Avenir d’Europe Ecologie : un mouvement unifié et unitaire (revue de presse)

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Suite à la réunion de vendredi 16 avril à Paris, sur l’avenir d’Europe Ecologie voici quelques dépêches et articles résumant les débats.



Pour voir les contributions publiées en ligne sur l’avenir d’Europe Ecologie : sur le site www.europe-ecologie.fr



  • Dépêche AFP : Europe Ecologie tente d’éteindre l’incendie des divisions
    16 avril 2010

Les principaux responsables d’Europe Ecologie (EE), dont Daniel Cohn-Bendit et Cécile Duflot, ont tenu vendredi une réunion « halte au feu » après de vifs échanges dans la semaine, et décidé de « renforcer les capacités décisionnelles » du rassemblement dans la perspective de 2012.

L’eurodéputé EE Yannick Jadot a salué une « réunion positive » qui a rassemblé, pendant plus de trois heures, une quarantaine de responsables « écolos » dont Jean-Paul Besset et Dominique Voynet alors que le rassemblement s’est donné jusqu’à la fin de l’année pour se structurer durablement.

« Dans la période de transition, on va renforcer les moyens et les capacités organisationnelles et décisionnelles d’Europe Ecologie, en intégrant dans les lieux de décision ceux qui nous avaient rejoints au moment des régionales », comme Eric Loiselet (ex-PS), Stéphane Gatignon (ex-PCF) ou le pédagogue Philippe Meirieu, a-t-il expliqué.

Un « groupe de projet » pour définir les « contenus du projet » d’EE pour l’élection présidentielle et arrêter les « positions » du rassemblement sur les grandes questions comme les retraites, a été lancé, coordonné par M. Jadot et Anne Souyris (Verts).

La réunion de vendredi a donc réussi à calmer les esprits. « On sentait qu’il y avait de l’eau dans le gaz », il fallait « faire une psychanalyse collective » pour « réaffirmer l’objectif commun d’aller vers un mouvement unifié avant la fin de l’année », a estimé M. Besset. « Les gens avaient besoin de se parler pour constater qu’ils étaient d’accord », a souligné Cécile Duflot.

En début de semaine, beaucoup avaient fait part de leur colère et inquiétude après un courrier de la secrétaire nationale des Verts aux militants. Elle s’était prononcée pour un « mouvement polymorphe articulant à la fois un parti transformé et un réseau informel ouvert à tous », trois semaines après « l’appel du 22 mars » de M. Cohn-Bendit pour une « coopérative politique ».

« Dany », pour qui EE traverse une « crise de croissance », a alors critiqué la « vision passéiste » de Mme Duflot qui, selon lui, ne proposait qu’une « confédération » avec « un noyau, les Verts, qui aurait 50% de capital autour duquel tourneraient des satellites » qui pourraient être « instrumentalisés à volonté par le noyau ».

Globalement, « s’est exprimée vendredi, y compris dans la bouche de Cécile Duflot, l’idée qu’il faut aller vers une mouvement unifié », a assuré M. Jadot, se félicitant que les « divergences aient été explicitées pour en extraire les malentendus ».

« On a eu une explication franche et sincère » dans une « réunion halte au feu », selon Jean-Vincent Placé, numéro deux des Verts, qui a trouvé « Dany très tranquille ».

« Je lui ai dit que m’avoir traité de +Richelieu des écolos+, c’était rigolo. Moi je l’avais traité d’Eric Cantona de l’écologie » car « il peut faire gagner un match à lui tout seul comme faire perdre son équipe à lui tout seul! », a-t-il ajouté. Désormais, il faut « arrêter les noms d’oiseau! ».

Pour ce proche de Mme Duflot, « la balle est au centre » : il faut « du débat », « pas de délit d’opinion » car « il n’y a pas les modernes d’un côté et les anciens de l’autre, ni les bons et les méchants », a-t-il lancé.

Tous s’en remettent désormais au vote des militants qui doit avoir lieu à la fin d’année. En attendant, un processus d’adhésion à EE sera lancé la semaine prochaine avec une cotisation de 20 euros pour les membres non-Verts du rassemblement. En parallèle, tous les adhérents devront signer une « charte » pour participer aux futurs débats, selon M. Besset.

  • Article de Libération

Europe Ecologie : les Verts solidaires

17 avril 2010

Libération

Réunis vendredi, les dirigeants écologistes ont réussi à s’entendre sur l’adhésion à la formation élargie.

