Santé : prescire un changement de société
Tribune EELV dans le Journal Ile-de-France numéro 34
En janvier dernier, l’agence régionale de santé, bras armé du gouvernement en matière de santé en Île-de-France, confirmait le projet de fermeture du service de cardiologie de l’hôpital Henri-Mondor, à Créteil. Cette décision se fonde sur des objectifs de rentabilité qui caractérisent l’ensemble de l’action gouvernementale. Il s’agit d’une nouvelle étape dans la remise en cause généralisée des services publics de proximité, à laquelle les écologistes se sont fermement opposés. Pour autant, la question de la santé dépasse celle de l’organisation des services publics. Il est nécessaire de repenser non seulement notre offre de soin et le soutien aux filières du prendre soin, mais aussi leur inscription dans un mode de vie à renouveler et dans un environnement à protéger. Les principales causes de mortalité et de souffrances modernes sont dues à des maladies de civilisation : cancers, maladies cardiovasculaires, asthme, diabètes, allergies, dépressions, alcoolisme… Tous ces problèmes de santé sont liés aux pollutions de l’environnement, à nos modes de vie et à la mauvaise qualité des relations entre les humains, qui génèrent stress et mal-être.
Nous avons donc des marges de manoeuvre ! Il faut agir sur les causes de nos maladies et de nos afflictions. La prévention, fondée sur la protection de l’environnement, sur l’éducation et la promotion de la santé, est une réponse à développer dans notre système de santé. Les écologistes proposent donc de repenser l’action publique sanitaire à partir de la maladie et de la médecine, mais aussi à partir de la protection du bien-être et de l’amélioration de la qualité de vie. La crise de notre système de santé est structurelle et ne se résoudra pas uniquement par la mobilisation de nouvelles ressources financières.
Plus que des traitements thérapeutiques, c’est un changement de société que nous devons prescrire. Une telle approche permettra en outre de réduire les inégalités sociales de santé en s’attaquant aux causes profondes qui touchent inégalement les habitants de notre région. Il n’est pas acceptable que les habitants des Hauts-de-Seine vivent en moyenne deux ans de plus que ceux de Seine-Saint-Denis, parce qu’ils mangent mieux ou respirent un air meilleur. Ce sont ces orientations que les 51 élus écologistes d’Île-de-France porteront entre avril et juin, lors des conférences citoyennes organisées dans chaque département, sous l’égide de Laure Lechatellier, vice-présidente écologiste en charge de la santé, et avec l’ensemble des acteurs de la santé.