Commerce illégal du bois : un accord avec le Cameroun et le Congo (Brazzaville)

taxe-carbone_940x705

+

Aujourd’hui à Strasbourg vont être discutés deux de mes dossiers, sur des accords sur le commerce illégal du bois entre l’Union européenne et le Congo (Brazzaville), et l’Union européenne et le Cameroun.

Petit retour en arrière pour comprendre à quoi nous avons affaire :

Un Plan d’action sur l’Application des règlementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux (FLEGT, en anglais) a été adopté en 2003 par l’Union Européenne en vue de lutter contre l’exploitation illégale des forêts et le commerce en résultant.

Fers de lance de cette politique, les accords de partenariat volontaire (APV) entre l’UE et les pays exportateurs de bois visent avant tout à améliorer les réglementations et gouvernances forestières des pays exportateurs; ces derniers s’engageant d’ailleurs librement dans ce processus FLEGT.

Un accord a d’ores et déjà été signé avec le Ghana en novembre 2009, aujourd’hui suivi par le Congo et le Cameroun.

Le Traité de Lisbonne étant entré en vigueur, le Parlement doit maintenant donner son avis, et dire si oui ou non, il consent à signer ces accords, qui assureraient la traçabilité du bois exporté vers l’UE, et ce par la mise en place de procédures de vérification, et un renforcement de la réglementation forestière du pays.

Objectif d’un tel accord : certifier que toutes les importations de bois en provenance de ces pays ont été acquises, coupées, transportées et exportées de façon légale. Cela permettra également de renforcer la lutte contre la déforestation, (dont le commerce illégal du bois est la première cause), le respect de la biodiversité, ou encore la protection et le renforcement des droits des populations autochtones. Plus qu’un simple outil de lutte contre le commerce illégal du bois, ces accords doivent contribuer au développement local des régions concernées et à la lutte contre les changements climatiques.

Un tel processus répond à des intentions louables, mais il faut néanmoins garder à l’esprit que la mise en œuvre de ces accords ne se fera pas sans difficultés. Or, un flou subsiste quant aux mécanismes qui seront employés pour garantir une transposition adéquate, et entreprendre une lutte efficace contre la déforestation; des questions qui se révèlent pourtant cruciales à l’heure où de nombreux pays sont d’ores et déjà engagées dans des processus de négociations!
Tel sera l’enjeu du débat de ce soir en plénière : obtenir des informations et garanties quant à l’application de ces accords

Yannick Jadot : combattre le commerce illégal du bois
envoyé par EurodeputesEE.

(photo : Greenpeace)

Publié le