Europe Ecologie (EE) en pleine « crise de croissance », selon Daniel Cohn-Bendit. Ou plutôt d’adolescence. La lettre de Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts, postée lundi sur le site d’EE, a donné des boutons à l’ex-leader de Mai 1968 et aux eurodéputés EE. D’où la convocation vendredi à leur initiative d’une réunion dans les locaux du Parlement européen à Paris. Et non pas au siège des Verts, façon de marquer leurs distances. « Il faut clarifier. Cécile a une vision de l’évolution du rassemblement que nous ne partageons pas : une confédération d’organisations au lieu d’une métamorphose vers une force unique », se chauffait Cohn-Bendit juste avant la réunion. Qui promettait d’être houleuse. « Se faire convoquer le lundi pour le vendredi, Cécile y va et moi aussi, mais on est bienveillants, balançait Jean-Vincent Placé, numéro 2 des Verts. Nous déplorons le ton agressif de Dany, on fera l’union pour deux. »

« Psychanalyse ». L’entourage de Cohn-Bendit suspectait Cécile Duflot de vouloir verrouiller la mutation d’Europe Ecologie. Avec en toile de fond sa volonté de garder la main sur les candidatures à la présidentielle et aux législatives. Dans sa missive, la secrétaire nationale se posait en rassembleuse faisant la leçon au trublion « Dany » et sa proposition de « coopérative politique », lancée le 22 mars dans Libération : « Méfions-nous des rénovations hâtives de la vie politique, qui n’ont de modernes que le nom. » Elle plaidait pour « un réseau-mouvement » organisé en « comités locaux » avec un « conseil fédéral » chargé de produire des propositions. L’adjectif « fédéral » a mis le feu aux poudres, certains y voyant la perspective d’une confédération de type NPA, avec des Verts noyauteurs dans le rôle de l’ex-LCR.

Vendredi, personne n’a claqué la porte, ni les Verts Dominique Voynet, Yves Cochet ou Cécile Duflot. Ni les europe-écologistes comme Yannick Jadot ou Pascal Durand. Et « Dany et Cécile ont fait des déclarations communes devant les télés bras dessus bras dessous » après trois heures de « psychanalyse collective », souriait l’eurodéputé Jean-Paul Besset. L’ex-plume de Nicolas Hulot avait ouvert la réunion en rappelant chacun à ses responsabilités : ne pas dilapider le capital politique engrangé aux européennes de 2009 et aux régionales de mars : « Il faut donner un signal de ressaisissement sinon c’est la déchirure. » « C’était un peu tendu au début parce qu’il y avait péril en la demeure. On sentait bien qu’on était dans un climat délétère », raconte-t-il. Autour de la table, chacun déballe ses états d’âme. Franchement mais sans invectives. La discussion tourne vite autour de l’adhésion directe à Europe Ecologie. Cette question, déterminante pour la préparation des assises de refondation de l’écologie politique à l’automne, est l’objet depuis des mois d’un contentieux avec les Verts qui freinent des quatre fers. « On leur avait arraché un compromis en parlant d’inscription et non pas d’adhésion », assure André Gattolin, proche de Cohn-Bendit. Certains Verts tentent une ultime procrastination : « OK pour les adhésions, mais elles ne seront effectives qu’en novembre. » Yves Cochet, partisan d’une dissolution des Verts, s’énerve : « Vous n’allez pas encore nous faire attendre jusqu’à l’automne ! » Cécile Duflot balance une de ses boutades « dont on ne sait si c’est du lard ou du cochon », raconte un participant : « Yves, ça fait dix ans que tu attends ! Quand ça va mal, tu nous dis qu’il faut refonder. Quand ça va bien, pareil. Tu peux bien attendre six mois de plus ! » Mais une écrasante majorité décide de se donner les moyens d’accueillir tout de suite les europe-écologistes, peu désireux de prendre leur carte chez les Verts. Les militants verts ne paieront pas de nouvelle cotisation pour devenir membres, mais ils devront signer comme les autres une charte des valeurs d’EE.

