Vers une sécurité sociale alimentaire

Le 15 mars, Choisir l’écologie pour Kemper a présenté aux habitants de la ville et de QBO un programme accordant une place importante à l’alimentation notamment pour les enfants, à la relocalisation des productions et des services et en particulier à notre autonomie alimentaire. Face à la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid 19, et aux crises climatique, écologique et sociale, qui sont toujours là, nous avons plus que jamais besoin de penser et mettre en œuvre des politiques publiques en faveur de la résilience de notre territoire. Alors que de nombreuses personnes sont déjà en situation de précarité alimentaire, nous voulons alerter sur la question du droit à se nourrir, ainsi que sur la fragilité et les vulnérabilités du secteur de l’alimentation dans le contexte de la récession économique qui s’annonce. Depuis un mois, les activités indispensables au système alimentaire sont bouleversées ou à l’arrêt, soit par manque d’effectifs ( travailleurs détachés ), d’approvisionnement ( logistique ), de surproduction ( lait ) ou de débouchés ( interdiction des marchés, restauration…) Pour nous rassurer, certain-es mettent en avant nos capacités de production, oubliant de préciser que notre agriculture est mondialisée, qu’elle dépend d’autres pays pour l’alimentation animale, les engrais, la main d’œuvre et pour les fruits et légumes des pays du Sud. Cette agriculture s’est éloignée de la nature, des paysans, des emplois, de la santé et du bien manger au profit des agro-industriels et de la pétrochimie. Pour résister à la crise alimentaire qui s’annonce, les aides et les financements publics ( de l’Europe aux soutiens locaux ) doivent rendre les régions et bassins de vie complémentaires et autonomes en termes de sécurité alimentaire. Chaque personne doit également avoir accès à une alimentation garante de sa santé. Pour cela, il faut soustraire les terres à la spéculation foncière, favoriser les circuits courts et les transformations artisanales, soutenir le travail et les revenus des paysan-nes. Il faut aussi former un grand nombre de jeunes aux techniques agroécologiques qui permettent de régénérer les sols, de redonner sa place à la nature, de préserver en quantité et en qualité les ressources en eau, de favoriser la biodiversité, de réduire les intrants et la technologie high tech. Enfin, il faut entamer une réflexion sur l’ouverture d’un nouveau droit à l’alimentation sous forme de bons d’achat, couvert par une « sécurité sociale alimentaire » et garantissant à chacun-e mensuellement la possibilité de se nourrir auprès des producteurs engagés dans la transition écologique.
Tout le monde est concerné par la question alimentaire, la nourriture est un besoin essentiel. Nous appelons tous les citoyen-nes, les élu-es, les communautés agricoles, institutionnelles, associatives, à se mobiliser dès à présent pour qu’après cet « arrêt » du monde, nous prenions enfin la bonne direction.

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