Alors que le gouvernement a rendu public ce mercredi son projet de loi de finances pour 2011, Europe Ecologie a dévoilé lundi 27 septembre un contre-projet économe et stratège. Il permet à la fois de réduire le déficit de l’Etat de 27 milliards d’euros en 2011 et d’investir 14 milliards dans la conversion écologique de l’économie.
Contre-projet disponible sur www.tinyurl.com/economestratege
Pour Europe Ecologie, le budget 2011 présenté par l’Etat est dogmatique et à courte vue
Le projet de loi de finances rendu public par le gouvernement reste prisonnier des slogans du candidat Sarkozy, fantasme sur la croissance et organise la pénurie de moyens dans les services publics. L’attaque contre le crédit d’impôt écologique symbolise l’absence de stratégie du gouvernement. À ce budget dogmatique et court-termiste, Europe Ecologie oppose un contre-budget juste, économe et stratège.
Pour l’animatrice du groupe Fiscalité d’Europe Ecologie Eva Sas, le député François de Rugy et les députés européens Pascal Canfin, Yannick Jadot et Eva Joly:
« Travailler plus pour gagner plus, maintien du bouclier fiscal, odes à la France des propriétaires… Le gouvernement continuera en 2011 à gaspiller des milliards pour des slogans qui aggravent le chômage, creusent les inégalités et ignorent l’urgence en situation de crise.
Aux slogans, s’ajoute la dissimulation. Le dogme anti-impôts perdure dans le discours, alors qu’il est responsable du déficit structurel actuel : rappelons que les baisses d’impôt depuis 2000 coûtent cent milliards d’euros de recettes annuelles à l’Etat. Mais le gouvernement, plutôt que d’assumer des augmentations d’impôts justes et ciblées sur les hauts revenus et la pollution, procède à une hausse déguisée des prélèvements, en catimini, au détour d’une chasse aux niches fiscales.
Pour espérer tenir ses engagements de réduction des déficits, le pouvoir en est réduit à rêver d’une croissance forte et à organiser la pénurie dans les services publics, en commençant par le maintien de la règle dogmatique de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.
Alors que le gouvernement s’attaque au crédit d’impôt pour les énergies renouvelables ou les économies d’énergie, l’argent public ne vaut pas cher lorsqu’il s’agit de soutenir des projets d’infrastructures inutiles, d’aider nos grands « champions » du nucléaire, du béton, de l’agriculture intensive… Construction de routes, aéroport Notre-dame-des-Landes, agrocarburants, dérapage financier d’ITER : ce sont des milliards qui sont gaspillés. En refusant d’engager fortement la France dans l’économie verte, on la condamne à une double-peine : on ne réduit en rien la délocalisation des entreprises traditionnelles et on passe à coté des emplois industriels de demain lies à la révolution écologique
Face au clientélisme économique et au fatalisme industriel, Europe Ecologie a dévoilé lundi 27 septembre un budget alternatif. Un budget qui, par un impôt juste et écologique et l’abandon des mesures socialement et écologiquement inefficaces, permet à la fois de réduire le déficit de l’Etat de 27 milliards d’euros en 2011 et d’investir 14 milliards dans la conversion écologique de l’économie et dans la solidarité.
Au budget dogmatique et court-termiste du gouvernement, Europe Ecologie oppose un budget juste, économe et stratège. C’est dans ce sens que ses député-e-s déposeront des amendements au projet de loi de finances 2011 lors de son examen à l’Assemblée Nationale.»
Voir ici le projet alternatif de budget pour 2011
Voir l’article sur actu-environnement
Voir l’article sur developpement-durable.com
Voir l’article sur Terra-Eco.net
Voir un article d’Ouest France qui reprend le détail de nos propositions
Interview sur Developpement-druable.com de Yannick Jadot
Pour Yannick Jadot, député européen: « Le gouvernement reste prisonnier des slogans du candidat Sarkozy, fantasme sur la croissance et organise la pénurie de moyens dans les services publics. Son rabot uniforme sur les niches fiscales est le symbole de son absence de stratégie.
Les propositions d’Europe Ecologie montrent qu’un autre projet de loi de finances est possible. Un projet juste et écologique, à la fois économe puisqu’il réduit le déficit mais aussi stratège : à « la France des propriétaires » nous préférons « un logement décent pour tous » ; au « travailler plus pour gagner plus » nous opposons « un travail qualifié pour tous » ; au bouclier fiscal nous répondons l’investissement dans la solidarité ; au clientélisme économique et au fatalisme industriel nous opposons l’intérêt général et le soutien à une économie dynamique et créatrice d’emploi, en particulier l’économie verte»
Selon Eva Joly, députée européenne : « Le court-termisme présidentiel et son idéologie anti-impôts auront conduit à laisser filer le déficit. Un déficit irresponsable.
Il faut réhabiliter l’impôt, un impôt juste et écologique. Ce qui passe par la suppression du bouclier fiscal et plus de progressivité dans l’impôt sur le revenu. Il faut par ailleurs mettre un terme aux niches inefficaces, aux mesures anti-écologiques et intensifier la lutte contre la fraude fiscale.
Ainsi, et sans rêver de plus de croissance, nous retrouvons des marges de manœuvre budgétaires. Car nous sommes à la fois économes et stratèges, nous consacrons ces ressources pour moitié à la réduction du déficit, et pour moitié à la reconversion écologique. »
Pour Eva Sas, co-animatrice du groupe Fiscalité d’Europe Ecologie : « La justice est au cœur du projet écologiste. C’est pourquoi parmi les orientations majeures de notre projet de loi de finances figurent l’efficacité sociale des dépenses, la réduction des inégalités et l’investissement dans la solidarité.
C’est près de 15 milliards d’euros que nous pouvons récupérer dès 2011 en revenant sur des niches socialement inefficaces, comme l’exonération sur les heures supplémentaires qui alimente le chômage. C’est 4,5 milliards d’euros de nouvelles recettes grâce à nos propositions sur l’impôt sur le revenu ou sur la taxation des revenus du patrimoine, qui permettent de lutter contre l’explosion récente des inégalités de revenu. Enfin, notre projet soutient l’investissement dans le logement social ou accompagne la mutation écologique de l’industrie et de ses salariés. »
Pour François de Rugy, député à l’Assemblée nationale : « Le gouvernement mène une politique de gribouille sur l’environnement. Un jour, la taxe carbone doit être l’abolition de la peine de mort du Président Sarkozy. Le lendemain il abandonne ce projet et réforme à la sauvette les subventions aux énergies renouvelables et aux économies d’énergie.
Dès 2011, nous pouvons combler en partie le retard de la France en matière de fiscalité écologique. Il s’agit notamment d’harmoniser les taxes sur les différentes énergies. Ce premier pas vers une véritable contribution climat énergie doit faire l’objet d’une compensation partielle sous forme de chèques verts, avec une prime pour les ménages modestes et les ruraux.
Nous devons également mettre un terme à certaines mesures anti-écologiques, comme l’exonération de taxe sur le kérosène pour les vols domestiques ou les aides aux agrocarburants, et économiser ainsi plusieurs milliards. En parallèle, nous souhaitons investir près de 6 milliards dans les économies d’énergie ou les transports en commun. »