Lancée au mois de juin 2012 en Poitou-Charentes, à l’initiative de l’ANDES avec le soutien et l’accompagnement de la région , l’expérimentation UNITERRES propose désormais aux bénéficiaires de l’aide alimentaire, des produits frais issus des exploitations agricoles locales, dans les épiceries sociales et solidaires.

Cinq  mois après le lancement du projet, la région a souhaité faire un premier bilan, en invitant l’ensemble des acteurs concernés à témoigner le 29 octobre au Conseil Régional.

Marie-Paule Jammet, élue Europe Écologie Les Verts, Présidente de la Commission Vivre Ensemble au Conseil Régional de Poitou-Charentes, rappelle que dans un contexte de précarité en constante augmentation en France, en Europe mais aussi en Poitou-Charentes, il existe une réelle volonté d’agir en faveur de l’aide alimentaire. Cela passe par un large soutien au fonctionnement des associations caritatives,, une aide à l’équipement des épiceries sociales et solidaires, mais aussi par la signature d’une Charte Alimentaire Régionale (37 épiceries sur 49 existantes en Poitou-Charentes sont signataires depuis 2011).

Le constat était sévère : la consommation de produits frais restait faible par un manque de produits, par des problèmes d’approvisionnement (logistique, transport, stockage), et par une agriculture locale fragilisée.

L’aide à apporter était double, il a donc fallu imaginer un programme capable de conjuguer demande fixe auprès des producteurs avec une offre d’alimentation de qualité.

C’est ce qu’UNITERRES a fait et l’expérimentation d’aujourd’hui, unique en France et concernant pour l’instant que certains territoires régionaux, a été saluée par tous les partenaires du réseau, producteurs, distributeurs et consommateurs. Avoir une commande prévue pour une année entière permet la survie des plus petites exploitations, évite le gaspillage de marchandise et les nombreuses contraintes liées à la livraison. La vente directe (au 1/3 du prix réel dans les épiceries sociales) contribue à développer le lien social, la solidarité et favorise bien évidemment les agriculteurs locaux avec lesquels le prix «juste» est discuté.

Mais l’impact le plus visible est celui que ce dispositif a sur la santé des bénéficiaires. Consommer des produits frais est presque devenu un luxe inaccessible aux plus défavorisés. Une bonne alimentation est essentielle pour la santé et les témoignages des bénéficiaires de l’aide alimentaire sont éloquents.

Un nouveau rapport à la nourriture et de nouvelles habitudes alimentaires sont apparus avec une amélioration réelle de l’état de santé des bénéficiaires.

Les épiceries jouent un rôle central dans ce changement de comportements car elles fournissent une information complète sur les fruits et légumes proposés. Elles « accompagnent » le produit par un simple affichage mais aussi par la mise en place d’ateliers culinaires ou encore l’organisation de visites dans les exploitations agricoles partenaires

Une étude universitaire est en cours sur les impacts de la participation et du développement des compétences; sur les comportements alimentaires des populations précaires et travaille avec le réseau ANDES sur  l’expérimentation UNITERRES.

A terme, en plus d’associer toutes les épiceries sociales de Poitou-Charentes et davantage de producteurs locaux, le but est d’interpeller l’État français et l’Union Européenne pour que, par leur soutien, ils témoignent d’une volonté d’intervention publique en matière de lutte contre la précarité et de solidarité dans ce domaine précis de l’aide alimentaire, qui ne doit plus être un simple débouché pour les surplus européens.

Avec l’ANDES et avec le soutien de l’Espace Interrégional Européen, le Conseil Régional suit de très près les évolutions en cours au niveau de l’Union Européenne concernant le PEAD et la politique de cohésion sociale, les deux dispositifs étant remis en cause dans leur forme actuelle pour les années à venir.

• ANDES : Association Nationale des Epiceries Solidaires
• PEAD : Programme Européen d’Aide aux plus Démunis