Expérimentations de clapage des sédiments de dragage d’entretien du Port de Rouen en Baie de Seine orientale : pour une gouvernance interportuaire plutôt que la fuite en avant

 

Le Grand Port Maritime de Rouen (GPMR) projette d’expérimenter le clapage des sédiments de dragage sur un nouveau site en Baie de Seine orientale. Après une première enquête publique (novembre/décembre 2010) remise en cause par plusieurs élus et accumulant les avis très réservés voire négatifs[1], les Préfets de Haute et de Basse-Normandie se sont prononcés pour l’ouverture d’une nouvelle enquête.

 

POSITION

Europe Ecologie – Les Verts de Basse- et Haute-Normandie exprime ses fortes réserves quant à cette expérimentation du clapage au Machu, selon les modalités présentées par le Grand Port Maritime de Rouen considérant :

–                  L’ambition affichée dans de nombreuses publications du Port de rendre le site pérenne à l’issue de l’expérimentation (et compenser ainsi la saturation du site du Kannik pour les sédiments de dragage annuel)

–                  La nature des sédiments et donc les risques sanitaires qui restent à préciser

–                  La proximité du site du Machu avec des zones Natura 2000

–                  Les impacts sur les filières pêche et tourisme.

 

 

EELV demande :

 

–                  Un repérimétrage du projet

  • limitation claire du projet à l’expérimentation
  • redéfinition des bio-indicateurs et les autres conditions de suivi scientifique en lien avec les acteurs comme les pêcheurs, le GIP Seine Aval, etc. et traduits dans un cahier des charges de l’expérimentation à vocation de « connaissance scientifique »

 

–                  Une évolution des normes « GEODE » et l’indépendance de la structure les définissant

  • réexamen des seuils « GEODE » de remise en mer pour prendre en compte les effets de reconcentration et d’interaction entre polluants
  • indépendance de la structure garante de ces mesures vis-à-vis des Ports

 

–                  Une évaluation économique du projet et la recherche d’alternatives

  • étude des alternatives au dragage et au clapage (valorisation des sédiments en cycles courts), en s’appuyant notamment sur les travaux menés par ailleurs (ex. projet SETARMS en Manche, expériences conduites aux Pays-Bas…), ce avec des moyens humains et financiers adaptés
  • évaluation des conséquences économiques du projet à court, moyen et long terme, notamment sur les filières de pêche et de tourisme en Baie de Seine

 

–                  Une meilleure gouvernance interportuaire

  • la mise en place une structure de gouvernance à l’échelle de l’Estuaire et de la Baie de Seine (collaboration entre les ports)
  • une gestion intégrée de l’Axe Seine, l’Estuaire et la Baie de Seine.

 



[1]              D’élus locaux, du Conseil scientifique de l’estuaire de la Seine, du Comité régional des Pêches maritimes de Basse-Normandie, d’associations environnementales etc.

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