« Tangage ». Dans la pièce la tension diminue à mesure que les décisions pratiques sont prises : instances dirigeantes élargies aux nouvelles recrues, financement d’EE via une participation de ses élus régionaux et européens. « Avec l’adhésion directe à Europe Ecologie, la confédération, c’est mort », se félicitait à la sortie Mireille Ferri, élue verte. « On adhère à Europe Ecologie et on pourra participer à tous les événements et aux décisions qui auront lieu d’ici à l’automne. Au final, ce n’est pas Cécile ni moi qui décideront, mais les militants d’Europe Ecologie », se réjouissait Cohn-Bendit. « Il fallait qu’un orage douche tout le monde pour que chacun reprenne raison. Il y a du tangage nécessaire », concluait-il, citant Churchill : « Si tu ne supportes pas la chaleur, sors de la cuisine ! »

  • Le Monde: 18 avril
    Les écologistes mettent en sourdine leurs divergences sur l’avenir du mouvement

Daniel Cohn-Bendit et Cécile Duflot ont affiché leur unité, le 16 avril. Les décisions d’Europe Ecologie et des Verts seront désormais collectives

La  » pax ecologica  » a été signée, vendredi 16 avril. Après plusieurs jours d’échanges aigres-doux entre Daniel Cohn-Bendit et les partisans de Cécile Duflot, les principaux responsables d’Europe Ecologie se sont mis d’accord pour stopper la polémique et réaffirmer leur volonté d’aller vers une seule organisation commune d’ici à la fin 2010. Il était temps, l’inquiétude était montée de tous côtés de voir les écologistes se déchirer.

Le 12 avril, Cécile Duflot, la secrétaire nationale des Verts, répondait à l’interpellation de Daniel Cohn-Bendit qui avait proposé, au lendemain des régionales, une structuration rapide d’Europe Ecologie susceptible de dépasser la forme partisane des Verts. Dans un courrier aux militants, elle exprimait son souhait de voir émerger un  » mouvement polymorphe articulant à la fois un parti transformé et un réseau informel ouvert à tous « , sans disparition des Verts. En réponse, Daniel Cohn-Bendit avait critiqué sa  » vision passéiste « , mettant le feu aux poudres.

Le député européen avait notamment reproché à la secrétaire natiole de vouloir simplement faire d’Europe Ecologie  » une succursale des Verts « . De leur côté, les amis de Cécile Duflot ne cachaient pas leur agacement devant cette réaction du leader européen, jugée  » bonapartiste  » et  » dirigiste « .  » C’est une réaction de vieux mâle soixantenaire qui veut imposer ses vues « , taclait Francine Bavay, conseillère régionale d’Ile-de-France.

Il fallait siffler les arrêts de jeu : Jean-Paul Besset, député européen, a proposé une  » réunion de crise  » aux ténors écologistes, jeudi.  » Après le pugilat médiatique entre Cécile et Dany, il fallait tenter une psychologie collective « , explique-t-il.  » C’est un peu le syndrome du baby-blues après l’accouchement d’une nouvelle force électorale : les épidermes sont sensibles, alors on se rassemble « , renchérit Noël Mamère, député de Gironde.

La réunion a duré trois heures pour afficher un bel ensemble. Auparavant, Cécile Duflot avait déjeuné avec  » Dany « , entouré des casques bleus Jean-Paul Besset, Philippe Mérieu et Laurence Vichnievsky pour  » percer l’abcès et dissiper les malentendus « .

Pas question d’étaler ses querelles et de gâcher  » l’avenir radieux  » ouvert par les élections européennes et régionales. Le calendrier prévu pour le débat sur l’avenir du rassemblement des écologistes – et déjà avalisé par tous – a donc été à nouveau annoncé : conférences régionales le 8 mai, réunion nationale de synthèse les 5 et 6 juin, journées d’été communes fin août et assises nationales du rassemblement fin 2010. Pour bien afficher l’harmonie retrouvée, les adhésions à Europe Ecologie sont lancées : une cotisation à 10 ou 20 euros sera demandée à tous ceux qui veulent participer ; les Verts, qui paient déjà leurs propres cotisations, en sont membres de droit. Tous devront signer une  » charte  » pour acter ce nouvel engagement. Enfin, finie la double commande entre les instances d’Europe Ecologie et celles des Verts : elles se réuniront en commun et leurs décisions seront désormais collectives.

La crise est passée, mais le débat n’est pas tranché sur la nature de la métamorphose.  » Personne n’est obligé de se faire hara-kiri, on va vers un même mouvement « , assure Yannick Jadot, député européen, proche de  » Dany « .  » On va voter et chacun sera fixé « , s’amuse Mme Duflot.

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