieux et de l’ancien policier Pierre-Paul François, qui ont été «sanctionnés» mais sont toujours cadres chez EDF, vont plaider la relaxe lors de l’audience de ce mardi.

Le Figaro – Fabrice Node Langlois

industrie
Espionnage contre Greenpeace : forte amende requise contre EDF
25 octobre 2011

Les EchosLe parquet a requis hier 1,5 million d’euros contre le groupe énergétique français. Ce dernier comparaît pour un piratage informatique ayant visé en 2006 des responsables de Greenpeace.

Derniers jours de procès. Premières plaidoiries des parties civiles. Réquisition. La journée a plutôt mal commencé hier pour EDF, soupçonné d’espionnage à l’encontre de Greenpeace. Depuis une semaine, huit prévenus, dont la société EDF, comparaissent pour un piratage informatique ayant visé en 2006 l’organisation écologique et particulièrement l’ordinateur de son directeur des campagnes, Yannick Jadot. « C’est un dossier sans précédent que vous allez avoir à juger », s’est exclamé William Bourdon, plaidant pour Frederick Karel Cannoy, avocat dont l’ordinateur aussi a été espionné. « La sanction que vous allez prendre doit être didactique, pédagogique, forte […] contre ses effractions dans l’intimité des citoyens. »

« Arrogance et mensonge »

Plus tôt dans la matinée, l’avocat de Greenpeace, Alexandre Faro avait stigmatisé « l’arrogance et le mensonge » d’EDF qui aurait « déguisé le piratage en mission de veille anonyme ». Accusé de complicité de piratage informatique et recel de documents confidentiels obtenus frauduleusement sur l’ordinateur de Yannick Jadot, EDF nie les faits et dit avoir été victime d’un contractant qui aurait outrepassé sa mission.

Le parquet, l’après-midi, n’a pas rassuré EDF. Benjamin Blanchet, le substitut du procureur, décrit d’emblée une « affaire emblématique car elle innerve l’ensemble de la société par ses atteintes aux principes fondamentaux ». Au final, il requiert une amende de 1,5 million d’euros contre EDF. Une amende lourde et surtout très symbolique pour le groupe énergétique français, en plein débat sur le nucléaire après la catastrophe de Fukushima. Ses avocats devront aujourd’hui défendre les arguments devant le tribunal.

Leur tâche sera d’autant plus difficile que le procureur de la République a également requis une peine d’emprisonnement de trois ans, dont trente mois avec sursis et mise à l’épreuve, assortie d’une forte amende contre les deux anciens responsables de la sécurité du groupe EDF. Ils sont soupçonnés d’avoir mandaté une officine privée pour s’introduire dans l’ordinateur de Yannick Jadot, aujourd’hui eurodéputé Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et porte-parole de la candidate à l’élection présidentielle Eva Joly.

Le magistrat a attaqué des « méthodes de police parallèles totalement inacceptables dans un Etat de droit ». Une cybercriminalité qui « porte atteinte à ce qui constitue le patrimoine personnel de chaque individu » et dont « nous pouvons tous être des victimes potentielles », martèle le magistrat.

Contre l’expert en informatique qui est à l’origine de l’envoi du « cheval de Troie » espion, le procureur a requis cette fois deux ans de prison, dont un an avec sursis, et 10.000 euros d’amende. Les plaidoiries de la défense sont attendues aujourd’hui.

Les Echos – VALERIE DE SENNEVILLE

 

1,5 million d’euros d’amende requis contre EDF pour avoir espionné Greenpeace
24 octobre 2011

Le Monde.fr

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Une amende de 1,5 million d’euros a été requise contre EDF, qui comparaît en tant que personne morale devant le tribunal correctionnel de Nanterre pour l’espionnage informatique de Greenpeace en 2006. Le groupe est jugé pour « complicité et recel d’intrusion frauduleuse informatique » au préjudice de l’ancien directeur des campagnes de Greenpeace, Yannick Jadot, aujourd’hui député européen EELV et porte-parole de la candidate écologiste à la présidentielle, Eva Joly.

