Bruxelles, le 9 décembre 2009 – A en croire chaque chef d’Etat, son pays est le leader des négociations internationales sur le climat. On aurait donc 192 leaders à Copenhague ! C’est en particulier le cas de l’Union européenne, qui met en permanence en avant son exemplarité et son leadership. Le groupe des Verts/ALE a commandité une étude à ECOFYS, institut renommé, pour évaluer ce prétendu leadership européen sur le climat et le compte n’y est pas. En réalité, l’UE se situe plutôt en milieu de peloton.
Yannick Jadot, député européen Europe Ecologie précise « Pour entretenir la dynamique de négociation, plutôt positive ces dernières semaines, les chefs d’Etats européens qui se retrouvent en fin de semaine à Bruxelles doivent passer du « si Copenhague est un succès nous nous engagerons à réduire nos émissions de 30% » à « nous les réduisons de 30% pour que Copenhague soit un succès ». L’UE détient aussi les clefs de la négociation sur la question du soutien financier aux pays du Sud. Si les chefs d’Etats européens se contentent de parler de leurs contributions volontaires pour les trois prochaines années, ils mettront en péril les négociations de Copenhague. »
Il ressort de cette étude (1) que, à part la Russie qui reste loin derrière, les autres grands pays industrialisés étudiés – UE, Etats-Unis, Japon, Australie et Nouvelle-Zélande – sont plus ou moins au même niveau d’ambition en ce qui concerne leurs promesses de réduction de leurs émissions d’ici à 2020. Et que cette ambition est incompatible avec les recommandations des scientifiques pour éviter un réchauffement de notre planète de plus de 2°C. En revanche, l’effort des grands pays émergents pour être en accord avec la science est supérieur.
Yannick Jadot ajoute : « L’objectif européen de réduction de 20% entre 1990 et 2020 du paquet Energie Climat est très faible. En réalité, l’UE a déjà fait la moitié du chemin, puisqu’elle a réduit ses émissions de plus de 10%, et l’étude indique que cette bonne performance est due pour moitié à la crise économique qui a frappé les pays de l’Est dans les années 1990 et à la crise mondiale plus récente. Cet objectif de 20% est tellement faible qu’il en devient embarrassant : le marché carbone européen pourrait s’effondrer si l’Europe ne s’engage pas plus fortement! »
A propos de l’aide financière à apporter aux pays en développement pour qu’ils puissent faire face à la crise climatique, l’étude ECOFYS précise que: l’UE cherche à promouvoir une répartition internationale de l’effort financier sur la base des émissions actuelles car c’est ainsi qu’elle contribuera le moins, quitte à être en totale contradiction avec le principe d’équité qu’elle retient en interne, basé sur la richesse des pays.
« En fin de semaine, les chefs d’Etat doivent mettre fin à ce jeu cynique et s’engager, comme le demande le Parlement européen, sur une aide d’au moins 30 milliards d’euros par an d’ici 2020. De cette annonce aussi dépend la réussite de Copenhague » conclut Yannick Jadot.
(1) Résumé d’une page de l’étude ici (en anglais)
Totalité de l’étude disponible (en anglais):
Plus de liens :
Les blog « climat » du groupe des Verts / ALE au Parlement européen
www.stopclimatechange.net
…et sur Twitter:
http://twitter.com/greens_climate
Venez voir le « cirque climatique » pour voir à quoi correspondent les engagements des chefs d’Etats et gouvernements