Il existe un consensus politique sur le fait que les économies d’énergie permettent non seulement de réduire les émissions de gaz à effet de serre mais aussi de réduire la facture énergétique de l’Europe, d’assurer sa sécurité énergétique et de créer de nombreux emplois. Malheureusement, l’Europe est mal partie pour atteindre son objectif de réduction de la consommation d’énergie de 20% d’ici 2020 avec les politiques actuelles. L’effort doit être au moins deux fois plus important. Cependant, on attend toujours de la Commission européenne, le nouveau Plan Action sur l’efficacité énergétique. Il était promis fin 2009. Nous sommes en 2010 et maintenant on nous parle de début 2011.
La situation est d’autant plus rageante que la Commission pourrait sortir, avant ce nouveau paquet efficacité énergétique, un paquet infrastructures fin 2010. Autrement dit, un ensemble d’objectifs, de projets voire de financements sur l’offre énergétique, avant d’avoir réglé la question de la demande ! J’ai donc décidé de m’engager activement sur ce dossier : rendez-vous avec la Commission, rencontres avec les ONG, commande de nouvelles études… Tout est bon pour que l’Europe devienne le pionnier des économies d’énergie, en commençant par se fixer un objectif d’économie d’énergie qui soit non pas volontaire mais contraignant.
Pour réduire notre consommation d’énergie, une mesure phare est « Ecodesign ». Cette directive permet de fixer des normes minimales de consommation d’énergie pour différents produits : ampoules, réfrigérateurs, télévisions, veilles… L’année 2010 est cruciale pour Ecodesign et la question de l’efficacité énergétique en général. On va enfin s’attaquer à la question des chauffe-eau et chaudières qui représentent environ 25% des émissions de CO2 européennes. Si les mesures décidées sont suffisamment ambitieuses, les Européens pourraient économiser 44 milliards d’euros par an d’ici 2020. Malheureusement, les normes de performance énergétique proposées par la Commission européenne sont de moins en moins ambitieuses au fil des mois. Lors d’une conférence organisée par des ONG sur ce sujet le 23 mars, ou lors d’une audition du responsable énergie de la Commission européenne, j’ai eu l’occasion de tirer la sonnette d’alarme sur ce sujet. Un sujet a priori technique et peu sexy, mais sur lequel se joue la crédibilité européenne en matière d’efficacité énergétique. Or, de crédibilité, l’Europe en a besoin pour redevenir le leader mondial sur les questions énergétique et climatique.