Tribune de reflets du mois de juin 2011

Faire d’une pierre quatre coups

La situation des finances publiques est connue. Celle de l’État, causée moins par les effets de la crise que par des choix de politique économique et fiscale coûteux et inefficaces en plus d’être injustes ; celle des collectivités locales, sur lesquelles l’État choisit de faire porter l’essentiel des efforts, en gelant pour trois ans ses dotations et en réduisant leur autonomie fiscale. Politique court-termiste et dangereuse, qui fragilise la possibilité d’agir des collectivités, en particulier des Régions, quand les besoins d’intervention ne font que grandir.

Si l’alternance a lieu en 2012, avec la victoire de la gauche et des écologistes, ces choix devront être révisés. D’ici là, il revient aux Régions de maintenir leurs capacités d’intervention malgré des ressources plus limitées. Il s’agit donc d’accroître l’efficacité de chaque dépense, d’obtenir à chaque fois l’effet de levier le plus fort par rapport aux finances publiques engagées, de faire d’une pierre deux, trois, quatre coups ! La Région Basse-Normandie a commencé de le faire, par exemple en privilégiant, dans ses interventions vers les entreprises, les avances remboursables aux subventions. L’enjeu, c’est de poursuivre dans cette voie : en soutenant l’approvisionnement des lycées en produits locaux de qualité, on aide à structurer des filières émergentes, en leur offrant des débouchés économiques sérieux ; en engageant la rénovation énergétique du bâti, pour permettre aux professionnels bas-normands de s’adapter à des techniques nouvelles ; en facilitant la pratique du covoiturage, on allège les dépenses de carburant des bas-normands. Objectif : dans un monde qui change, faire de chaque dépense une action qui prépare l’avenir.

Pour autant, il faudra bien discuter de l’hypothèse d’un recours accru à l’emprunt ou d’une activation des leviers fiscaux encore disponibles, pour permettre de faire face à l’ampleur des enjeux. Ce débat, les élus écologistes le veulent honnête, sincère et public. Si les choix doivent être difficiles, ils devront être discutés, sereinement, face aux citoyens.

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