Intervention de Catherine Bourgeois sur le budget 2012 santé

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PLENIERE SANTE

Décembre 2011 sur le budget 2012

Intervention de Catherine Bourgeois

Le budget santé 2012 de la Région a le mérite d’afficher la volonté de maintenir une politique de santé ambitieuse, toujours  en résonance avec son territoire et qui répond aux préoccupations croissantes de notre population.

 

En effet, la santé n’est pas épargnée par la politique d’austérité et de restriction budgétaire de notre gouvernement. La Direction Générale de l’Offre de soins veut réduire les volumes d’activité en médecine de 1,13% par an. Par ailleurs, elle veut diminuer le volume d’activités en  médecine de la Métropole au mépris du rôle de référent régional de notre CHRU. Ce qui est inacceptable et en totale inadéquation avec le mauvais état de santé de notre Région car si nos indicateurs s’améliorent un peu, l’écart avec ceux du national reste toujours aussi marqué.

 

Nos hôpitaux publics conscients de la gravité de la situation des finances publiques ont multiplié les mesures d’économies depuis 2005 pour un montant cumulé de 2,5 milliards d’euros alors que leur activité progressait fortement.

Nous sommes attachés à l’hôpital public et sensibles aux efforts engagés par eux alors qu’ils assurent 90% des urgences dont les surcoûts ne sont pas financés et les pathologies les moins rentables. Les crédits des missions d’intérêt général sont gelés et la Région continue d’être sous dotée de plus de 10% par rapport à la moyenne nationale alors qu’elles sont de vraies missions de service public pour les populations les + fragiles.

 

Les usagers sont très inquiets. Rien n’avance sur le chapitre des dépassements d’honoraires et des restes à charge et les renoncements aux soins sont de + en + nombreux.

La question d’une péréquation nationale (si tout juste si on ose encore prononcer ce mot) est dépassée. Il s’agit d’exiger un fonds spécial dédié à la santé dans le NPDC.

 

Dans ces conditions, la conférence régionale de la santé et de l’autonomie au sein de laquelle nous siégeons ne pouvait qu’émettre qu »un avis négatif au projet régional de santé de l’ARS.

 

Quant à la Région, elle doit désormais actionner ses atouts et ses leviers pour accompagner l’Etat dans ses politiques de santé sous réserve d’avancées significatives sur tous les points de blocage dans la concertation avec l’ARS.

 

 

LA PREVENTION :

Le schéma régional de prévention doit faire l’objet d’une réécriture pour janvier 2012. Néanmoins, il ressort du document de travail des avancées significatives sur le plan de la prévention :

–       Un objectif quantitatif de prévention qui passe de 0,28ù à 1%. Même si au vu des besoins de la population en matière de prévention, ça reste insuffisant, c’est une avancée réelle si on rapporte ce chiffre aux 11 milliards d’euros qui représente le montant du budget santé de l’Etat dans notre région.

–       Sanctuariser des crédits de la prévention et de l’éducation à la santé et mobiliser tous les financements potentiels pour la prévention et l’éducation à la santé.

 

La prévention et l’éducation, c’est une vraie nécessité pour les habitants de notre région car les déterminants de santé y sont multiples : la précarité, un environnement pollué, une mauvaise alimentation et une mauvaise hygiène de vie.

 

Dans ce contexte, la Région doit maintenir sa politique de soutien aux acteurs de la prévention et de l’éducation au travers les appels à projet. L’idée d’un guichet unique avec nos partenaires mérite d’être étudiée par souci d’efficience, de cohérence et de visibilité.

Il serait souhaitable que le public puisse bénéficier davantage d’actions transversales labellisées à l’instar des journées portes ouvertes.

Nous devons également mener une réflexion sur notre participation aux contrats locaux de santé sous réserve de savoir qui fait quoi et comment.

La logique d’appel à projet a ses limites et privilégie les territoires déjà engagés d’où la nécessité de s’inscrire dans une logique d’aménagement du territoire en santé publique par une mise à disposition d’ingénierie sur les territoires les + en difficulté.

 

 

 

LA SANTE ENVIRONNEMENT

Une personne sur trois qui naît aujourd’hui aura un cancer. La nocivité de nos modes de vie modernes peine à être compensée par une médecine hyper technicienne et hyper coûteuse.

Les liens entre santé et environnement apparaissent indiscutables pour la plupart d’entre nous. Pourtant dans de nombreux cas, les scientifiques peinent à établir un lien précis entre les 2. D’où la nécessité de nourrir la recherche afin que les gens puissent adopter des comportements en adéquation avec ces connaissances.

Par ailleurs, il y a un manque de donnée relative aux expositions à des facteurs environnementaux. A ce sujet, nous attendons toujours instamment la généralisation des registres du cancer.

 

Le PRSE a été signé en 2011et c’est une bonne chose.

On peut aussi se féliciter cette année des IDD sur le thème de la santé,  du programme « chercheurs citoyens » porté par S ROUSSEAU dans le cadre de sa délégation. Il a permis l’émergence  de projets en santé environnement.

On salue également le développement de la recherche sur le diabète (40% des cancers sont liés à notre alimentation !)

Mais on regrette toutefois que face à de tels enjeux qu’on se soit pas revenu au budget SANTE ENVIRONNEMENT de 2010 (970 000 AEP en 2012 au lieu de 1 600 000€ en 2010)

Des élus et des acteurs de la conférence sanitaire du Littoral souhaitent que la problématique santé environnementale soit davantage mise en avant pour le territoire du Littoral particulièrement touché à travers son exposition au risque industriel. Une agence de santé environnementale pilotée par l’Etat (la DREAL et l’ARS) et la Région ) aurait toute sa raison d’être sur le Littoral.

 

 

LES ZONES DE DESERTIFICATION MEDICALE :

Les difficultés d’accès aux soins de premier recours entraînent des retards de diagnostics et de prise en charge ou même des renoncements aux soins.

Par ailleurs, il est nécessaire de mieux structurer l’offre de santé sur les territoires pour réaliser le véritable parcours de soin.

Pour répondre à ces enjeux, les maisons et pôle de santé jouent un rôle majeur. Il y a donc lieu de mener une réflexion sur les coûts de pérennisation du fonctionnement de ces structures et d’associer l’ensemble des acteurs et partenaires en santé ainsi que les usagers à l’émergence de ces projets de maison de santé.

 

Il y a lieu par ailleurs de soutenir l’émergence de projets innovants comme celui de la mutualité française qui porte un projet de car sanitaire qui traverserait les territoires déficitaires pour proposer sur place des soins de premier recours et faire de la prévention.

Où comme les services de transport social individuel proposé par l’Association « LIEN PLUS » qui permet dans cette zone désertifiée aux personnes en situation de précarité d’accéder aux soins ou de consulter un spécialiste.

 

 

J e conclurai cette intervention en saluant l’initiative de la lettre ouverte de la CRSA au ministre de la santé qui vise à alerter de la situation très défavorable et de la nécessité d’une réelle solidarité nationale, d’une approche d’équité et pas d’égalité.

Enfin, je rappellerai les engagements de conférence d’OTTAWA de donner aux individus davantage la maîtrise de leur propre santé et davantage de moyens de l’améliorer pour parvenir à un état de complet bien être physique, mental et social.

Les habitants de notre région n’ont pas toujours été en mauvaise en santé ; Ce n’est pas inscrit dans nos gènes. Alors, agissons sur les causes !

 

Je vous remercie de votre attention.

 

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