Les associations écologistes attaqueront l’arrêté du préfet s’il autorise le projet du conseil général.
« On va suivre ça ». Au Guilvinec vendredi, Eva Joly et Yannick Jadot ont reçu le message de la communauté des pêcheurs de langoustine du quartier du Guilvinec.
Les députés européens d’Europe écologie les Verts ont pris la mesure du problème qui taraude les professionnels : les 165 000 m3 des vases que le conseil général a prévu de claper en mer lors du dragage des ports de Loctudy et de Lesconil. Un rejet dans une zone de pêche de langoustines, protégée par le périmètre de Natura 2000.
L’avis favorable du Coderst, jeudi, a jeté un froid. « Si ça achoppe ici, il y aura un retentissement national, ou moins », avertit René-Pierre Chever, secrétaire du Comité local des pêches.
Bloquer pour réglementer
« Il ne faut pas perdre ici », appuie Denez L’Hostis, pilote de la mission mer à France nature environnement. Faisant référence aux autres cas emblématiques du problème (la Seine et Lorient) et à « l’absence de doctrine fondée au niveau de l’État », l’élu quimpérois a plaidé pour une prise en charge du problème au niveau européen. L’intérêt : régler les discordances entre les États. Tout est simple pour lui : « Il n’y a qu’à se caler derrière la Belgique où le rejet en mer de tout sédiment est interdit ».
Localement, les professionnels ont bon espoir de voir le préfet s’opposer au projet du conseil général. Dans le cas contraire, « avec Eau et Rivières, la SEPNB, et avec l’accord du Comité local des pêches, nous irons au tribunal administratif pour bloquer le projet. Le temps de réaliser une réglementation en passant par le biais européen », a annoncé Denez l’Hostis.
© Ouest France 2011.
Rejet en mer des vases des ports : légal ou illégal ?
Le rejet en mer des vases issues du dragage des ports est-il légal au regard des directives européennes ? En visite vendredi au Guilvinec, les députés européens d’Europe écologie les Verts Eva Joly et Yannick Jadot interrogeront la commission européenne et la commission de la pêche pour s’en assurer. « Si ce n’est pas le cas, la France devra corriger le tir », affirme Yannick Jadot.
À l’écoute des professionnels de la pêche opposés au projet de clapage en mer des vases des ports de Loctudy et de Lesconil par le conseil général, ils ont relevé l’incohérence : instaurer des zones de protection Natura 2 000 et rejeter en mer des vases susceptibles de mettre en péril l’équilibre des écosystèmes.