A QUAND UNE VÉRITABLE PARITÉ SANS CONTRAINTE ?
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Au début du mois, le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes publiait un rapport intitulé : « Quel partage du pouvoir entre les femmes et les hommes élu(e)s au niveau local ? ». Après analyse des résultats aux élections départementales et régionales de 2015 ainsi que du renouvellement en cours des intercommunalités, le Haut conseil retient que les lois instaurant l’obligation de parité au sein des assemblées locales ont été efficaces.

Si je me réjouis de cette féminisation de la vie politique locale, cette satisfaction est à relativiser. En effet, force est de constater que les femmes restent exclues des fonctions exécutives où réside le pouvoir. Ainsi, je suis abasourdie de constater qu’au 21ème siècle, les hommes représentent encore 90,1% des présidents des conseils départementaux, 92,3% des conseils communautaires et 83,3% des conseils régionaux. Le Haut conseil à l’égalité explique ces chiffres de la manière suivante : lorsqu’il n’y a pas de contrainte en matière d’égalité femmes hommes, il n’y a pas de parité. Or, si la parité des assemblées locales est exigée par la loi, tel n’est pas le cas de leur présidence.

 

Je regrette que la contrainte soit le moyen le plus efficace pour mettre en place, à court terme, une véritable parité. En ce sens le rapport du 2 février 2017 propose des pistes intéressantes comme la mise en place de tandem paritaires à la tête des exécutifs ou des dispositifs paritaires pour les intercommunalités en vue de 2020.

Toutefois, pour que le concept de parité soit intériorisé par tous et à long court, je considère que l’éducation a un rôle majeur à jouer. En effet, dès le plus jeune âge, il convient d’expliquer que l’exercice des responsabilités n’est pas réservé aux hommes et de prévenir l’autocensure féminine. Et de partager les tâches domestiques et l’éducation des enfants…

 

Le rapport est disponible sur ce lien