Le procureur de la République a également requis une peine d’emprisonnement de 3 ans dont 30 mois avec sursis et mise à l’épreuve, assortie d’une forte amende contre les deux anciens responsables de la sécurité du groupe EDF soupçonnés d’être à l’origine de piratage.

Dans cette affaire, deux cadres d’EDF, qui assuraient alors la mission sécurité de l’entreprise – l’ancien policier Pierre-Paul François et l’ex-contre-amiral Pascal Durieux -, sont poursuivis aux côtés du pirate Alain Quiros et de Thierry Lorho, patron de l’agence d’intelligence économique Kargus Consultants, avec laquelle EDF avait contracté. C’est à l’occasion d’une plainte déposée par le Laboratoire national de dépistage du dopage (LNDD) que les enquêteurs, remontant jusqu’à l’ordinateur d’Alain Quiros, sont tombés sur les preuves de l’intrusion dans le système informatique de Greenpeace.

Thierry Lorho, le patron de la société Kargus Consultants, spécialisée dans la veille stratégique, a expliqué au cours du procès avoir été contacté puis engagé par EDF qui « souhaitait entrer dans les ordinateurs de Greenpeace pour anticiper ses actions liées au réacteur nucléaire EPR » à Flamanville (Manche). Droit dans ses bottes, cet ancien des services de renseignement français a affirmé que les deux anciens responsables de la sécurité d’EDF poursuivis ont signé avec sa société un contrat rémunéré 50 000 euros, visant le piratage de trois personnes ciblées par l’électricien.

http://prdchroniques.blog.lemonde.fr/2011/10/24/exceptionnel-requisitoire-contre-le-monde-souterrain-du-renseignement/

Exceptionnel réquisitoire contre le « monde souterrain » du renseignement

Il faut lire et relire cet exceptionnel réquisitoire, prononcé dans l’après-midi du lundi 24 octobre, par le procureur Benjamin Branchet, au procès de piratage économique instruit depuis une semaine devant le tribunal de Nanterre.

Qu’en ces temps tourmentés, et à l’aube d’une campagne présidentielle, un procureur se lève au nom de la société pour rappeler l’urgence qu’il y a à protéger les libertés individuelles et à lutter contre les « officines » de toutes sortes n’est pas anodin.

Voici l’essentiel de son adresse au tribunal:

« Votre devoir est de dire à tous ceux qui gravitent autour de la nébuleuse de l’intelligence économique que l’état de droit ne saurait tolérer l’usage de procédés qui, outre le fait de le blesser, instillent de manière sournoise dans l’esprit collectif qu’en dehors de l’action régulière des pouvoirs publics, il existe des groupes d’individus  formant des officines privées et maîtrisant des procédés d’investigation  que seule la police républicaine est normalement en droit d’utiliser et ce, dans le seul dessein de satisfaire des intérêts privés.

Tout ce qui contribue à faire prospérer ce monde souterrain interlope où règnent le secret, la clandestinité, l’application d’une loi qui n’est pas celle de la République et l’intimidation doit être condamné avec fermeté.

Autrement, le citoyen achèvera une mithridatisation qui mettra en péril le pacte social.

Lorsqu’il prend conscience qu’une société telle qu’EDF aussi réputée dans le monde et dont la France peut s’enorgueillir, tolère sinon encourage le recours à de telles pratiques, comment ce citoyen pourrait-il conserver une totale confiance aux décideurs publics ou privés qui exigent de lui respect et sacrifice financier?

Comment pourrait-il assurer à ses enfants que l’observation de la loi est l’unique rempart contre l’arbitraire et l’abus de pouvoir, si la République se double d’un univers régi par des normes dictées par la seule puissance individuelle et qui se plaît à mettre en échec des règles dont le corps social s’est démocratiquement doté?

