COMMUNICATION RÉGIONALE SUR LE SDRIF – 29/09/11
Par Claire Monod
Monsieur le Président,
Mes chers collègues,
Que de temps perdu ! Que de fragilité et d’instabilité !
Voici que le Conseil régional remet l’ouvrage sur le métier, Trois ans plus tard !
Trois ans de reniement brutal des lois de décentralisation par le gouvernement qui mettent les franciliens et leurs élus, méprisés, dans une situation inédite : confusion extrême, incertitude totale, lassitude et finalement grande colère. On l’a vu ce week end. Il en va du SDRIF comme de la réforme territoriale ou de la taxe professionnelle, les compétences et les moyens des élus sont bafoués et les soi-disant simplifications aboutissent à une insécurité juridique et réglementaire qui fragilise l’ensemble des politiques urbaines. Pensez donc, deux SDRIF conçus à 10 ans d’intervalle actifs simultanément… du jamais vu !
Depuis que le gouvernement a décidé de fracasser la stratégie du document innovant, patiemment et sérieusement élaboré et voté ici même largement il y a 3 ans, il a choisi de mettre la 1ère région de France dans une situation de précarité qui nuit à son développement, un défaut de planification indigne d’une capitale mondiale.
Alors s’ouvre, sans s’ouvrir vraiment une nouvelle révision, réanimation d’un SDRIF mort-né auquel il est envisagé d’imposer dans un calendrier improbable, un arsenal de lois entre elles mêmes contradictoires. Croyez moi la compatibilité entre les lois Grenelle et Grand Paris n’est pas acquise.
Mais ce fracas politicien en ôtant toute boussole a remis en question l’idée même de planification. La situation favorise les initiatives locales des élus excédés, initiatives isolées et sans cohérence d’ensemble qui fragmentent les territoires et aggravent les inégalités. Les chiffres sont là, le constat extrêmement inquiétant, la consommation d’espaces naturels et ruraux a explosé. Victimes de la confusion. La disparition des espaces naturels se combine avec une baisse tout aussi importante et grave de la construction de logement. Alors oui, l’effort de densification devient un enjeu crucial et l’ouverture à l’urbanisation devra être revu dans le prochain SDRIF.
Plus d’étalement pour moins de logement ! Voilà le résultat de l’ingérence brutale de ce gouvernement dans l’aménagement de l’IdF. C’est le visage en peau de léopard de la métropole d’exception, libérale et prédatrice, polarisée et excluante qu’il cherche à imposer à rebours des objectifs d’équité, de solidarité, de mixité, de maillage et de proximité porté par le SDRIF 08.
Ces 17 pôles, soumis à des Contrats de Développement Territorial (CDT) aux formes très incertaines mais aux prérogatives très claires qui s’imposent aux orientations régionales destabilisent déjà un exercice à l’issu incertaine. Car ces territoires dépendent eux-mêmes d’un réseau de transport nouveau dont les moyens pharaoniques sont toujours hypothétiques et les principes incompatibles avec l’égalité territoriale.
Pour finir, le document « socle » révisé est lui-même profondément remis en cause par la somme des actualisations nécessaires. Comment croire à sa faisabilité dans le calendrier proposé sauf à aboutir à résultat partiel, fade ou incomplet.
Les perspectives offertes en l’état par cette révision promettent de grandes frustrations et l’association d’acteurs nouveaux et talentueux ne fera qu’aggraver la situation.
Les questions auxquelles le gouvernement refuse de répondre, les vraies questions -celles qu’il fuit- relatives à l’organisation de la gouvernance métropolitaine et démocratique restent pendantes. L’IdF reste un trou blanc dans l’intercommunalité quand l’Etat bricole avec des dispositifs déstructurant qui violent les compétences issues de la décentralisation.
Ce n’est pas la conception portée par EELV dont le projet de métropole écologique et solidaire se présente comme une stratégie globale et cohérente.
Les citoyens, comme les élus la semaine dernière, ont compris combien sont funestes à l’amélioration de leur cadre de vie, les interventions autoritaires et déstructurés. Ils auront bientôt l’occasion de le faire savoir.
Je vous remercie