Communiqué de presse : Taxe carbone : après la farce écologique et sociale, la farce démocratique ?
Strasbourg, le 20 janvier 2010 – Après les dernières annonces du gouvernement sur la nouvelle mouture de sa taxe carbone, Yannick Jadot, euro-député Europe Ecologie, exprime sa déception :
« Le gouvernement souhaite remettre tous les acteurs – entreprises, syndicats et associations environnementales – autour de la table pour discuter de la nouvelle mouture de sa taxe carbone. Mais comment ces acteurs peuvent-ils lui faire confiance ?
Nicolas Sarkozy a déjà remis en cause de nombreux éléments du consensus du Grenelle ou de la mission Rocard. Il a choisi un prix du CO2 très faible, n’a rien dit sur son évolution, et a décidé d’exonérer de nombreux secteurs plutôt que de les compenser de façon juste socialement et écologiquement, faisant ainsi de la contribution climat énergie une taxe carbone inefficace et injuste.
Ceux qui sont à nouveau conviés à négocier devraient s’inquiéter de la tendance du Président à ne pas suivre leurs recommandations. Ils devraient également exiger un mandat de négociation plus large.
Pourquoi n’auraient-ils pas le droit de rediscuter des exonérations que leur impose le gouvernement ? Pourquoi devraient-ils accepter que, à partir de 2013, l’industrie ne soit plus soumise à la taxe carbone ? Il est de notoriété que l’écrasante majorité de l’industrie française soumise au marché de carbone européen n’aura pas à payer pour sa pollution même après cette date.
Pour ne pas entériner l’échec écologique et social de la contribution climat énergie, le gouvernement doit reprendre les éléments des consensus antérieurs et ne pas limiter le mandat confié aux futurs négociateurs. »