Le Parlement européen a adopté, mercredi 25 novembre, une résolution sur Copenhague presque parfaite. Elle ouvre la voie pour une réduction des émissions européennes de 40% d’ici à 2020 et appelle à un soutien financier européen de plus de 30 milliards d’euros par an d’ici à 2020 pour aider les pays en développement à faire face à la crise climatique. Des positions cohérentes avec la science du climat et avec l’exigence de solidarité nord sud, malgré les tentatives des députés du Parti Populaire Européen (PPE) dont fait partie l’UMP pour affaiblir ce texte.
Malheureusement, sous l’impulsion de ces mêmes députés, un amendement a été introduit à la dernière minute pour valoriser le nucléaire dans la lutte contre les changements climatiques. Cet amendement stipule que « le passage, à l’échelle internationale, à une économie à faible intensité de carbone conférera à l’énergie nucléaire un rôle important dans le bouquet énergétique à moyen terme. » Histoire d’avoir le soutien de quelques députés socialistes et centristes, le PPE a ajouté un amendement soulignant l’importance d’aborder « de façon adéquate » les questions relatives à la sécurité nucléaire. Comme s’il existait une façon adéquate de résoudre le problème de la gestion des déchets nucléaires dont vont hériter pour des centaines et des centaines d’années les générations futures. Qui peut aujourd’hui garantir qu’aucune personne malintentionnée ne mettra un jour la main sur ces déchets, quand en l’espace d’un siècle le monde a connu deux guerres mondiales qui ont vu des territoires comme la France occupés par des puissances étrangères ? Personne. Mais cela n’a pas empêché nombre de députés de voter en faveur de ce soutien au nucléaire.
En laissant de côté le fait que le monde a aujourd’hui les technologies pour répondre à la crise climatique sans avoir recours au nucléaire. En passant sous silence le fait que, dans un pays comme la France, le nucléaire est un obstacle majeur à une véritable révolution énergétique créatrice d’emplois et basée sur les énergies renouvelables et les économies d’énergie.
Malgré ce soutien implicite au nucléaire, le groupe des Verts/ALE a choisi de voter en faveur de la résolution du parlement sur Copenhague. Parce que les autres avancées sur le climat permettaient d’envoyer un message d’ambition à des gouvernements européens qui continuent à se voiler la face en se voyant comme les leaders des négociations internationales sur le climat. Parce que la résolution finale fait la part belle aux énergies renouvelables et surtout aux économies d’énergie comme véritables solutions à la crise climatique. Parce que la portée cette résolution en matière de politique énergétique est limité : il s’agit avant tout d’une prise de position sur le Sommet de Copenhague. Mais ces quelques lignes sur le nucléaire, que le PPE avait accepté de supprimer dans les négociations précédant le vote, gâchent la fête.