Restaurer la confiance dans la démocratie : Pour une VI République
Le 17 avril 2013, BASTIEN FRANÇOIS Conseiller régional EE-LV, cofondateur de la convention pour la VIe République, GHISLAINE SENÉE Conseillère régionale EE-LV, MARIE-PIERRE BRESSON Maire-adjointe EE-LV de Lille CHRISTOPHE ROSSIGNOL Conseiller régional EE-LV JULIEN VICK Porte-parole EE-LV Lorraine ont signé une tribune dans Libération intitulée "Pourquoi nous n'irons pas manifester dimanche 5 mai".
Pourquoi nous n’irons pas manifester dimanche 5 mai !
17 avril 2013 à 19:06
Nous n’irons pas manifester le 5 mai car la VIe République que nous voulons n’est pas celle que propose M. Mélenchon. Ce n’est pas «du balai !», ce n’est pas une entreprise de «purification», ce n’est pas la stigmatisation des «salopards», ce n’est pas l’appropriation par un tribun mimant l’homme providentiel - bien dans la tradition bonapartiste du régime actuel - de ce qui appartient à tout le monde : la république.
La VIe République que nous voulons, à l’inverse, réinstaure la confiance dans la démocratie, une nouvelle démocratie. Elle réconcilie les Français et les Françaises avec la politique.
La VIe République que nous voulons rénove la représentation politique en favorisant une meilleure représentativité de nos élus (scrutin proportionnel, parité, mandat unique). Elle renoue avec le beau principe du parlementarisme : la responsabilité politique. Elle rend au Parlement ce qu’il a perdu depuis bien longtemps, sa capacité à exprimer les voix plurielles des citoyens et à contrôler les gouvernants.
La VIe République que nous voulons repense les processus décisionnels à tous les échelons dans une logique d’inclusion de la population. Elle propose de nouveaux outils participatifs et délibératifs aux citoyens, de nouveaux modes de coconstruction des politiques publiques, une large capacité d’interpellation des pouvoirs quels qu’ils soient.
La VIe République que nous voulons est celle qui se vit au plus près des territoires. Elle rompt avec la logique jacobine, elle est attentive à la diversité des histoires, des cultures, des particularismes locaux qui font la France. Elle promeut la citoyenneté de résidence, valorise l’autonomie, la coopération et la solidarité entre les territoires, la dynamique de la participation citoyenne.
La VIe République que nous voulons est celle qui établit les conditions d’une indépendance de la justice. Elle n’en fait pas un contre-pouvoir, mais un pouvoir tout court, qui tient d’abord sa légitimité du fait qu’il s’exerce au nom du peuple.
La VIe République que nous voulons refonde nos institutions pour affronter démocratiquement les défis inédits du gouvernement du long terme. Les enjeux d’aujourd’hui sont indissociablement mêlés, ceux des profondes souffrances des millions d’entre nous qui se débattent au jour le jour contre la crise et ceux de l’avenir des générations futures. Il nous faut répondre en même temps aux urgences du présent et aux angoisses de notre futur commun.
La VIe République que nous voulons est un outil pour inventer ensemble une nouvelle société, économe de ressources, respectueuse de l’humain et de la biodiversité, plus solidaire, en libérant l’économie du joug de la finance, en repoussant les mirages du productivisme et de l’hyperconsommation. Elle réconcilie l’homme et la nature.
La VIe République que nous voulons est un pari sur la puissance rénovatrice, d’invention aussi, de la démocratie, elle est porteuse d’espérance, cultive la diversité et le pluralisme au service du bien commun et du long terme, restaure le politique dans sa grandeur et sa responsabilité.
La VIe République que nous voulons est européenne. Elle réaffirme le rêve d’une démocratie à l’échelle du continent qui soit une réponse positive à la mondialisation contre la tentation funeste du repli nationaliste et sécuritaire.
La VIe République que nous voulons agit pour la solidarité internationale, elle tient compte de l’interdépendance de tous sur notre planète, elle construit un partenariat mondial pour le développement solidaire afin d’assurer le respect des droits humains fondamentaux.
La VIe République que nous voulons n’est pas le concept fumeux d’une avant-garde se prétendant éclairée et qui n’a rien d’autre à proposer que la réunion d’une Constituante sans perspectives. Ce n’est ni le bruit ni la fureur.
La VIe République que nous voulons ne se nourrit pas de la haine et des scandales pour proclamer le meilleur des mondes possibles. Elle est celle que nous construirons ensemble. Elle est un espoir. Elle est donc celle qui doit nous rassembler.