Session du 25 Juin – Budget supplémentaire
Intervention de Christophe Porquier pour le groupe Europe Ecologie
Notre groupe prend acte de l’excédent de 10 M€ que dégage le compte administratif, et de l’affectation de cette somme au désendettement de la Région.
Si, dans l’absolu, il s’agit d’une bonne nouvelle pour les finances régionales, cette réaffectation ne suffit pas à résoudre les défis budgétaires qui se poseront à la Région dans les années à venir.
Comme notre développement, notre budget doit être soutenable. Mais il ne s’agit pas de rogner, de façon disséminée, sur l’ensemble des politiques.
Il ne s’agit pas non plus, comme le fait l’Etat, de supprimer des points de fiscalité tout en lançant un grand emprunt, en aggravant lourdement la dette publique française qui a dépassé les 70% du PIB sans que mesures d’économies sur les fonctionnaires non remplacés ou sur la limitation des dépenses d’intervention de l’Etat y ait changé quoi que ce soit.
La réforme des retraites injuste, faisant reposer tout le poids de l’effort sur les plus modestes, et ménageant les revenus financiers, est l’illustration de cette politique injuste et il n’y a rien de surprenant à ce qu’elle mette 2 millions de personnes dans la rue.
Mais revenons au budget. Les collectivités locales subissent également tout le poids de la crise économique. L’Etat a choisi d’infliger une double peine en appliquant un nouveau système fiscal qui va de facto plafonner les recettes. C’est une stratégie d’étranglement qui veut punir les régions puisque les électrices et les électeurs n’ont pas eu le bon goût de voter pour les listes de la majorité présidentielle dans la grande majorité d’entre elles.
Nous devons faire face à ce double défi – celui de la crise économique et de la politique centralisatrice et injuste de l’Etat – pour mener à bien un projet d’intérêt général pour la Picardie.
Pour cela, nous devons mettre en place une nouvelle grille d’analyse des dépenses régionales. Cette grille de lecture, c’est la conditionnalité de nos interventions afin d’améliorer l’efficacité et la cohérence de l’intervention régionale.
Les efforts budgétaires doivent tout d’abord porter sur les dépenses les moins utiles sur les plans social, économique et écologique. Déjà mises en place dans certains domaines, les conditionnalités doivent être étendues. Elles doivent se baser sur des critères économiques et sociaux – tels que la création d’emplois non délocalisables, d’agir sur la qualité du service rendu à la population – notamment en termes de santé publique et d’éducation. Elles doivent permettre de diminuer notre consommation d’énergie et nos émissions de gaz à effet de serre.
De cette manière, nous pourrons, à travers chacune de nos interventions, agir concrètement pour la transformation de la Picardie que nous appelons de nos vœux, tout en nous adaptant à la nouvelle contrainte budgétaire.
Je vous remercie.