Billet de blog : Borloo à Copenhague : un discours pour rien ?

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photo_1260267878605-1-0Jean-Louis Borloo a pris la parole hier à Copenhague lors d’une session de négociation. Il a appelé l’Europe à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 30% d’ici à 2020… dès lors qu’un accord international est trouvé.  Et comme l’affirme haut et fort le Président Sarkozy, il n’y aura un accord que s’il est ambitieux. Autrement dit, la France par la voix de son ministre d’Etat continue à porter le message suivant : « si Copenhague est un succès, alors l’Europe avancera ». Rien de plus que la position européenne officielle donc.

On attendait plus d’un ministre qui se déplace à Copenhague dès le premier jour de négociation, et qui demande à prendre la parole alors que l’Union est censée parler d’une seule voix, celle du pays qui la préside c’est-à-dire la Suède.  On pouvait espérer que Jean-Louis Borloo passe du « si Copenhague est un succès, l’Europe avancera » à « pour que Copenhague soit un succès, l’Europe avance ». On pouvait espérer qu’il rejoigne d’autres leaders européens comme Gordon Brown qui appellent l’Europe à passer immédiatement d’un objectif faible de 20% à un 30% plus ambitieux, même si cela reste en-dessous des recommandations des scientifiques. Une telle position européenne est nécessaire pour entretenir la dynamique positive enclenchée par les annonces récentes des Etats-Unis, de la Chine, de l’Inde ou encore dernièrement de l’Afrique du Sud.

Il est temps que l’Europe sorte de sa tour d’ivoire, reconnaisse les avancées importantes réalisées par ses partenaires, et adopte dès le Conseil européen de cette fin de semaine une position de leader. Qu’elle arrête de regarder passer les trains comme elle le fait depuis des mois, de considérer que les annonces faites partout dans le monde restent insuffisantes pour qu’elle évolue, et entretienne la dynamique de négociation en passant dès maintenant à un objectif de 30%.

A l’heure actuelle malheureusement, la France est loin d’être aussi progressiste à Bruxelles. Non seulement elle ne souhaite pas passer tout de suite à un objectif de 30%, mais elle n’est pas réputée non plus pour être un ardent défenseur de cet objectif, même après Copenhague…

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