« Angers rives nouvelles » un projet ambitieux qui va réconcilier les angevins avec la Maine

Angers rives nouvelles (c) Mairie Angers

La volonté municipale de redonner aux berges de Maine leurs lettres de noblesse est une très bonne nouvelle pour les angevins et toutes celles et ceux qui aiment flâner dans notre ville.

Depuis 40 ans que l’autoroute barre leur accès, on avait presque fini par oublier l’existence de cette rivière. Il était donc temps que notre ville et ses habitants redécouvrent se réapproprient « leurs » berges.

Je salue la pré démarche participative initiée par la ville. Associer les habitants (90 volontaires) à un projet qui les concerne et qui va incontestablement améliorer leur cadre de vie ne pouvait que se faire via leur participation. Je retiens également les principes d’aménagement retenus comme la pluridisciplinarité permettant d’envisager les différentes facettes qui composent aujourd’hui la ville et le lien à tisser entre chacune d’elles.

 

Comme beaucoup d’angevins, j’ai été curieuse de découvrir l’exposition ou les trois équipes retenues nous font part de leur vision de cette espace particulier, changeant et fascinant situé quelque part entre l’eau et la terre ferme.

Les trois équipes ont un point commun. Au lieu d’un projet figé et ficelé, elles proposent avant tout un concept d’aménagement qui se déroulera sur 15 à 20 ans. Elles tracent les grandes lignes. La manière dont le facteur temps est pris en compte me plait. Cela permet de s’adapter au fur et à mesure des contraintes mais aussi des idées nouvelles qui vont germer. Sur un autre sujet je regrette le manque de mixité au sein des équipes.

Ces trois équipes se distinguent par la manière de présenter leur projet, j’aurais apprécié un cadre plus formel à la présentation afin que l’on puisse mieux juger le fond des projets que leur forme.

Je regrette par exemple que les principes d’aménagement de l’équipe Reichen soient un peu « étouffés » par leur exposition.  J’apprécie néanmoins l’idée de « l’autoroute déjantée » qu’ils proposent ainsi que le re-façonnage des berges dont la forme rappelle celle des carrières d’ardoise.

De l’équipe Grether, je retiens leur vision du quartier Saint-Serge. Elle me semble beaucoup plus aboutie en terme d’écologie urbaine.

L’aspect environnementaliste est prégnant dans ce projet via la création de nouvelles iles de Maine ainsi que le reprofilage et la naturalisation des berges qui font rentrer la nature en plein cœur de ville.

L’équipe Lin se distingue par sa volonté de repenser l’ensemble des cheminements doux avec par exemple l’aménagement de pontons flottants sur la rivière. Le réaménagement de l’échangeur de l’Atlantique permettant de gommer le paysage autoroutier à l’entrée de ville est une très bonne idée.

 

De cette exposition je tire plusieurs questions et réflexions.

La technicité que la ville va acquérir  dans la mise en œuvre de ce projet  (pluridisciplinarité, écologie urbaine) devra s’exporter au-delà des berges et servir, par la suite, l’ensemble des quartiers Angevins afin de dépasser « l’effet vitrine ».

La question des déplacements doit avant tout être traitée à l’échelle de l’agglomération. En effet, il serait dommage de composer un quartier apaisé et libéré de l’emprise de l’automobile pour que le flux de la circulation se déverse vers d’autres quartiers. Ce projet s’attèle à vrai problème (démantèlement de la monstrueuse autoroute en ville modèle des années 70) mais laisse en suspens l’accès au centre-ville. L’une des ambitions de la ligne 2 du tram ?

La démocratie participative peut, à mon sens, être élargie. On peut s’inspirer par exemple de la municipalité berlinoise qui tire au sort et forme les personnes amenées à s’exprimer sur un projet. Cette méthode permet de constituer un panel représentatif de la population angevine et de mettre l’ensemble des personnes au «  même niveau ». La participation des étudiants dans une ville étudiante comme la nôtre peut également être attendue.

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