Communiqué de presse – Bruxelles, le 24 mars 2010
Sarkozy: un Président en déroute
Suite au discours de Nicolas Sarkozy ce 24 mars, Yannick Jadot, député européen Europe Ecologie réagit :
« Contrairement aux principes énoncés par le Président de la République, c’est bien une politique par « à-coups » et entraînant l’immobilisme qu’il nous propose.
Le Président veut répondre aux besoins et aux difficultés que traversent les Français, aux crises écologique, sociale et démocratique que connaît notre pays, il répond : par une loi sur la Burqa, totalement inappropriée, dont le seul objectif est de ratisser les voix du Front national ; par la sanction aberrante, à travers la suppression des allocations familiales, des familles qui connaissent les plus grandes difficultés sociales ; par un discours du tout sécuritaire. « Je m’impliquerai personnellement sur ce dossier! » nous dit-il? Oubliant que c’est déjà le cas depuis près de 7 ans!
Sur l’agriculture, comment oublier que son gouvernement a soutenu la suppression au niveau européen des quotas laitiers, secteur le plus touché actuellement? Ce n’est pas le maintien de la PAC dont les agriculteurs et les citoyens ont besoin, mais bien d’une réforme, favorisant une agriculture créatrice d’emplois, d’aménagement du territoire, de qualité des aliments et de protection de l’environnement. Une vision de l’agriculture à l’opposé des lobbies agricoles qu’il veut rassurer.
Sur la taxe carbone, enfin, c’est bien un enterrement que le Président a décidé en la conditionnant à une taxe carbone aux frontières de l’Europe qui ne verra pas le jour avant de nombreuses années. La censure du Conseil constitutionnel devait permettre d’ouvrir un débat pour faire de la taxe carbone version Sarkozy un outil écologiquement efficace, permettant d’accompagner la transformation de l’industrie française et de renforcer sa compétitivité, et d’y introduire plus de justice sociale. Le Président a clos le débat, préférant le jeu politique à l’enjeu écologique et social.
Sarkozy est non seulement en déroute, mais il laisse également les Français dans la même situation, seuls face à leurs problèmes de logement, à la précarité énergétique, au mal-transport. Autant de difficultés auxquelles une politique écologique et sociale ambitieuse pourrait répondre. »