Patrick Odiard répond au Comité d’Intérêt Local de Monplaisir
1°/ MJC de Monplaisir :
Depuis une décennie est posée la question du mur de façade sur l’avenue, à laquelle s’ajouterait le fait que les deux piscines (couverte et en plein air) ne répondraient plus aux normes de sécurité requises.
En cas de fermeture, envisageriez vous une réimplantation ? Et ou ?
Dans le cadre d’une restructuration des locaux en vue de rationaliser l’exercice des activités, quelle(s) option(s) d’urbanisme retiendriez vous ?
Patrick ODIARD - Tête de liste « Inspirez Lyon avec les écologistes » dans le 8ème Arrondissement : L'argument de l'inadaptation des locaux est avancé par ceux qui font le choix d'une délocalisation comme c'est le cas pour la Maison de la Danse, équipement d'envergure métropolitaine que nous souhaitons maintenir dans le 8ème avec rénovation et construction d'annexes plutôt que de la voir partir à la Confluence au prix d'un investissement de 100 M€.
La piscine de la MJC est un équipement de proximité : sa délocalisation serait d'autant plus pénalisante que le foncier disponible à Monplaisir rend difficilement envisageable une réimplantation à proximité, sauf à envisager une reconstruction de l'ensemble des annexes attenantes au bâtiment principal de la MJC et des terrains de sports situés aux alentours. Cette option réglerait la question du mur de la MJC en permettant une réelle ouverture physique sur le quartier mais aux prix d'investissements conséquents.
C'est pourquoi nous préférons que des études réelles et sérieuses soient menées dans la perspective d'une rénovation avec mise aux normes de la piscine, permettant une ouverture à l'année. Celles-ci n'ont pas été conduites à ce jour puisque le CA de la MJC a appris tardivement et de façon indirecte le projet de fermeture qui aurait été décidé par un élu sortant.
Si ces études tendaient à démontrer l'impossibilité d'une rénovation, il faudra alors envisager la construction d'une nouvelle piscine – inscrite dans notre programme – tout en sachant qu'il ne sera probablement pas possible de la maintenir sur place.
L'ouverture de la nouvelle piscine intercommunale à Vénissieux reconstituera l'offre antérieure à l'incendie mais le déficit de piscines sur le territoire de la Ville de Lyon justifie d'investir dans un nouvel équipement qui pourrait prendre place dans le secteur de la ZAC Berliet : un projet urbain d'une telle ampleur, même s'il est adopté dans son principe, doit pouvoir être repris et amendé par la future équipe municipale qui sera chargée de conduire toutes ses phases de réalisation.
2°/ Avenue des Frères Lumière :
Dans sa partie ouest, certaines portions de trottoir sont trop étroites au vu de leur fréquentation et du dynamisme commercial de cette artère.
Êtes-vous favorable à un réaménagement ? Si oui de quelle nature et à quelle échéance
Patrick ODIARD : Le trottoir Sud de l'avenue est celui qui souffre le plus de son manque de largeur en raison de la présence du stationnement. C'est celui qui est le plus apprécié l'été car à l'ombre donc le plus fréquenté. Une requalification s'impose donc qui s'accompagnera de la réfection de l'enrobé et la dépose des pavés qui provoquent souvent des chutes, en particulier chez les personnes âgées. La réduction de largeur de voirie qui accompagnera cette requalification permettra de mieux canaliser la circulation automobile qui hésite parfois entre une ou deux files vers la place Ambroise Courtois, tout en donnant plus de lisibilité aux aménagements cyclables. Il s'agit là d'une opération conséquente – supérieure à 1 M€ – avec reprise des réseaux coté Sud et réfection des enrobés des deux côtés sur un linéaire allant de 600 m à 1000 m selon le périmètre d'intervention retenu (les trottoirs au niveau de la MJC jusqu'à la Manufacture des tabacs sont très étroits coté Nord et doivent être élargis) et nécessitant une inscription à la PPI que je proposerai bien évidemment dès 2014 pour une réalisation dans la première moitié du mandat.
Par contre – et j'anticipe ici sur le point 6 – cette opération s'accompagnera de la mise en Zone 30 de tout le quartier de Monplaisir (du cours Albert Thomas à l'avenue Marius Berliet) dont les rues étroites, reflets de son histoire, ne sont pas dimensionnées pour une circulation à 50 km/h. Même un axe comme l'avenue des Frères Lumière, avec sa densité commerçante doit être à circulation apaisée avec une priorité affirmée aux piétons qui, on le constate, sont amenés à traverser en tous points de l'avenue et doivent pouvoir le faire avec davantage de sécurité. Pourquoi pas une zone de rencontre (20 km/h) entre la rue Saint Gervais et la place Ambroise Courtois ?