Ce type de dossier est emblématique et c’est l’honneur de la justice que vous représentez aujourd’hui de rappeler à tous que l’égalité devant la loi constitue certainement le socle sur lequel repose l’édifice républicain. Le bâtir ne fut pas une mince affaire, l’histoire de notre pays en est le témoin. Le laisser se fissurer nous exposerait tous à voir disparaître avec effroi ce qui fait la grandeur de la France: la protection des droits fondamentaux et la séparation des pouvoirs.

Nul ne doit se sentir autorisé à violer la loi, quels que soient sa fonction, son passé et l’état de ses réseaux d’influence. C’est ce message solennel que vous devez, par votre jugement, adresser aux prévenus.

Le procureur avait auparavant examiné les responsabilités individuelles des six prévenus de cette affaire, dont celle de l’entreprise EDF poursuivie en qualité de personne morale et requis contre eux des peines de six mois à dix-huit mois ferme, assorties d’amende. Il a également requis une amende de 1,5 million d’euros contre EDF.

 

Espionnage informatique : amende requise contre EDF, sursis contre Landis
Pauline TALAGRAND
588 mots
24 octobre 2011
19:21

Agence France Presse

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Le ministère public a réclamé lundi une amende d’1,5 million d’euros contre EDF et 18 mois de prison avec sursis contre le cycliste américain Floyd Landis et son ex-entraîneur Arnie Baker, jugés devant le tribunal de Nanterre dans une vaste affaire d’espionnage informatique.

La justice les soupçonne d’avoir eu recours ou d’avoir tiré profit en 2006 des services d’un pirate informatique, lui-même employé par des officines d’intelligence économique. Victimes de cet espionnage présumé, l’association écologique Greenpeace et le laboratoire antidopage français (LNDD).

Le procureur Benjamin Blanchet a reproché à EDF d’avoir « tiré profit des informations » provenant de l’ordinateur piraté de l’ancien directeur des campagnes de Greenpeace Yannick Jadot, aujourd’hui porte-parole d’Eva Joly (EELV) et député européen.

« EDF a donné carte blanche aux chefs de sa sécurité pour contrer les actions fomentées par Greenpeace » en lien avec la construction du chantier du réacteur nucléaire EPR à Flamanville (Manche) et a « maquillé » ce piratage sous un banal contrat de veille stratégique avec la société Kargus Consultants, a estimé le procureur.

Le ministère public a requis trois ans de prison dont 30 mois avec sursis assortis d’une forte amende contre les deux hauts responsables d’EDF – un ancien commissaire et un ex-contre-amiral – chargés de la sécurité du groupe, Pierre-Paul François et Pascal Durieux.

Dans le volet sportif, le procureur a réclamé 18 mois avec sursis contre Floyd Landis et son ancien entraîneur, coupables selon lui d’avoir utilisé des documents piratés en 2006 du Laboratoire français anti-dopage (LNDD) afin de contester les résultats concluant à un dopage. Les deux hommes ne sont pas présents au procès.

Floyd Landis, dont la victoire dans le Tour de France en 2006 avait été annulée après un contrôle positif à la testostérone, avait avoué en 2010 qu’il avait eu recours au dopage durant l’essentiel de sa carrière.

Toutefois, le procureur de la République a jugé qu’il ne pouvait affirmer que Floyd Landis et Arnie Baker avaient commandité ce piratage.

Cette complexe affaire avait débuté en 2006 par une plainte du Laboratoire national du dépistage du dopage (LNDD), dénonçant des intrusions dans son système informatique.

Très vite, les enquêteurs avaient identifié Alain Quiros, un hacker autodidacte. Dans son ordinateur, une véritable mine de documents révélant l’espionnage de Greenpeace par EDF, du LNDD et d’un avocat chargé de la défense des petits actionnaires de Vivendi, Me Frédérik-Karel Canoy.

