Un nouveau souffle pour la culture

Le bilan de Ludovic Jolivet est marqué par une vision très marchande de l’action culturelle et des considérations très clivantes qui l’ont conduit dès son début de mandat à s’exprimer sur la qualité de la programmation du festival Très tôt Théâtre, à fermer le centre d’art contemporain sans tenter l’expérimentation d’un autre fonctionnement ( en lien avec d’autres acteurs, étudiants des BA, musée des BA, MPT… ), à renoncer à la possibilité de conserver un cinéma art et essai qui permettait la découverte d’inédits, de nombreuses rencontres avec des créateurs.trices, des réalisateurs.trices, l’éducation à l’image de tous les publics, et à diminuer fortement les subventions aux associations culturelles les obligeant soit à renoncer à leur projet soit à en diminuer la portée. Des coupes au profit de grands rassemblements autour d’animations comme les Copains d’abord ou Iliz Veur qui certes ont animé le centre ville mais n’ont eu aucun impact sur les enjeux d’émancipation de chacun.e et d’accès aux droits culturels inscrits dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, la déclaration de l’Unesco sur la diversité culturelle, ou encore la convention Unesco sur le patrimoine immatériel.

C’est sur la reconnaissance de ces «droits indispensables à la dignité et au libre développement de la personnalité», et sur la place des habitant.e.s au cœur du projet que nous envisageons notre réflexion sur une politique culturelle inclusive, et co-construite dont la finalité est de faire humanité ensemble, en utilisant au mieux l’argent public.

Il ne s’agit pas comme le maire actuel l’affirme de « rester dans l’entre soi » de financeurs et d’acteurs de structures culturelles soutenues « bien-pensants » mais d’être attentifs au respect de droits culturels qui embrassent des pratiques et des œuvres d’une grande diversité allant de l’éducation artistique à la session jazz, des arts de rue à Wadji Mouawad, de l’opéra au café des sciences, des bagadou et des cercles aux musées, de l’éducation populaire des Maisons pour tous à l’art contemporain, du hip hop et du slam à la photographie, du fest-noz à la calligraphie, du cinéma de recherche à une lecture de contes dans une médiathèque….

L’accès à la création artistique est un facteur d’émancipation pour toutes et tous et notre société a besoin de culture pour mieux s’ouvrir au monde et comprendre son histoire, sa diversité et ses enjeux.

C’est pourquoi nous voulons mettre la culture au cœur de la ville et de la vie de chacun.e.

Nous avons de nombreux atouts : des structures existantes culturelles et socio-culturelles très ouvertes sur la ville, une vitalité associative qui rayonne au-delà de QBO et des habitant.e.s réactifs.ves aux nombreuses propositions.

Nous nous engageons à développer l’éducation artistique, les projets culturels participatifs et à créer de nouveaux équipements innovants.

La culture au cœur de la politique éducatrice de la ville

Inviter tous les enfants et la jeunesse à créer et à s’exprimer en regardant et en analysant le monde qui les entoure, c’est permettre leur réussite, leur épanouissement, leur émancipation. C’est également lutter contre l’échec scolaire, l’isolement, les inégalités.

A travers un véritable projet éducatif local, nous donnerons de l’ampleur aux actions culturelles à l’école autour de la lecture, de la musique, du patrimoine, de la danse, du théâtre, de la science. Le CMAD pourrait avoir de nouvelles missions au sein des quartiers, des écoles. Les actions de Très tôt Théâtre et celles des Polarités seront soutenues, voire augmentées. Celles qui proposent des pratiques amateurs également.

Les pratiques et apprentissages artistiques, les rencontres avec les artistes, les découvertes d’expositions, de spectacles doivent offrir les possibles expériences d’être spectateur et acteur.

Dans notre société où l’image, le numérique, l’information prennent une grande place, un programme en lien avec les MPT, comme le Fablab de Kerfeunteun, avec Gros Plan, ou les associations émergentes comme Linux ou les Portes Logiques doit être consacré à ces pratiques. Proposer une éducation artistique dans le domaine du cinéma, de l’audiovisuel, du numérique par l’analyse et la création en étant au contact des oeuvres et des créateurs, c’est offrir les moyens d’exercer son esprit critique et sa citoyenneté. La jeunesse doit être formée, éclairée et responsable face à la puissance de ces moyens d’expression et d’information. Lui permettre d’apprendre à s’en passer c’est aussi en prévenir les dérives. Nous soutiendrons les « semaines sans écran » initiées par les associations de parents, les équipes éducatives et périscolaires en renouant les liens avec la nature, en participant à des activités de jeux de société, la lecture, le sport, en famille, ou en groupe.

L’écologie est au centre de nos préoccupations : pour surmonter les crises à venir, la jeunesse doit pouvoir accéder aux connaissances des sciences de la nature et du vivant. Une structure dédiée sera créée ( Centre de l’eau, de la terre, de l’air et du vivant ) Elle pourrait trouver sa place sur l’Avenue de la Libération dans le cadre de la rénovation des abords de la gare ou bien encore sur le Port du Corniguel qui pourrait devenir un nouveau quartier de Quimper. 