La requalification de l'avenue, on le voit, s'accompagnera d'une adaptation de la réglementation en matière de circulation, puisque nous aurons des double-sens cyclables en lieu et place des aménagements bi-directionnels que nous privilégions avec la limitation à 50 km/h.
3°/ Extension du stationnement payant au secteur ouest du quartier
Dans sa réponse à une question du CIL lors de l’AG de concertation des Comités d’Intérêt locaux de décembre 2012, la Ville de Lyon par son 1er Adjoint s’était déclarée très favorable à cette extension, d’autant que la prolongation du Tramway T4 à proximité est devenue effective depuis août 2013, mais la zone payante n’a toujours pas été mise en place(rues Pensier, Santos Dumont, Chapuy et Jouvet ).
Etes vous favorable à cette extension du stationnement payant ? Si oui dans quel délai précis vous engagez vous à la rendre effective ?
Patrick ODIARD : J'ai réclamé cette extension dès la première phase en 2009-2010, considérant que l'arrivée du tramway nécessitait d'anticiper les usages et de prévenir l'instauration de mauvaises habitudes – comme celles déjà prises d'usagers utilisant le secteur du métro Sans Souci comme parc relais (donc stationnement ventouse...) pour prendre le métro.
Malheureusement, aucune réalisation n'a pu voir le jour avant les élections, ce que j'ai toujours regretté. Nous réaliserons cette extension tout le long de la ligne de tramway à l'Ouest et dans le secteur d'HEH à l'Est. Concernant le périmètre que vous citez, la mise en œuvre sera immédiate puisqu'il s'agit d'un retard d'application. Pour le reste, la démarche doit être menée en parallèle pour une inscription au budget 2015.
Je précise que nous mettrons en place en tarif « résident » pour les artisans intervenant en ville.
4°/ Liaison Monplaisir/Parc Blandan :
Le dossier de concertation avait prévu la réalisation d’une passerelle reliant le 7ème au 8ème en enjambant la voie ferrée et le boulevard des Tchécoslovaques à hauteur du Lycée Colbert. Celle-ci a été supprimée pour des raisons de faisabilité technique et financière. Il reste donc à créer un accès sud pratique et sécurisé dans le prolongement de la rue de l’Epargne.
Sous quelle forme l’envisagez vous et à quelle échéance ?
Patrick ODIARD : La rue de l'Epargne comprend dans le 8ème trois voies de circulation alors qu'une seule tourne à droite boulevard des Tchécoslovaques et qu'une autre va tout droit passant devant la parc Blandan.
La troisième voie sera donc utilisée pour un itinéraire modes doux (piétons + vélos) puisque l'axe Marius Berliet + Epargne est inscrit comme structurant au Plan Modes Doux 2009-2020. Un carrefour à feux (synchronisé avec celui franchissant les voies du tramway donc ne créant pas de rétention supplémentaire) sera créé au niveau du tourne-à-droite vers le boulevard des Tchécoslovaques, permettant à la voie modes doux (longeant l'Hôtel de police) d'accéder à la future passerelle conduisant au parc par le « 5ème bastion » en cours d'aménagement.
Aucune étude technique n'a été présentée aux élus à ce jour mais il me semble que l'aménagement devrait être réalisé comme décrit ci-dessus. Il restera à régler la question de la connexion avec la rue de l'Eternité qui sera réglementée à double-sens cyclable comme tout le périmètre en Zone 30 de la ZAC Berthelot-Epargne et dont le débouché sécurisé sur la rue de l'Epargne est à intégrer au projet.
La réalisation de la passerelle (et de l'axe mode doux qui y conduira) sera synchronisée avec la livraison du « 5ème bastion ». Les études doivent être présentées aux nouveaux élus et la concertation lancée dès le début du mandat, sachant que les contraintes liées aux travaux de la ZAC Berliet devront être pris en compte dès le début. Il sera probablement nécessaire de fragmenter la réalisation de l'ensemble, celle de la passerelle étant certainement le point le plus facile car indépendant du chantier de la ZAC.
5°/ Ecole maternelle P.E. Victor, rue L.Trouilhet
Elle va être transférée à court terme sur un terrain contigu à l’école primaire existante dans la rue E.Rochet.