Une peine de deux ans de prison dont un an avec sursis assortie d’une amende de 10.000 euros a été requise contre Alain Quiros, « auteur matériel indiscutable ». Par ailleurs, le procureur a réclamé trois ans de prison dont 18 mois avec sursis et mise à l’épreuve et une amende de près de 10.000 euros contre un ancien de la DGSE et un ancien parachutiste, reconvertis dans des officines d’intelligence économique, Thierry Lorho.

Cette vaste affaire d’espionnage « nous a fait plonger dans le monde discret des officines où l’on surveille et où l’on manipule », a expliqué Benjamin Blanchet.

« Nul ne doit se sentir autorisé à violer la loi, quels que soient sa fonction, son passé et l’état de ses réseaux d’influence. C’est ce message solennel que vous devez adresser aux prévenus », a conclu le procureur en s’adressant au tribunal, au terme de quatre heures de réquisitions.

pta/ng/sd

Agence France-Presse

Espionnage présumé de Greenpeace et du LNDD: forte amende requise contre EDF et prison avec sursis contre Floyd Landis
–par Pierre-Antoine Souchard–
621 mots
24 octobre 2011
19:18

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NANTERRE (AP) – Le procureur de la République de Nanterre a demandé lundi une amende de 1,5 million d’euros contre EDF et une peine de 18 mois d’emprisonnement avec sursis contre l’ex-cycliste Floyd Landis, respectivement poursuivis pour l’espionnage informatique présumé de Greenpeace France et du Laboratoire national de dépistage du dopage (LNDD) en 2006.

Le jugement du tribunal correctionnel de Nanterre (Hauts-de-Seine) sera mis en délibéré à l’issue des plaidoiries de la défense qui débutent mardi.

Les huit prévenus sont poursuivis pour complicité et/ou recel d’intrusion frauduleuse dans un système de traitement automatisé.

Ce dossier, a permis de « plonger dans le monde, par essence discret, des officines où l’on surveille, où l’on manipule », a relevé le procureur Benjamin Blanchet.

La société EDF est soupçonnée d’avoir commandité l’intrusion informatique dans l’ordinateur de Yannick Jadot, ancien directeur des programmes en France de l’association écologiste, afin d’anticiper des actions prévues contre le réacteur EPR à Flamanville (Manche) et des centrales nucléaires du groupe français.

« Le donneur d’ordre, s’agissant du piratage de l’ordinateur de M. Jadot et de Greenpeace, ne peut être que la société EDF« , a estimé le représentant de l’accusation. Un espionnage informatique qui profite « in fine » au groupe français, selon le procureur qui a souhaité une lourde amende de 1,5 million d’euros contre le 68e groupe mondial.

Ce piratage aurait été commandé par les deux responsables de la sécurité du parc nucléaire d’EDF, Pascal Durieux et son adjoint Pierre François, à Kargus Consultant, une société d’intelligence économique dirigée par un ancien de la DGSE, Thierry Lorho. Un contrat qui ne fera qu’habiller les faits délictuels, selon l’accusation. Le piratage sera réalisé par un « hacker » autodidacte, Alain Quiros.

Contre les cadres d’EDF, le parquet a requis trois ans d’emprisonnement, dont 30 mois avec sursis, et 40.000 et 30.000 euros d’amende respectivement contre MM. Durieux et François.

A l’encontre de Thierry Lorho et d’Alain Quiros, poursuivis pour deux autres piratages informatiques, ceux du Laboratoire national de dépistage du dopage (LNDD) et d’un avocat, Frédérik-Karel Canoy, le procureur a requis respectivement trois ans, dont 18 mois avec sursis, et 12.000 euros d’amende, ainsi que deux ans dont un an avec sursis et 10.000 euros d’amende.

