Climat : les députés UMP du Parlement européen votent contre Sarkozy et Borloo !
Strasbourg, le 25 novembre 2009 – Lors du vote par le Parlement européen sur la résolution Copenhague ce 25 novembre, Yannick Jadot, eurodéputé Europe Ecologie, a constaté que les députés UMP, au sein du groupe Parti Populaire Européen (PPE), ont systématiquement tenté de réduire l’ambition du projet de résolution.
En tentant de minorer les objectifs européens de réduction des émissions de gaz à effet de serre ou de supprimer les références chiffrées de soutien aux pays du Sud. Pire, ils sont parvenus à faire adopter des amendements totalement en contradiction avec le Plan Borloo et les discours du président de la République :
- En supprimant la possibilité de recourir à une taxe sur les transactions financières pour financer le soutien aux pays du Sud, les députés UMP ont indiqué leur désaccord avec les propos du Président Sarkozy et, plus gravement, avec le Plan Borloo présenté comme l’étendard de l’ambition climatique française.
- En demandant explicitement que les pays émergents Chine, Brésil et Inde, aient des objectifs de lutte contre les changements climatiques équivalents aux pays riches, les députés UMP remettent en cause rien de moins que la structure de la négociation internationale et le principe inhérent au protocole de Kyoto : la responsabilité première des pays développés dans l’accumulation des gaz à effet de serre et donc dans la lutte pour leur réduction. En contradiction complète avec la ligne officielle française.
Certains amendements ont heureusement été rejetés :
- En voulant supprimer la référence à une réduction d’au moins 80% des émissions de gaz à effet de serre pour les pays riches à l’horizon 2050, les députés UMP ont remis en cause la science et l’objectif de facteur 4 inscrit dans la loi française.
- En demandant que le soutien au pays du Sud proviennent de l’aide publique au développement, certains députés UMP (Rachida Dati, Françoise Grossetête, Dominique Baudis…) ont tenté de revenir sur l’additionnalité de l’aide pour le climat. Une caricature ! Les pays africains devraient-ils choisir entre les vaccins et les digues ? Ces prises de position, totalement contradictoires avec le discours et le plan Borloo, sont néanmoins cohérentes avec le refus de la France de chiffrer le soutien financier européen aux pays du Sud et la baisse continue de son aide publique au développement.
Pour Yannick Jadot, « le fossé entre les actes de la majorité présidentielle et du gouvernement d’une part et les discours d’autre part n’est pas malheureusement pas surprenant. Dans les salles de négociation et les parlements, à Paris et à Bruxelles, la position française sur Copenhague n’a pas le bling bling de la communication présidentielle. Selon nos calculs, la position française dans les négociations, généralisée à l’ensemble de la planète, conduirait à un emballement climatique de près de 5°C d’ici la fin du siècle !
La résolution du Parlement européen montre la voie du leadership climatique retrouvé en donnant un nouveau mandat de négociation à l’Europe. Au moment où le Président Obama fait bouger la position américaine, il est temps que le Président Sarkozy, son gouvernement et sa majorité arrêtent ce double jeu intolérable » conclut-il.