A quel usage destinerez vous les locaux actuels désaffectés?
Patrick ODIARD : L'actuelle Maternelle PEV jouxte un autre établissement scolaire, l'école Maternelle Privée Saint Maurice qui pourrait se développer sur ce tènement.
Il convient d'envisager toutes les hypothèses en la matière. Si la Ville conserve ce bien, il serait intéressant de prévoir une transformation en lieu d'accueil petite enfance – réalisable ailleurs en cas de vente, avec le produit de celle-ci – puisque le nombre de familles augmente dans le quartier et que les besoins de garde sont loin d'être couverts. Nous proposons dans notre programme la réalisation de trois nouvelles crèches dans l'arrondissement.
6°/ Sécurité avenue des Frères Lumière
Les bandes cyclables ne sont pas respectées par certains automobilistes ou deux roues motorisés qui rendent son utilisation dangereuse pour les usagers cyclistes soit en empiétant la voie cyclable à contresens, soit par du stationnement en double file.
Seriez vous favorables à des contrôles improvisés de la Police municipale pour lutter contre ces abus et les sanctionner?
Patrick ODIARD : Pendant encore quelques semaines, j'ai la qualité (symbolique) « d'élu référent sécurité routière » en lien avec la Préfecture. Comme enseignant du Premier degré, je suis très mobilisé sur la sécurité des enfants dans la rue et je mène des actions incitatives en direction des parents d'élèves.
La question cruciale est celle de la traversée de la rue, source de la majorité des accidents graves et pour laquelle, l'accession à l'autonomie et l'adoption des bons réflexes est essentielle. Une phase déterminante de la traversée piétonne est celle « de voir » et «d'être vu » qui doivent être bien dissociées dans l'esprit des plus jeunes. Dans ce contexte, tout véhicule en stationnement gênant constitue un obstacle à la visibilité et une source potentielle d'accident grave pour un piéton qui traverse et se trouve masqué lors de sa traversée. Les enfants, les poussettes, du fait de leurs tailles, sont les premiers exposés à ces risques supplémentaires et évitables. Je tenais à préciser ce point pour souligner que le stationnement illicite sur les bandes cyclables constitue un danger pour tous les usagers, et pas seulement les cyclistes. Et cela signifie que le stationnement en double file doit être combattu, qu'ils se situe sur une bande cyclable ou non.
Les conducteurs méconnaissent les risques qu'ils font prendre en agissant ainsi même « pour deux minutes ». Il est donc important de mener des actions massives d'information sur ces risques avec des campagnes d'information « choc » à l'échelle de la ville et des actions de police au quotidien, y compris au niveau des livreurs qui, souvent, n'utilisent pas les aires qui leurs sont destinées (et que nous ferons respecter scrupuleusement en cas d'occupation abusive par d'autres véhicules). Nous avons tendance à Lyon à considérer ce comportement déplorable comme inévitable sur certains axes (avenue des frères Lumière, rue Edouard Herriot...). Il suffit pourtant d'écouter ce que nous racontent les nouveaux arrivants lors de la soirée annuelle que nous leur consacrons pour apprendre qu'il n'en va pas de même dans bien des villes françaises.
Il faut une réelle volonté politique pour affronter ce problème, et cette volonté, nous l'avons : c'est même inscrit dans notre programme à la rubrique « tranquillité publique ». L’extension du stationnement payant avec la meilleure rotation qu'il induira permettra d'être très ferme dans l'application de cette mesure.
7°/ Institut Lumière
Sa notoriété étant de plus en plus affirmée, pensez vous nécessaire de prévoir une nouvelle évolution ? Si oui laquelle ?
Patrick ODIARD : L’Institut Lumière est notre second équipement d'échelle métropolitaine avec la Maison de la Danse. Il attire un public nombreux et le Festival Lumière vient décupler son rayonnement. Il pèche cependant par son manque d'ouverture sur son environnement humain.
Un développement est donc à envisager au niveau local avec un travail à mener en direction des écoles, des élèves des différents quartiers de l'arrondissement et de la Ville. On pourrait imaginer des « classes cinéma » – comme nous avons les « classes science » avec ébulliScience – avec un partenariat culturel entre la Ville et l'Institut qui deviendrait un pôle de ressources phare dans l'enseignement des Arts visuels à l'école.
La même démarche pourra être conduite en direction des lycées avec une orientation vers les métiers de l'image.
Laisser un commentaire