L’association installée à Plonéis « autour du feu, l’école de la forêt » sera soutenue, tout comme Eau et Rivières, les Petits Débrouillards, l’Observatoire du Plancton, Bretagne Vivante, le Cicodes, Treuskemm.

Des projets culturels thématiques partagés entre tous les acteurs de la ville seront encouragés. Un événement gratuit où tous les équipements culturels (musée, théâtre etc …) sortent de leurs murs, ouvrent leurs portes gratuitement aux habitant.e.s et débordent sur l’espace public. Cette manifestation annuelle, populaire, permettra de valoriser une politique « hors les murs » des structures culturelles en présentant des projets dans d’autres lieux : maisons de quartier, médiathèques, bars et commerces, espaces publics et transports en commun…

La culture au cœur des quartiers et de la ville.

Les rapports des habitant.e.s à la ville et à son paysage, au lien social, se transforment aussi par les cultures. La Ruée vers l’art est un moment des plus attendus à Penhars. La compagnie Sucre d’Orgue ou Doudoumba au sein des quartiers favorisent l’expression et la création auprès de publics parfois éloignés des institutions culturelles. Ces temps de co-construction créative avec les habitants seront amplifiés par de nouveaux appels à projets.

L’exposition-performance de l’artiste chinois Liu Ruo Wang de ses sculptures d’une meute de loups a suscité une vraie interactivité avec les visiteurs, individuels ou en groupes. L’art peut investir la ville, le land art les jardins, accueillir diverses propositions artistiques dans l’espace public c’est embellir les quartiers, leur offrir de nouveaux visages qui émerveillent ou questionnent. De nouveaux festivals ou grands moments fédérateurs pourraient être encouragés : littérature, sciences, fête de rue…

Des expériences innovantes à renouveler couplées avec des cycles de formation artisanale ( travail du bois, de la construction écologique, de la création de vêtements, du réemploi… ) pour préparer à l’autonomie et à la résilience quand l’énergie va manquer.

Une « fabrique culturelle » ( un ou plusieurs lieux ) pourrait être soutenue si elle est initiée par des associations ou un collectif d’habitants. Résidences d’artistes et d’artisans pourraient y être accueillies.

Soutenir la création

Accompagner les nouveaux artistes, les étudiants de l’école des Beaux Arts, les artisans créateurs, c’est essentiel pour permettre la diversité culturelle, pour les encourager à interroger le monde et nos modes de pensée. La scène nationale doit pouvoir poursuivre les résidences de création et la diffusion des arts vivants dans toute leur diversité ( théâtre, opéra, musique, danse, Circonova, Sonik…)

La culture bretonne doit être vivante avec le « Cornouaille » temps fort et incontournable de l’été. Les bagadou et les cercles seront soutenus et accompagnés en terme de communication, accessibilité à des lieux de répétition et de festou noz mais également encouragés à la création contemporaine.

Cela passe aussi par la reconnaissance de toutes les expressions artistiques, y compris les cultures urbaines portées notamment par Hip Hop New School, la capoiera, le graf ou les cultures linguistiques ou traditionnelles comme la création céramique et la broderie, qui doivent pouvoir disposer d’espaces de formation et de création.

Ainsi le Théâtre Max Jacob doit retrouver toute sa place pour permettre à l’expérimentation en cours jusqu’en 2014 d’espaces partagés de création, de spectacles et d’accompagnement des pratiques dans les domaines de la musique, du spectacle vivant, des arts plastiques, du monde des idées, du paysage, de la gastronomie, de poursuivre son chemin.

La deuxième phase, qui consistait à transformer le théâtre pour y autoriser de multiples et fréquents usages consacrés à la diversité culturelle et aux croisements artistiques, sera lancée dès le début du mandat.

La vitalité artistique et culturelle alliée aux atouts naturels et patrimoniaux de notre territoire contribueront au rayonnement et à l’attractivité économique et touristique.

C’est aussi important, sans en être l’unique objectif…..

Des cultures accessibles à tous.tes et partout

Pour bien défendre la diversité créatrice dans le respect de la dignité de chacun.e, nous devons également permettre la réalisation des droits culturels.

Ainsi, la formation, la création, les représentations et les expositions ( Théâtre de Cornouaille, Musée des Beaux Arts et Musée Breton ) doivent être accessibles à toutes et tous.

Pour cela, il faut lever les difficultés financières ainsi que celles liées à des situations de handicap.

Accessibilité pour les personnes en fauteuil dans tous les équipements culturels, spectacles avec traduction en langue des signes, en audiodescription…accès à la formation et à la création pour toutes les situations de handicap.

Pass culture en tarifs solidaires, réductions voire gratuité pour certains publics ( moins de 12 ans, jeunes entre 18 et 25 ans, personnes au chômage, bénéficiaires de minima sociaux… ) gratuité ou réductions ponctuelles ( en fonction des structures ) Partenariat avec l’ALVAC, le CCAS, les associations humanitaires.