Circuits courts: produire et consommer localement

photo je consomme légumes saison

Le 1er décembre, le lycée agricole de Douai accueillait un colloque sur une thématique d’actualité : les circuits alimentaires de proximité ou circuits courts (vente directe ou indirecte avec un seul intermédiaire).

Un auditoire d’environ 200 personnes était rassemblé à l’initiative du RRP (Réseau Rural et Périurbain) Nord – Pas de Calais, celui-ci est co-piloté par DRAAF (Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt) et le Conseil régional.

Deux objectifs affichés :

– établir un panorama régional des projets de circuits alimentaires de proximité

– capitaliser et valoriser les travaux régionaux existants sur les circuits alimentaires de proximité et révéler la dynamique régionale dans ce domaine.

 

Jean-Louis Robillard, Vice-Président du Conseil régional Nord-Pas de Calais, en charge de l’Alimentation, de la Régionalisation de l’Agriculture et de la Ruralité a ouvert les débats en rappelant la méthode de co-construction du Réseau Rural et Périurbain qui se veut ouvert et participatif. En une année de travail, plusieurs plus values se sont dégagées : des outils concrets pour les porteurs de projet, des outils partagés pour les acteurs, un enrichissement de la réflexion, un début de croisement des approches de chaque structure impliquée, la montée en compétences des participants aux groupes de travail, le maillage des acteurs au travers d’un réseau à leur service.

 

Panorama des circuits courts

 

Partant du recensement agricole de 2010, la DRAAF a exposé des données chiffrées sur notre territoire très urbanisé et très peuplé, synonyme de grande production et présentant une agriculture diversifiée.

– 66% du territoire régional est occupé par l’agriculture (contre 50% en France)

– on dénombre 13 500 exploitations (depuis l’an 2 000 ce chiffre a baissé de 25 %)

– 19% de producteurs vendent une partie de leur production en circuit court, c’est-à-dire 2263 exploitations (4ème région en nombre d’importance)

 

Quelques remarques : les exploitations qui pratiquent ce genre de vente sont souvent de type individuel, et sont spécialisées à 80% dans le maraichage, l’horticulture, la production de fruits.

Les produits labellisés ont une grande part dans les circuits courts tout comme les produits bio : sur 237 producteurs bio, 140 vendent en circuit court (60 %)

 

Dans le panorama régional on trouve des initiatives privées et collectives, il y a aussi des projets territoriaux : 30 sur le territoire Nord – Pas de Calais (émanant des Pays, Communautés d’Agglomérations ou PNR)

 

Données chiffrées www.agreste.agriculture.gouv.fr

http://www.agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf_R3111A12.pdf

 

Une partie de la journée a été consacrée à l’approvisionnement de la restauration collective en circuits alimentaires de proximité.

L’association A Pro bio vient de publier un référentiel d’expériences menées dans notre région. Treize initiatives ont été retenues et sont présentées sous forme de fiches.

Prenons l’exemple de la restauration scolaire à Hornaing. Dans cette commune du PNR Scarpe Escaut 500 000 € ont été investis pour mettre aux normes la cuisine centrale. Les plats sont préparés sur place, le jour même et avec des produits frais. Sept cent repas sont servis tous les jours.

Comment mettre en place un circuit court ?

 

De la théorie à la pratique 

 

La Chambre d’Agriculture de région a mis en forme un guide à l’usage des producteurs qui ont un projet de circuit court.

 

A l’occasion du colloque, deux agriculteurs ont raconté leur expérience.

 

– Philippe Vantorre

« Je suis paysan ! »

Agriculteur à Notre-Dame de Lorette,  dans le Bassin Minier Philippe Vantorre fait travailler actuellement 6 personnes sur son exploitation et sa ferme auberge. C’est une affaire de famille : femme, fils, fille, beau-fils travaillent ensemble. A l’origine du projet une envie de diversification vers le tourisme et la cuisine (sa femme est un cordon bleu). Tous les deux aiment accueillir le public et transmettre leur savoir faire.

Philippe Vantorre pratique la polyculture, élève des porcs, des bovins, et des volailles

Toute cette production est utilisée dans la ferme auberge.

La première idée était de trouver un complément de revenu sur une structure moyenne. Aujourd’hui le projet a évolué : création d’un laboratoire pour la transformation des produits, point de vente à la ferme. Les bénéfices dégagés proviennent désormais de la diversification.

http://www.bienvenue-a-la-ferme.com/nord-pas-de-calais/ferme-auberge/ferme-ferme-auberge-du-pre-molaine-2653-136714

 

– Antoine Willefert

« Je n’avais pas envie d’être seul »

Antoine Willefert est agriculteur à Dourges. Il pratique la « grande culture », céréales, pommes de terre, légumes pour l’industrie…

Sollicité par ses parents pour reprendre l’exploitation, il ne souhaitait pas travailler en solitaire.

Avant de lancer son projet, il a réalisé une étude de marché sur le secteur de la communauté d’agglomération d’Hénin-Carvin : examen de l’offre et des structures déjà en place sur le territoire, demande des consommateurs.

Il a travaillé sur un prévisionnel financier, a choisi un statut juridique adapté et s’est préoccupé des aspects règlementaires et sanitaires.

Ce n’est qu’ensuite qu’est née « la cahute fermière ». Un point de vente qui rassemble sept associés à Courcelles-les-Lens. Ils tiennent des permanences à tour de rôle pour vendre leurs productions. Trente-cinq autres producteurs participent au projet en l’utilisant comme un dépôt-vente.

Après trois années de fonctionnement le magasin a évolué pour répondre aux souhaits de la clientèle.

http://www.lacahutefermiere.fr/

 

Le rôle des territoires

Les enjeux sont de fonctionner avec les acteurs du territoire, et ainsi d’animer le territoire. Les projets doivent êtres ascendants, émanant des acteurs locaux et donc en adéquation avec le contexte local.

Dans le cadre du colloque un atelier d’information a détaillé l’exemple de la C.A.D. Communauté d’Agglomération du Douaisis.

Le projet a débuté en 2006 dans ce secteur où l’agriculture est ancrée en tant que ressource de premier plan. Elle devient alors un support de développement économique et social.

Les objectifs suivant ont été fixés : maintien et développement de la valeur ajoutée au niveau des exploitations ; créations d’emplois non délocalisables car liés à la production, la commercialisation et la transformation ; diminution des coûts environnementaux (transports, emballages…) ; renforcement du dialogue agriculteurs/société, et villes/campagnes.

Un système d’aides directes à l’installation a été lancé.

Le territoire s’est chargé de la mise en route. Un diagnostic de terrain participatif a suivi. En octobre 2011 a eu lieu le premier marché communautaire réunissant 14 producteurs ; un guide « de la terre à la table » a été édité, il réunit les coordonnées des participants au projet. Des outils collectifs de communication sont à leur disposition : panneaux, signalétique.

 

Plus d’infos concernant les partenaires du projet :

– Chambre  d’agriculture de Région : www.agriculture-npdc.fr

– Réseau Rural et Périurbain : http://www.reseaurural.fr/region/nord-pas-de-calais

– Communauté d’Agglomération de Douai : http://www.douaisis-agglo.com/

– CEERD : http://www.cerdd.org/

– Lycée agricole de Douai :    http://www.epl-nord.educagri.fr/internet/index.php

– A Pro Bio : www.aprobio.fr (site en construction)

 

 

 

 

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