Une peine de trois ans d’emprisonnement, dont 18 mois avec sursis, et 10.000 euros d’amende a été demandée contre Jean-François Dominguez, ancien légionnaire et intermédiaire dans le piratage du LNDD et, selon le parquet, dans celui de l’avocat défendant des petits porteurs contre Vivendi.

Plus surprenant, le parquet a demandé la condamnation à 18 mois d’emprisonnement avec sursis du cycliste américain Floyd Landis, vainqueur du Tour de France 2006, avant d’être déchu de son titre pour dopage. Dans ses réquisitions écrites, le procureur Blanchet avait requis un non-lieu, jugeant les preuves insuffisantes.

Convaincu de dopage après le Tour de France, il devait, selon le procureur, tenter de discréditer le LNDD après son dépistage positif à l’EPO et à la testostérone. Son ancien coach, Arnie Baker, a obtenu illégalement des documents du LNDD afin de contester les résultats montrant que Floyd Landis s’était dopé.

« Nul ne doit se sentir autorisé à violer la loi, quels que soient sa fonction, son passé et l’état de ses réseaux d’influence. C’est ce message solennel que vous devez, par votre jugement, adresser aux prévenus », a conclu Benjamin Blanchet.

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Document APFRW00020111024e7ao000ej

 

Espionnage informatique: amende requise contre EDF, prison avec sursis contre Landis
438 mots
24 octobre 2011
19:08

Agence France Presse

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Le parquet a réclamé lundi une amende d’1,5 million d’euros contre le géant de l’énergie français EDF et 18 mois de prison avec sursis contre le cycliste américain Floyd Landis, jugés devant un tribunal français dans une vaste affaire d’espionnage informatique en 2006.

Le procureur de la République du tribunal de Nanterre, en région parisienne, a requis une amende d’1,5 million d’euros contre le groupe énergétique français EDF, qui a, selon lui, « tiré profit des informations » provenant de l’ordinateur piraté de l’ancien directeur des campagnes de Greenpeace, Yannick Jadot, aujourd’hui député européen écologiste.

Il a également requis une peine d’emprisonnement de 3 ans dont 30 mois avec sursis et mise à l’épreuve, assortie d’une forte amende contre les deux anciens responsables de la sécurité du groupe EDF.

Dans le volet sportif, c’est le laboratoire national anti-dopage (LNDD) qui a été victime d’un piratage informatique. Floyd Landis, vainqueur déchu du Tour de France 2006, n’assiste pas au procès, « pour raisons économiques ». Le parquet a demandé une peine de 18 mois de prison avec sursis.

Le procureur a demandé la même peine d’emprisonnement avec sursis pour « recel » contre l’ancien entraîneur de l’Américain, Arnie Baker, affirmant que les deux hommes « connaissaient l’origine frauduleuse » des documents du LNDD piratés en 2006 sans pouvoir établir qu’ils étaient à l’origine de ce piratage.

Floyd Landis, dont la victoire dans le Tour de France en 2006 avait été annulée après un contrôle positif à la testostérone, avait avoué en 2010 qu’il avait eu recours au dopage durant l’essentiel de sa carrière.

Cette complexe affaire d’espionnage avait débuté en 2006 par une plainte du Laboratoire national du dépistage du dopage (LNDD), dénonçant des intrusions dans son système informatique.

Très vite, les enquêteurs avaient identifié Alain Quiros, 39 ans, un hacker autodidacte installé au Maroc. Dans son ordinateur, une véritable mine de documents révélant notamment l’espionnage de l’organisation de protection de l’environnement Greenpeace par EDF et du LNDD.

Une peine de deux ans de prison dont un an avec sursis assortie d’une amende de 10.000 euros a été requise contre Alain Quiros.

Par ailleurs, le procureur a réclamé trois ans de prison dont 18 mois avec sursis et mise à l’épreuve et une amende de près de 10.000 euros contre un ancien des services secrets français et un ancien parachutiste, reconvertis dans des officines d’intelligence économique.

pta-ng/jag/thm/mr

Agence France-Presse

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