Vous avez été 230 représentant/es d'associations franciliennes à répondre présent pour la matinée "Mobilisation citoyenne et climat" organisée par les élu/es écologistes régionaux. Ils y présentaient le fonds de 2 millions d'euros qu'ils ont obtenu auprès de la région pour aider les associations à lancer des projets d'information et de mobilisation citoyenne autour des enjeux climatiques.

La nouveauté, outre le montant : toutes les associations peuvent y prétendre. Les associations environnementales évidemment mais aussi les associations citoyennes, culturelles, artistiques....

"Savions-nous précisément ce la région allait financer en décrochant ce fonds? Non, évidemment, ce que nous voulons c'est laisser libre cours à la créativité et à l'imagination de chacun", rappelait lors de son intervention Mounir Satouri, le président du groupe des 51 élu/es écologistes régionaux. En effet, selon le président des  élu/es écologistes, pour cette 21ème conférence climatique, "il n'y aura pas d'avancées dans les négociations sans une pression citoyenne d'envergure".

"Ce que nous voulons, rappelle l'élu, c'est un engagement fort, clair, construit dans la durée. C'est une bataille que l'on doit pouvoir gagner. Celle de la lutte contre les climato-sceptiques a, elle, été remportée. Désormais, par exemple, les media relaient plus largement les conséquences du dérèglement climatique. la prochaine, à remporter, est celle de la mobilisation citoyenne. C'est pour soutenir les associations qui se sont fixé cet objectif également que nous avons poussé pour que la Région y consacre deux millions d'euros".

Le débat sur la mobilisation citoyenne était animée par l'élue Marianne Boulc'h. Il a été ouvert par le climatologue Jean Jouzel. Le vice-président du Giec a rappelé les enjeux liés aux négociations sur les limitations d'émissions de gaz à effet de serre.

Il a ainsi rappelé que la conférence de Kyoto en 1997 avait été le premier rendez-vous majeur de ces conventions car elle a fixé le cadre des émissions entre 2008 et 2012. Copenhague, en 2009 avait été un flop : cette convention devvait déboucher sur un accord contraignant sur les années 2013-2020. "Au final, seule l'Europe avait pris des engagements contraignants et les a tenus... c'est seulement 10% des émissions mondiales de gaz à effet de serre", signale-t-il.

Le climatologue a rappelé que la Cop21, qui se tiendra en île-de-France en fin d'année est un rendez-vous majeur de ces conventions internationales car c'est le cadre des émissions post 2020 qui se pose.

"Pour s'en tenir à un réchauffement de 2°Celsius, il faudrait laisser l'ensemble des combustibles fossiles là où ils sont... et il faut obtenir la neutralité carbone sur la fin de siècle", déclare Jean Jouzel. 

"Malgré les récents engagements de la Chine, des Etats-Unis..., nous sommes loin du compte, regrette le climatologue, mais tout est à prendre!", conclut-il.

Pascal Canfin, ancien secrétaire d'état au développement et désormais Conseiller principal pour le climat du World Resources Institute (WRI) a rappelé ensuite l'importance de la mobilisation citoyenne. "Les négociations internationales sur le climat sont comme des négociations de paix multilatérales... très très compliquées", résume-t-il. Pour l'ancien député européen, la mobilisation des régions, des villes, des citoyens, sera essentielle pour fixer des objectifs et surtout lancer des actions concrètes.

Corinne Rufet, Vice-présidente en charge de l'Environnement, de l'Energie et de l'Agriculture a ensuite rappelé que "Cet événement était l'occasion de souligner que dans les institutions, dans les entreprises, dans les associations... toute la société a un rôle à jouer dans la transition. Il ne faut pas attendre les réponses d’ailleurs, nous avons tous une partie de la solution". Elle a ensuite précisé les modalités du fonds dédié à la mobilisation climat.

 Le vade - mecum pour postuler à ce fonds est en ligne ici