VŒU pour donner la priorité aux Trains d’Équilibre du Territoire et aux transports du quotidien
CONSEIL RÉGIONAL DE POITOU-CHARENTES
Séance plénière du 26 juin 2015
VOEU AU GOUVERNEMENT
pour
donner la priorité aux Trains d’Équilibre du Territoire et aux transports du quotidien
Présenté par le groupe Europe Écologie Les Verts
La commission présidée par Philippe Duron sur l’avenir des Trains d’Équilibre du Territoire (TET) a remis son rapport au Secrétaire d’État aux Transports Alain Vidalies. Ce rapport fait le constat, partagé par la SNCF, que de nombreuses lignes classiques ont besoin d’être régénérées. De plus, il souligne la vétusté du matériel et l’hétérogénéité de l’offre et des prix qui créent très souvent une incompréhension de la part des usager-es. Cette situation pèse sur l’exploitation de ces trains qui desservent plus de 350 gares sur environ 40 lignes. Aujourd’hui, Intercités connaît un déficit d’exploitation de 300 millions d’euros par an.
Le rapport Duron préconise d’abandonner certaines liaisons notamment des trains de nuit, et pour d’autres de les transférer au 1er janvier 2016 sur l’offre TER ou enfin de substituer au train l’autocar. En Poitou-Charentes, la liaison Nantes / Bordeaux est classée comme une ligne importante mais pourra-t-elle être maintenue au regard de son état ? A l’échelle de notre future région regroupant Aquitaine, Poitou-Charentes et Limousin , nous sommes inquiets car plusieurs lignes semblent être sur la sellette : Bordeaux / Limoges/ Lyon, Toulouse/Bayonne, POLT etc.
Les solutions proposées peuvent pour certaines être entendues. Le transfert des TET vers le TER peut s’avérer cohérent dès lors que les moyens adéquats accompagnent ce transfert. Toutefois, comme nous l’avions exprimé lors des débats sur la Loi Macron, nous ne pouvons accepter que l’autocar soit une solution envisagée dès lors qu’il permet de justifier l’absence d’investissements sur un certain nombre de lignes régionales et inter-régionales. Or, lors du travail de la commission, il est apparu clairement que la libéralisation de la circulation d’autocars provoquerait un déficit supplémentaire de 60 millions d’euros pour les TET.
Nous nous inquiétons de la poursuite d’une déstructuration progressive de notre système ferroviaire, fruit d’un manque d’investissements et d’un entêtement sur le tout TGV depuis plusieurs années.
Nous voyons poindre à l’horizon des décisions de suppression de trains pour encourager le dispositif Macron. Nous ne saurions cautionner de telles décisions alors que l’urgence climatique nécessite de privilégier le train, moyen de transport moins polluant que l’autocar.
Ainsi, le Conseil Régional de Poitou-Charentes, réuni en Assemblée Plénière le vendredi 26 juin 2015, demande au Gouvernement :
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de garantir et d’acter des principes de compensation des charges d’exploitation et d’investissement d’éventuels transferts
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de n’envisager l’autocar que comme moyen alternatif à la voiture mais en aucun cas au train
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de ré-orienter les financements prévus sur les LGV vers la rénovation des lignes nationales et régionales