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Fort de Vaujours : La région demande un moratoire sur les travaux

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Le double de tumeurs par rapport au reste du territoire, un doublement en dix ans des affections thyroïdiennes, les habitants de la commune où se situe le fort de Vaujours présentent des soucis de santé singuliers par rapport au reste de la population de Seine & Marne.

Or, ce site a été utilisé par les allemands pendant la guerre comme dépôt de munitions. Un dépôt qu'ils ont en partie détruit en partant. Le Fort a ensuite été repris par le CEA pour y mener des recherches sur le développement de détonateurs de bombes atomiques. Des recherches qui consistaient à tester sur de l'uranium des explosifs chimiques permettant de déclencher des réactions nucléaires.

Le repreneur du site, BP Placo, souhaite détruire les restes du fort et extraire les terres du site pour ouvrir une carrière de Gypse à ciel ouvert. Une activité qui impliquerait le déplacements de milliers de mètres cubes de terres polluées et éventuellement radioactives.

La contamination chimique, pyrotechnique et radioactive du site en surface est avérée mais les informations manquent sur l'ampleur des dégats en dehors du site lui même et surtout des contaminations en profondeur. La commission de recherche et d'information indépendante sur la radioactivité (CRIIRAD) a ainsi signalé que le manque de transparence du CEA sur la localisation des fosses, des canalisations enterré́es et autres ouvrages susceptibles d'être contaminés en profondeur sur le plan radiologique, chimique et pyrotechnique empêchait des sondages précis du terrain.

"Une pétition de plus de 83 000 personnes a circulé, une manifestation d'ampleur a eu lieu le 8 février, le mécontentement et l'inquiétude des riverains sont, à juste titre, majeurs sur cette question", signale Ali MézianeLa sénatrice écologiste Aline Archimbault a demandé au gouvernement un moratoire sur les actions de BP Placo, moratoire que le ministre concerné a refusé.

"Nous ne pouvons accepter une telle réponse, prévient la conseillère régionale Nadia Azoug, qui a posé la question en séance. Il est du devoir de la Région de  faire la transparence sur les contaminations réelles de ce territoire et de protéger les riverains",

"Il s'agit là d'une question de santé publique majeure. A l'heure où la Région met en lumière l'importance du lien entre environnement et santé, elle se doit de s'exprimer clairement sur cette question et d'affirmer que le principe de précaution s'applique sur son territoire", insiste Mounir Satouri, président des élu/es écologistes.

" Dans ce contexte, la région considère qu’avant tout forage, il faut clarifier la réalité et l’intensité des pollutions radioactives. La sécurité sanitaire doit prévaloir sur l’exploitation commerciale, et nous écrirons donc au Préfet pour demander un moratoire sur toute exploitation du site, tant que les études que nous appelons de nos vœux n’auront pas été menées", confirme Corinne Rufet, Vice-présidente en charge de l'Environnement, l'Agriculture et l'Energie.

 

L'ensemble de la question orale posée par Nadia Azoug est ici : question orale Vaujours

La réponse de l'exécutif, réalisée par Corinne Rufet, VP Environnement, Agriculture et Energie, est là : 140214_QO-EELV

 

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