Construire et défendre la sécurité de chaque personne dans la ville en tant que « bien commun »

Nous souhaitons aborder la question de la sécurité d’abord sous l’angle de la bonne compréhension des facteurs qui la menace et de la prévention.  Nous souhaitons l’élargir en ne la réduisant pas à la seule lutte contre les atteintes aux biens et aux personnes…

Il est évident pour nous que le sentiment de sécurité des populations dans leur milieu de vie est également menacé par : 

  • le cortège d’événements catastrophiques que provoque déjà le dérèglement climatique.
  • les effets de la mondialisation : sur l’emploi, la baisse des salaires, la réduction de la protection sociale, la perte d’identité culturelle, la propagation des épidémies etc.
  • à plus petite échelle : la désertification médicale, d’éventuels soucis concernant l’approvisionnement alimentaire ou sa qualité, la disparition  de certains services publics… 

La délinquance doit néanmoins être prise en compte en tant que telle, sans contester la nécessité de sanctionner les infractions, les délits et les crimes. 

Mais nous considérons que la sanction doit s’inscrire dans un cadre respectant 2 aspects: 

  • les droits de la défense et les libertés des citoyens.
  • la dimension «  réparatrice » de la Justice.

Loin de nous l’idée qu’une répression accrue passant par la création de polices municipales « armées », le souhait d’une Justice condamnant systématiquement à de la détention pour de plus longues peines, donc la construction de nouvelles prisons, la généralisation de la vidéo-surveillance de de l’espace public, voire même de l’incitation à la délation…

Cette savons cette surenchère inefficace. 

Nous lui préférons une police nationale de proximité, une conscience citoyenne active  et rappelons que traitement de la délinquance relève tout d’abord des services de l’État…  .  

Voici les mesures que nous proposons de mettre en œuvre : 

  • Mobiliser autant que de besoin le CLSPD (Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance), un dispositif légal qui réunit l’ensemble des acteurs prenant part à l’application des politiques de sécurité et de prévention de la délinquance. Nous ouvrirons plus largement ce Conseil aux acteurs de terrain.
  • Mener une réflexion et des actions concertées pour une meilleure prévention, éventuellement spécifique, à l’échelle des différents quartiers de la ville, en y associant leurs habitants, par le biais des Conseils de quartier et des MPT.
  • Prolonger en les améliorant dans un nouveau Contrat de ville les objectifs concernant le quartier de Kermoysan, retenu  comme «territoire prioritaire de la nouvelle politique de la ville », et « éligible au programme national de rénovation urbaine » il y a 5 ans. Il conviendra de s’appuyer sur les nouvelles données dont nous pouvons disposer, telles que celles apportées par l’intéressante étude du cabinet Compas, menée à la demande de la mairie de Quimper, dans le cadre de l’observatoire social et urbain de la ville.
  • S’engager, face à ces constats, à solliciter auprès du Conseil Départemental plus de postes d’éducateurs de prévention sur les quartiers et aussi pour le centre ville. Et soutenir et accompagner leur projets… 
  • Proposer des partenariats, avec le concours des services municipaux, (en prévoyant une formation préalable le cas échéant), à d’autres acteurs,  tels que la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse) par exemple, pour aider à la réalisation de mesures à visée éducative dans un cadre pénal, comme les stages de citoyenneté ou les mesures de réparation… 
  • Proposer un partenariat avec l’Éducation Nationale, dès l’école primaire, pour travailler à l’apprentissage de la citoyenneté, l’accueil de l’altérité, la médiation par les pairs, la gestion des conflits du quotidien etc. 
  • Associer à ce partenariat les parents d’élèves, et les acteurs locaux de la formation, de l’orientation et de l’insertion des jeunes (comme la Mission Locale), pour prévenir le décrochage  scolaire, dont on connaît les grandes difficultés qu’il entraîne.
  • Proposer une offre d’activités culturelles, sportives, ou autres, suffisamment variées et attractives  pour que des jeunes en fragilité puissent remobiliser leurs talents propres et développer une meilleure estime d’eux-mêmes. (création de postes d’animateurs (sportifs ou socioculturels, soutien financier stable aux structures et /ou associations  proposant ces activités, en attendant d’elles un accueil bienveillant et actif en direction de ces publics.)
  • Faire en sorte que l’accès aux propositions culturelles de la ville (spectacles, animations et festivités…), où qu’elles aient lieu, soit possibles pour tous, notamment les personnes dont les difficultés économiques et/ou personnelles et sociales les en ont trop souvent tenus éloignés… 
  • Organiser l’aménagement urbain de sorte qu’il participe d’une politique globale de prévention, en privilégiant les espaces de rencontres intergénérationnelles, inter-quartiers, entre autres. 
  • Organiser des « Etats généraux du vivre-ensemble », avec l’objectif ambitieux de mobiliser autour d’un tel événement, tant les différents acteurs de la cohésion sociale (institutionnel, associatifs, etc…), que les habitants-es, toutes générations confondues.

Les politiques de prévention de la délinquance ne doivent pas se focaliser uniquement sur les mineurs ou les jeunes adultes ! 
D’autres points doivent être par ailleurs également déclinés. 

En matière de prévention routière…

  • Poursuivre la politique de réduction de la vitesse autorisée en ville, en cohérence avec un “Plan vélo” ambitieux et cohérent.
  • Participer activement aux campagnes de prévention contre la consommation d’alcool et de stupéfiants au volant. 

en matière de violences contre les personnes… les violences conjugales et la maltraitance sur les enfants…

  • Appuyer la recherche et la mise en place des solutions pérennes qui s’imposent, en terme de lieux d’accueil et de protection notamment, en collaboration avec les Services du Département, et en concertation avec les associations d’aide aux victimes. 

Pour finir, nous tenons une nouvelle fois à souligner la nécessité : 

  • d’être à l’écoute des personnes concernées,
  • de développer l’échange d’informations pour nourrir les diagnostics nécessaires à une action municipale adéquate,
  • d’évaluer pour chaque problématique qui émerge les moyens dont chaque  intervenant appelé à la prendre en charge a besoin, ainsi que le bon niveau de coordination entre partenaires  qui pourrait rendre plus efficaces les mesures mises en œuvre.