Voici le texte qui paraît aujourd’hui dans Libération, en amont du forum « Planète durable » organisé par Libération à Lyon, auquel je participerai.
Je serai présent au débat le samedi 25 septembre, à 14h30 face à Jonathan Porrit, sur le thème « L’économie durable »
Le modèle économique dominant est au cœur d’une crise globale, profonde, violente. Notre consommation effrénée de ressources naturelles dépasse de 40% la capacité de la planète à se régénérer. La précarité, les inégalités et les maladies psycho-sociales explosent sous la pression productiviste. Le lien social se délite. La financiarisation de l’économie et la globalisation créent une distance ravageuse et désincarnée entre la consommation et la production, la rentabilité exigée du capital et l’économie réelle, la valorisation du capital et la rémunération du travail. Nous sommes schizophrènes, pris entre nos besoins et nos pulsions de consommateurs, nos revendications et nos droits de salariés, nos convictions et nos devoirs de citoyens. Les gouvernements attendent, impuissants, le retour d’une croissance « qui va tout résoudre ».
Notre avenir dépend au contraire de notre capacité à construire démocratiquement de nouveaux choix, à redonner un sens et un cadre à la liberté d’entreprendre. À questionner, individuellement et collectivement, ce que nous produisons, ce que nous consommons. À adopter des modes de production efficaces et sobres en ressources.
Le logement, les transports collectifs, l’agriculture durable, les énergies renouvelables, l’éducation, la culture, la santé notamment sont des secteurs d’innovation, dynamiques, créateurs d’emplois non délocalisables, qui permettent de lutter contre les précarités. Une grande politique publique de la formation, adossé au principe de revenu de transition, faciliterait l’insertion professionnelle dans les secteurs d’avenir. Conditionner toutes les aides publiques au mieux disant social et environnemental, à l’impératif de démocratie sociale, renforcerait les acteurs de l’économie sociale et solidaire, les petites et moyennes entreprises. La transformation écologique et sociale de l’économie est le projet émancipateur dont nous avons besoin.