Intervention de Majdouline Sbaï sur le budget 2012 europe Anru
Monsieur le Vice – Président,
Je souhaitais au nom du groupe Europe Ecologie Les Verts, exprimer notre soutien aux politiques que vous animez.
Sur les politiques « Europe », pour 2012, vous nous proposez, tout d’abord, de poursuivre les politiques d’accompagnement aux initiatives locales.
Cet accompagnement aux initiatives locales de projets européens est très important, grâce au FRAPPE (Fond Régional d’Appui aux Porteurs de Projets Européens), qui a permis de favoriser l’obtention de 54 millions d’euros de subventions de l’Union Européenne pour les porteurs de projets. Soutien aux initiatives locales qui se traduit par les formations et échanges d’expérience permit par l’Institut Européen de la Coopération Territoriale.
Au delà de ce soutien aux initiatives locales, nous savons, que dans les mois qui viennent, la politique Europe de notre région aura une lourde charge dans les mois qui viennent.
Nous devons préparer l’après 2013. Pour cela, nous devons continuer notre action pour faire vivre les « Régions intermédiaires » maintenant « Région en transition » dans la politique de Cohésion. Nous devons nous mobiliser pour que les régions puissent participer à la définition des futures orientations des programmes qu’elles auront à mettre en œuvre. Cette mobilisation est nécessaire pour anticiper les réorientations budgétaires que vont engendrer les nouveaux contours des financements européens. Cette mobilisation est nécessaire pour faire vivre l’adjectif « social » de la politique de cohésion.
Mais préparer l’après 2013 n’est pas qu’une lourde charge, elle est aussi une formidable opportunité. Celle de mettre en débat avec les acteurs régionaux les politiques européennes. C’est rendre plus lisible les orientations politiques européennes de l’après 2014. Au moment où l’Europe traverse une crise sans précédent, notre groupe est convaincu que les Eurorégions, avec leur coopération territoriale continueront à faire vivre le fait européen. Nous sommes également convaincus que les gouvernements locaux, planificateurs de l’avenir de leur territoire, ont à jouer un rôle majeur en matière de cohésion sociale et de politique de citoyenneté, au service de la construction européenne.
Sur la politique de Rénovation urbaine, je voulais, tout d’abord, une fois de plus féliciter le Conseil Régional Nord-Pas-de-Calais dans le rôle qu’il a bien voulu jouer et le rôle qu’il s’engage à jouer encore dans l’avenir pour la rénovation urbaine et la requalification de l’habitat.
Car nous pensons comme vous, que le logement est un droit fondamental. Nous savons aussi que les conditions de logement des habitants de notre région sont parfois difficiles et rendus encore plus difficiles par la dégradation de leur situation sociale. C’est quelque chose dont je suis convaincue de longues dates mais dont j’ai pu voir les effets concrets lorsqu’étudiante, je réalisais des enquêtes sociales. Je ne dirais pas dans quelle ville pour ne pas stigmatiser, mais je peux vous dire que je rencontrais les habitants, un par un et visitais les logements. Il s’agissait de propriétaires occupants ou de locataires. Et j’ai vu. J’ai vu des choses que je n’oublierais jamais. Des habitations dégradées dotées d’aucun confort moderne ni eau chaude, ni tout à l’égout. Des logements habités parfois par des personnes âgées isolées, j’ai vu des familles vivant à dix dans des 2 chambres, chauffés au charbon, j’ai vu une maison où la famille avait condamné la salle de bains car le mur s’était effondré. Indignité du logement, indignité des conditions de vie, indignité.
Alors c’est pour cela, que je suis heureuse et fière de voir notre région déployée tous les moyens dont elle dispose pour animer la vaste programme de rénovation urbaine ANRU lancée par l’Etat. Contente de voir que notre région s’est mobilisée sans réserve pour saisir l’opportunité du PNRQAD (Programme national de requalification des quartiers anciens et dégradés, avec l’ANRU et l’ANAH. Encore plus satisfaite de voir se concrétiser les premiers volets du plan 100 000 logements coordonnés par Emmanuel CAU.
La région ne soutient pas seulement en déployant des moyens financiers.
Non elle construit une véritable politique locale à partir des opportunités nationales, en planifiant le rénovation et la requalification urbaine de l’ensemble de la région. Elle joue son rôle d’ensemblier en démultipliant l’effet de ces politiques par une gouvernance partagée, un appui méthodologique, une ingénierie et un accompagnement des territoires. Cela se traduit concrètement par des moyens dédiés pour aider les territoires non retenus dans la première phase du PNRQAD afin qu’ils puissent construire des projets pour une phase ultérieure.
Une véritable politique locale, planificatrice, qui se dote d’exigences en matière de développement durable et qui permet de faire émerger des projets exemplaires dans les projets ANRU. Comme celui du Nouveau Mons, qui a remporté le 30 novembre dernier, le prix de la performance écologique décerné par le Ministère de l’Environnement. Des projets qui inscrivent de plus en plus la participation des habitants comme un aspect fondamental, en s’appuyant parfois sur les politiques citoyenneté. Des projets qui se veulent aussi un levier de développement économique puisqu’il permette biensur d’augmenter l’attractivité du territoire, mais aussi de soutenir le développement d’un tissu économique notamment dans les domaines de l’écoconstruction ou l’écorénovation avec le plan 100 000 logements. Un levier de développement de l’emploi par les clauses d’insertion inscrites dans les marchés des projets ANRU.
Ces politiques, très volontaristes, impactent donc de nombreux domaines. Mais c’est sans doute naïf, mais ce que je retiens surtout et toujours. C’est que concrètement, très concrètement. Elle transforme la vie des habitants, des enfants en leur offrant le logement qu’ils méritent.