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4.1. Éducation

« La finalité de l’éducation est de provoquer une métamorphose chez un être pour qu’il sorte de lui-même, surmonte sa peur de l’étranger, et rencontre le monde où il vit à travers le savoir. Moi, ministre de l’Éducation nationale, je n’ai qu’une obsession : que tous ceux qui me sont confiés apprennent à regarder les autres et leur environnement, à écouter, discuter, échanger, s’exprimer, s’émerveiller. » Albert Jacquard

Cette citation nous engage à imaginer des solutions : la gestion des écoles et du personnel associé – hors Education Nationale – est de la compétence des mairies.

L’École est le lieu qui permet à l’enfant de devenir capable de s’interroger et de devenir un citoyen. Le système éducatif doit offrir à tous la possibilité de s’épanouir et de réussir, apprendre aux enfants à vivre ensemble et à s’engager dans la société.
Nous pouvons accompagner l’évolution de notre École pour permettre aux générations futures de répondre aux défis d’un XXIe siècle plus solidaire, plus humaniste et plus écologique.

Nos objectifs

•    travailler à construire une journée d’école respectueuse des besoins de l’enfant, avec une cohérence dans l’enchaînement des activités proposées : pour l’élève et ses parents, la journée d’un écolier commence quand il franchit la porte de son école et s’arrête quand il en ressort.
•    écouter les nombreux adultes – d’environnement varié – qui sont autour des enfants : tous doivent pouvoir travailler dans les meilleures conditions possibles
•    ouvrir l’école sur l’extérieur pour renforcer l’éducation populaire, un axe transversal de notre politique éducative

Nos engagements

L’école, espace de construction de l’enfant

L’Éducation nationale a pour mission de développer des compétences, de faire acquérir des savoirs et des savoir-faire aux écoliers. La commune a un rôle complémentaire : contribuer à créer un espace de construction de l’enfant.

Mettre en place les structures d’échange :

•    impliquer l’enfant dans sa journée d’écolier  : donner son avis, s’exprimer, imaginer, créer, / favoriser le « faire », l’auto-production.
•    imaginer des conseils de quartier « jeunes » ouverts aux élèves d’élémentaire, de 6 à 11 ans.
•    instaurer un budget décentralisé sur le principe d’une co-décision conseil de quartier, conseil de quartier « jeunes » et conseil d’école

Vivre ensemble :

•    Classes mixtes ou écoles mixtes permettent de créer un « vivre ensemble » entre personnes présentant un handicap, adultes, enfants, écoliers.
•    droits et devoirs : règlement intérieur de l’établissement, chartes, viennent compléter et enrichir les règles de comportement de l’enfant, l’écolier et les adultes ; la charte du langage, document élaboré entre les différents partenaires sera intégré (règles de civilité - incluant toutes forme de communication - orale, écrite, physique, donc comportementale) afin de fixer les comportements de chacun aux différents moments de la journée.

Écoles comme lieux de vie et d’éducation populaire

Les écoles, au cœur des quartiers, comme lieux de vie et de rencontres : impliquer les acteurs de la société habituellement absents, mobiliser les parents (ceux qui en gardent un mauvais souvenir ou qui n’osent pas toujours en franchir la porte). Reconstruire les liens entre les trois grandes familles d’acteurs autour des élèves : l’équipe enseignante, le personnel municipal ou assimilé, et les parents.
Le plan éducatif territorial, le plan éducatif local et les Projets d’Ecole 2014-2017 doivent être liés et évoluer ensemble.

L’éducation populaire reconnaît à chacun et à tous les âges de la vie la volonté et la capacité de se développer, de progresser, de lutter contre les inégalités.
Son action, sortie du cadre formel de l’enseignement, peut utiliser les écoles comme lieu de vie.

Ouvrir les écoles au quartier

•    permettre l’utilisation des cours de récréation et des terrains de sport en dehors du temps scolaire (sous réserve d’aménagements de sécurité spécifiques).
•    envisager l’ouverture des bâtiments pour des projets associatifs
•    créer des liens entre école (équipe enseignante), associations, parents d’élèves et municipalité sur des projets précis
•    permettre le développement de l’éducation populaire dans les lieux de vie de l’école

L’exemplarité des bâtiments scolaires

•    installation de toitures solaires sur les bâtiments scolaires
•    imaginer des projets d’énergie partagées où la municipalité engage des travaux d’isolation du bâti tandis qu’une coopérative de parents d’élèves finance l’installation d’énergies renouvelables (avec intérêts sur l’énergie produite et une aide de la commune en rapport avec les économies attendues par l’isolation)

Une École accueillante et égalitaire

Pensée pour assurer une mixité sociale, l’école doit poser la question de l’accessibilité au sens large, au-delà de la sélection sociale. Comment amener l’enfant à surmonter sa peur de l’autre, de l’inconnu, de l’étranger ? à reconnaître l’enrichissement par la diversité ?
Le concept « d’école ouverte », déjà existant, doit être effectif dans chaque établissement scolaire (quel que soit son statut). Renforcer les liens - parfois conflictuels - entre élèves et milieu scolaire, offrir aux élèves un autre regard sur le monde scolaire et leur lieu d’apprentissage, peut exister au travers d’activités éducatives et ludiques hors de l’ordinaire – activités encadrées par un personnel volontaire et rémunéré.

Une réflexion sur la carte scolaire, une remise à plat du découpage et des dérogations doit être envisagée. Les options (langues, arts, etc.) doivent pouvoir être réparties équitablement entre tous les établissements. Des perspectives communes aux établissements voisins doivent être pensées dans une approche territoriale par grands quartiers.

L’école au centre de son quartier :
- une continuité petite enfance / maternelle / élémentaire, par des passerelles
- l’accueil de toutes les personnes, handicapés, adultes et enfants, dans l’école de la République.

