La Commission européenne a présenté aujourd’hui sa proposition de directive sur l’efficacité énergétique. Pour le Groupe des Verts/ALE au Parlement européen, elle ne permettra pas à l’Union européenne d’atteindre son objectif de 20% d’économie d’énergie d’ici 2020.
Claude Turmes, eurodéputé luxembourgeois, commente : « La proposition de directive contient trop de failles pour permettre à l’Union européenne de respecter son engagement. La plus grande faille est bien évidemment que l’objectif de 20% n’est toujours pas contraignant. On nous dit désormais que cela se fera, si nécessaire, en 2014… soit après la fin du mandat du Commissaire Oettinger !
Autre faille : à cause du lobby intense de E.on, RWE et Vattenfall, soutenus par les gouvernements suédois, allemand et hollandais, le texte sur les obligations d’économies d’énergie a été vidé de son sens. Il s’agissait pourtant de la mesure-clef de cette directive ! Cela sape le changement de paradigme dont l’Europe a besoin : passer d’un modèle économique où les entreprises vendent de l’énergie, à un nouveau modèle où ils fournissent de services énergétiques ».
Pour Yannick Jadot, député européen français Europe Ecologie – les Verts : « La Commission européenne oublie encore l’enjeu de la rénovation des bâtiments, qui consomment pourtant 40% de notre énergie en Europe. On ne peut se satisfaire de l’objectif de rénover chaque année seulement 3% des bâtiments détenus par les autorités publiques ! Rien n’est prévu pour les bâtiments qu’elles louent, ni pour ceux de nos concitoyens.
La Com mission accumule les chiffres pour démontrer l’importance et les bénéfices des économies d’énergie: deux millions d’emplois d’ici 2020, 1000€ en moins sur les factures énergétiques de chaque ménage européen… Mais au final, le Commissaire Oettinger semble davantage concerné par le sort de quelques grandes entreprises. Le Parlement européen et les gouvernements progressistes vont maintenant devoir travailler dur afin de mettre un peu de chair sur le squelette proposé par la Commission ».