Pour un parc à Ordener-Poissonniers !

Ordener Poissonniers

En préambule, nous voulons dire que le parc Ordener-Poissonniers que nous appelons de nos voeux s’inscrit dans un aménagements plus grand du Nord-Est parisien. Il faut à cet égard indiquer que les écologistes soutiennent certains aménagements de ce programme qui sont une réponse positive aux difficultés des quartiers concernés et contribue à leur requalification. Les écologistes ne s’opposent pas non plus à la construction de logements, dès lors qu’elle est équilibrée et qu’elle concerne en particulier le logement social et intermédiaire afin de maîtriser l’augmentation du prix de l’immobilier à Paris et pouvoir garder cette mixité sociale qui fait la richesse du 18ème. C’est la raison pour laquelle de nombreux logements ont été réalisés sous cette mandature sans opposition des écologistes. Toutefois, on arrive désormais dans le 18ème à un niveau de densité qui ne permet plus de construire davantage où alors de façon ponctuelle en remplacement d’immeubles vétustes. Surtout, avant d’imaginer des constructions nouvelles, il y a toute une politique de remise sur le marché des logements vacants (plus de 100 000 à Paris) à mettre en oeuvre.

Concernant les aménagements immobiliers prévus dans le 18ème (Hébert, Gare des mines, Ordener-Poissonniers, Chapelle Charbon et Belliard), force est de constater qu’ils souffrent tous de plusieurs fautes originelles :

D’une part, ils ne tiennent pas compte du manque criant d’espaces verts dans l’arrondissement. En effet, les habitant.e, du 18e arrondissement ne dispose que de 0,9m2 d’espace vert alors que la moyenne parisienne est de 3,58m2 et que l’OMS préconise un seuil de 10m² d’espaces verts par habitant.

Ensuite, ces projets ne tiennent pas compte de la très forte densité de l’arrondissement (33 000 habitant.e.s/km), 3ème arrondissement le plus dense de Paris, la ville la plus dense d’Europe. Cette densité engendre tout une série de difficultés connues : pas suffisamment de services publics, problème de mobilité et de congestion des transports, promiscuité qui peut créer des phénomène d’incivilité et pollution. Cette densité associée au manque d’espaces verts causent également un grave problème – et cela va s’amplifier – au regard de la crise climatique. Cette crise nécessite d’adapter radicalement la ville pour en atténuer les effets. Les causes de l’aggravation de la chaleur en ville sont connues : la densité qui a des conséquences néfastes en termes de trafic, de pollution de l’air et d’îlots de chaleur urbains et le manque d’espaces verts qui apportent pourtant de la fraîcheur. Dans le 18ème, nous avons la chance de disposer de foncier disponible grâce aux friches et terrains de la SNCF et de la RATP qui ne sont pas ou peu aménagés. Il faut donc agir avec raison et discernement avant de bétonner nos dernières marges de manoeuvre urbaines.

Enfin, tous ces projets ont été travaillés parcelle par parcelle, sans vision globale pour l’aménagement du territoire et sans tenir compte du besoin des habitante.e.s. Les concertations, sauf peut être dans le cas du projet Hébert, arrivent trop tardivement et ne permettent pas réellement aux riverain.e.s d’influencer les projets. Elles génèrent donc beaucoup plus de frustrations que de solutions. Les projets ne tiennent pas compte les uns des autres. A titre d’exemple, une étude sur la circulation réalisée pour le projet Ordener-Poissonniers ne prend pas en considération le surcroît de fréquentation qui sera provoqué par les milliers de logements supplémentaires et bureaux prévus à Chapelle International, Gare des mines, Belliard ou le Campus Condorcet et autres pourtant proche de quelques centaines de mètres. 

Cette manière de procéder confine à l’amateurisme. On ne peut se le permettre au vu de l’importance des enjeux évoqués. 
Par conséquents, les écologistes proposent les grandes lignes suivantes pour l’aménagement de cette partie de l’arrondissement :

  • moratoire le temps de réaliser une véritable concertation avec les habitant.e.s afin d’identifier leurs besoin et ceux du territoire (la partie non olympique de Gare des mines Fillettes, Réhabilitation de la Goutte d’Or – Boris Vian-Polonceau) ;
  • la création d’un parc à Ordener-Poissonniers ;
  • relier les espaces verts de l’arrondissement entre eux par une grande coulée verte continue ;
  • les projets déjà lancés seront rééquilibrés pour les dé-densifier (moins de logements et de bureaux) et mettre davantage d’espaces verts (i. la partie Olympique de la ZAC Gare des mines Fillettes, ii. Dépôt Belliard, iii. Chapelle Charbon et iv. Hébert) ; ce rééquilibrage en faveur des espaces verts se fera dans le cadre d’une renégociation globale entre la ville de Paris et la SNCF (ou avec la RATP dans le cadre du dépôt Belliard).

S’agissant spécifiquement d’Ordener-Poissonniers, il est prévu à l’horizon 2024 notamment 18 000 mètres carrés de bureaux et 36 000 mètres carrés de logements, un cinéma MK2, des commerces ainsi qu’un data center sur les 3,7 hectares disponibles. Ce projet ne respecte pas le Plan Climat – faute d’îlots de fraîcheur – et ne contribue certainement pas à rattraper le retard de Paris en termes d’espaces verts.

Le projet ne satisfait pas non plus en termes de surdensification : il aggrave la densité à Paris, dans un quartier qui n’en a pas besoin. Il nous inquiète aussi parce qu’il va augmenter considérablement le nombre d’habitant·e·s, alors que les réseaux de transport sont déjà saturés.

Deux collectifs de riverain.e.s se sont créés pour s’opposer à ce projet et demander l’aménagement d’un parc sur les 3,7 hectares en préservant les bâtiments historiques. Nous les soutenons sans réserve. 

Les écologistes ont dans un premier temps obtenu que 30% du projet soit consacré à un espace vert d’un seul tenant mais il ne s’agit que d’une première victoire temporaire. Très rapidement et en synergie avec les riverains, nous avons contribué à la mobilisation, notamment par l’occupation de la friche et de nombreux tractages et porte à porte sur le sujet. Anne-Claire Boux, notre candidate à la mairie du 18ème, et l’ensemble des co-listiers ont signé la pétition pour un parc Extra-ordener.

L’objectif des écologistes est très simple : annuler le projet actuel et proposer à la place un parc la création d’un parc sur l’ensemble de la parcelle à l’exception des bâtiments historiques actuels de la SNCF. Ces batiments seront aménagés afin de proposer des établissements publics, notamment pour y installer le conservatoire de musique et la création d’une cuisine supplémentaire pour les cantines scolaires du 18ème arrondissement. Ce projet de réhabilitation des batiments historiques se fera avec la participation des habitant.e.s en mettant en place un dispositif de co-construction transparent (mise à disposition des informations demandées, notamment une étude de circulation des axes routiers et transports en commun desservant le site) afin d’aboutir à un projet inclusif qui répond aux besoins du quartier.

L’urbanisme est un enjeu majeur dans la construction de la ville de demain. Dans ce domaine comme dans tous les autres, les décisions prises aujourd’hui conditionnent l’avenir des générations futures. Face à l’urgence climatique, ce mandat est celui de la dernière chance pour adapter la ville. Depuis des décennies, les écologistes portent les solutions pour répondre à cet enjeu, ils sont par conséquent les plus à mêmes de les mettre en oeuvre.

Notre équipe est compétente, déterminée et prête à assumer la responsabilité de la mairie du 18ème pour construire avec les habitant.e.s une ville inclusive où chacune et chacune a sa place.