Yannick Jadot était un des principaux négociateurs pendant le Grenelle de l’environnement en 2007. A cette époque, le lancement du Grenelle de l’environnement avait suscité un énorme espoir dans la société française. La France allait pouvoir enfin rattraper son retard par rapport à ses voisins européens en matière d’écologie. Ce processus devait être une révolution culturelle, un changement de valeurs, en plaçant le développement durable au coeur des priorités de la mandature du président Nicolas Sarkozy. Trois ans après, alors que la crise écologique s’est aggravée et après l’échec de Copenhague, la loi Grenelle 2, est-elle vraiment en mesure de répondre aux défis et aux attentes suscitées? Une conférence de presse était organisée ce matin avec les parlementaires Verts et Europe Ecologie pour présenter à la presse les analyses et positions à propos de la loi « Grenelle 2 » qui sera étudiée à l’Assemblée nationale à partir du 4 mai.
—————————————————————————————————————–
Grenelle 2: les députés Verts « inquiets », mais ne se prononcent pas encore sur leur vote
PARIS – Les trois députés Verts ont déclaré lundi ne pas avoir de « dogme » quant à leur vote sur le projet Grenelle 2, dénonçant cependant un « texte a minima » présenté dans un contexte de « détricotage du droit de l’environnement ». Pour l’un de ces députés, Noël Mamère, « le Grenelle 2 apparaît comme une sorte de leurre ». « Le pouvoir et la majorité nous expliquent qu’il va être l’alpha et l’omega de l’écologie mais on en a siphonné les points essentiels », a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse des élus d’Europe Ecologie organisée à la veille de l’examen en séance du projet de loi Grenelle 2. « Le ministre Borloo se vantait d’avoir bâti un monument, voire une cathédrale, mais aujourd’hui, ce n’est plus qu’un champ de ruines, un astre mort », a-t-il ajouté. Après l’adoption, à l’automne 2008, de la loi-cadre dite Grenelle 1 qui traduisait les engagements environnementaux pris à l’issue du processus de Grenelle, le Grenelle 2 doit concrétiser ces engagements à travers plus de 200 articles. Le député de Paris Yves Cochet a pour sa part souligné qu’Europe Ecologie n’avait « pas de dogme » vis à vis de ce texte Grenelle 2 « parce que le Grenelle, a-t-il dit, c’est notre enfant ». Mais il n’a pas caché « les déceptions » et « les inquiétudes » des Verts dans « un contexte de détricotage du droit de l’environnement ». Rappelant les « 268 engagements » du processus du Grenelle du second semestre 2007, il a rappelé deux de ces principaux motifs d' »inquiétude »: deux rapports parlementaires récemment publiés, l’un qui « multiplie les entraves au développement de l’éolien », l’autre qui est « un plaidoyer en faveur des pesticides ». La sénatrice Marie-Christine Blandin a parlé d’une « dégradation exponentielle » des sujets environnementaux dans le contexte actuel tandis que le député européen Yannick Jadot a affiché son désabusement en soulignant qu' »il ne restait rien de la démarche initiale du président de la République » sur le Grenelle de l’environnement. « Dès qu’une disposition touche à des intérêts économiques, elle est minorée ou abandonnée », a-t-il dit. 1.600 amendements ont été déposés sur ce texte tandis que la durée du débat devrait être d’une trentaine d’heures.