Total et la stratégie énergétique du territoire

La fermeture de la raffinerie Total de Dunkerque aurait pu être perçue comme un signe positif pour l’environnement, annonciateur de la fin de l’usage de l’énergie fossile, s’il ne s’agissait en fait d’une délocalisation aux conséquences sociales dramatiques.

Quoiqu’il en soit, l’absence de lisibilité sur la stratégie énergétique de la région ne permet pas aujourd’hui d’accompagner le changement de comportements, l’organisation de la production, et ses conséquences en termes de métiers et d’emplois.

Comme le souligne l’Institut français du pétrole. « Tous les indicateurs montrent que l’on va vers une forte baisse de la consommation de produits pétroliers. Ce sera dans dix, vingt ou trente ans, mais cette tendance est structurelle ». Cette tendance est à resituer dans le long terme. La plus grande chute de consommation se situe entre 1973 et 1985 où la France s’est lancée dans une « chasse au gaspi », avec un programme d’économies d’énergie, et un très important programme électronucléaire.

La prise en compte du facteur 4 (diviser par 4 les émissions les émissions de gaz à effet de serre à l’horizon de 2050) qui a pour objectif de limiter le réchauffement climatique à + 2°, repris dans la loi d’orientation sur l’énergie de 2005, ne fait qu’accentuer cette tendance.

On sait qu’il s’agit d’économiser l’énergie employée, de rendre plus efficace l’utilisation de l’énergie mobilisée, et de substituer notamment les énergies fossiles en voie d’épuisement par des énergies renouvelables.

D’où la nécessité pour tous, d’anticiper les modifications profondes et inéluctables que devra affronter la filière ces prochaines années et de permettre une définition collective de ce que doit être une société sobre en carbone.

Une étude commandée par la Commission Européenne a commencé à aborder cette question : « Le changement climatique représente un défi inédit pour les politiques de l’emploi et pour les partenaires sociaux : les gains et les pertes d’emplois attendus sont d’une ampleur considérable, et aucun secteur ne peut s’abstraire des conséquences du changement climatique… »

Cela est bien sûr à prendre en compte prioritairement pour le secteur de l’énergie lui-même. D’où l’importance de lutter contre le changement climatique en anticipant les conséquences en terme d’emplois et en se dotant d’instrument d’accompagnement de ces mutations économiques et sociales.

Un pôle d’excellence économique en maîtrise de l’environnement industriel et de l’énergie émerge dans le Dunkerquois. Ce pôle ne peut que contribuer à ces évolutions.

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