Hier, le 11 mai, j’ai été invité à participer à la section spécialisée ‘ »Relations extérieures » du Comité économique et social européen, pour présenter mes vues sur mon rapport « Commerce et changement climatique ». Le Comité économique et social européen (CESE) est l’assemblée consultative des partenaires économiques et sociaux européens (344 membres en tout), qui permet de donner de la voie aux acteurs économiques rédigeant des avis formels à destination de la Commission, du Conseil et du Parlement européen.
La « responsabilité climatique » des pays va au-delà des émissions de gaz à effet de serre sur leurs territoires, et s’étend aux émissions liés à la production des biens qu’ils importent. Ainsi, environ 1/4 des émissions chinoises sont liés à des produits que la Chine exporte ensuite vers les pays industrialisés. Pour que l’Europe soit leader de la lutte contre les changements climatique, elle ne peut mettre sous le tapis ces émissions que, en quelque sorte, elle importe. Cela implique de revoir ses politiques commerciales au regard des impératifs climatiques. Le sujets à traiter sont nombreux: taxe carbone aux frontières, dumping environnemental, étiquetage des denrées et des biens importés… ce seront des aspects déterminants qui figureront dans mon rapport d’initiative (voir billet du blog sur le sujet)
Cette réunion au CESE aura été l’occasion de discuter du rapport que ce comité est en train de finaliser sur ce même sujet: le lien entre commerce et lutte contre les changements climatiques. Si je souscris à nombre de positions que le CESE pourrait prendre, il y en a une que j’ai fortement critiqué: l’Europe ne peut se contenter d’un objectif de réduction des ses émissions de gaz à effet de serre de 20% d’ici 2020. Avec un objectif aussi faible, l’UE laisserait passer le train de la révolution écologique de l’économie – alors que d’autres sont en train de le prendre – et tous les bénéfices qui y sont liés: emplois, sécurité énergétique, innovation…