Les élèves handicapés
•    scolariser les enfants handicapés dans toutes les classes
•    pour des handicaps trop lourds pour permettre un enseignement commun, développer l’accueil dans des classes « spécialisées » dans le cadre des écoles communes, afin de permettre les temps d’échange entre tous.
•    déployer des moyens supplémentaires en personnel formé, pour l’intégration des élèves handicapés
•    pérenniser le rôle des Assistants de Vie pour un suivi des enfants handicapés sur plusieurs années ; former et rémunérer correctement ces personnes à devenir de véritables Assistants d’Éducation Spécialisés qualifiés.

La sécurité des abords

Les personnes qui se rendent dans les écoles, particulièrement les enfants, doivent évoluer dans un environnement sécurisé.

•    sécuriser les abords des écoles vis à vis des voitures et du stationnement sauvage, permettre la dépose et reprise des enfants dans la sérénité.
•    allouer pour ce faire des budgets municipaux tenant compte des situations géographiques et sociales (et non « par tête » uniformément), en soutenant davantage les écoles isolées et situées dans des environnements difficiles.

Mettre en place des structures d’échanges professionnels et ouverts à tous

Les adultes qui interviennent dans nos écoles (Éducation Nationale, personnels associés et communaux) doivent pouvoir trouver des instances d’échanges et de dialogue. Ces échanges peuvent être des outils accessibles à chacun, en toute transparence et sans dispositions ni langages excluants.

•    ouvrir pour chaque école un forum de discussion, avec modérateur, ouvert à tous les adultes (équipe pédagogique, personnel municipal, parents d’élèves…).

Restauration bio et locale, pédagogique et de plaisir

•    Impliquer les élèves dans un monde dont ils sont un maillon et où ils peuvent interagir : en favorisant le contact avec la nature et le monde qui les entoure, l’éducation à l’environnement les incite à coopérer et faire évoluer le « monde-objet » en « monde-projet »

Jardins et cuisines pédagogiques

•    mettre à disposition des écoles qui le souhaitent un jardin participatif et alimentaire : lien pédagogique vers la saisonnalité et le cycle de vie des aliments, le contenu des assiettes.
•    créer à travers ces jardins un lien entre les élèves, l’équipe enseignante, l’équipe de restauration scolaire, les parents d’élèves (mis à contribution pour l’entretien du jardin hors périodes scolaires !)
•    compléter la découverte du jardinage alimentaire par une cuisine péri-scolaire - dans toutes les écoles où cela sera possible- pour préparer les fruits et légumes produits : favoriser le lien entre l’alimentation et les élèves, entre les élèves et l’équipe de cuisine. L’enjeu, c’est de cuisiner pour et avec les enfants !
•    concevoir le moment des repas comme un moment de plaisir et de découverte : notions de gastronomie, écologie, gaspillage alimentaire, lien social…
•    encadrer les temps de repas par du personnel formé et en nombre suffisant (permettant par exemple le bavardage à table)
•    favoriser autant que possible les liens de voisinage et de rencontre inter-générationnelle, et par exemple, au moins ponctuellement, des salles à manger communes école / maison de retraite.

Approvisionnements et restauration scolaire

De façon volontariste, l’approvisionnement devra se faire en privilégiant les circuits courts, les produits bio et locaux, en favorisant la diversité alimentaire et la saisonnalité.
Pour assurer cet objectif, la restauration scolaire devra être prise en main par une régie municipale, avec des actions concomitantes :

•    accompagner la structuration de la filière : par le volume de nos achats, nous pouvons entrer dans un cercle vertueux.
•    créer une « légumerie » municipale (lavage, désinfection, épluchage) : atelier centralisé apte à assurer la livraison de légumes frais (plus de conserves ou surgelés !) aux cuisines relocalisées dans chaque établissement scolaire

Pour aller dans le même sens, les fournitures achetées par la mairie devront posséder un éco-label.

Temps périscolaire de qualité et gratuit

•    Associer les familles à la réflexion du temps péri-scolaire, en application de la loi nationale qui peine à se faire accepter. Réaffirmer les principes de l’accès de tous les enfants à du temps péri-scolaire de qualité et gratuit.
•    Autoriser l’expérimentation, pour chaque école en respect de son rythme et de celui des enfants en priorité, avec une possibilité de retour au samedi matin. Des changements pourront être acceptés après une période d’évaluation, d’information et de consultation de tous les adultes et enfants, concrétisés par une convention Dasen (directeur académique des services de l’éducation nationale) / équipe enseignante / commune.
•    respecter la période de sieste pour les petits en première et deuxième année de maternelle.
•    privilégier une montée en compétence des référents scolaires et des personnels municipaux qui interviennent auprès des enfants (ATSEM, intervenants dans les temps récréatifs, au delà du BAFA pas toujours adapté).
•    assurer le lien entre tous les intervenants qui partagent la journée d’un écolier et la cohérence de cette continuité temporelle ; renforcer le binôme directeur d’école / référent scolaire.
•    penser des moments de rencontre entre tous les acteurs de l’éducation, en reconnaissant le rôle de co-éducateurs des parents.

Tisser des liens avec l’enseignement secondaire et supérieur

La compétence municipale s’arrête à l’enseignement primaire, mais notre ville accueille aussi 24 000 étudiants qu’elle ne peut ignorer !

•    renforcer les liens entre les différents niveaux (primaire, secondaire, supérieur) en mutualisant certains apprentissages (visites culturelles, conseils d’orientation...),
•    soutenir des parcours ouverts dès le collège et le lycée pour faciliter les orientations et renforcer les liens entre générations.
•    soutenir la continuité en matière de mixité scolaire dans les enseignements secondaire et supérieur.