Abattoirs industriels de la Manche (AIM) : l’État doit enfin assumer ses responsabilités !
Communiqué de presse
Depuis plusieurs mois maintenant, les salariés des Abattoirs industriels de la Manche (AIM) à Sainte-Cécile se battent pour préserver leur outil de travail et soutenir le maintien d’un maximum d’emplois sur le site. Pleinement soutenus par la Région Basse-Normandie et par le Conseil général de la Manche, ils sont parvenus à emporter d’abord une longue bataille judiciaire pour la reprise des abattoirs, puis à relancer l’activité du site en conservant le maximum des emplois initiaux.
C’est un effort collectif considérable qui a été engagé pour préserver le dernier abattoir de porcs de la région. Les salariés d’abord, qui n’ont reculé devant aucune difficulté – juridique, technique ou économique – et ont fait valoir un projet innovant et ambitieux de reprise du site. Leurs représentants syndicaux également, qui ont accompagné la bataille. Les collectivités locales enfin, droite et gauche confondues, qui se sont engagées, y compris budgétairement, pour que ce projet essentiel au territoire puisse devenir réalité.
Aujourd’hui, après plusieurs semaines d’activité, et alors que la viabilité économique du projet est en bonne voie, l’État, qui s’était engagé, par la voix du Ministre de l’Économie, à soutenir le projet, n’a toujours pas versé le prêt de 2,5 millions d’euros qu’il avait annoncé. Ce retournement plonge l’entreprise dans des difficultés de trésorerie que les efforts des collectivités ne pourront seuls réduire. Surtout, cette promesse aujourd’hui non tenue s’ajoute aux obstacles techniques et administratifs que les services de l’État semblent incapables de gérer.
Pour François DUFOUR, vice-président du Conseil régional de Basse-Normandie, qui a suivi depuis des mois le dossier, « tout ceci est lamentable. Tout le monde a fait son travail dans ce dossier. Les salariés, la Région, le Département. Tout le monde s’est mobilisé, pour l’emploi et pour l’aménagement du territoire. Seuls les services de l’État ont traîné des pieds, ralenti les choses, parce qu’ils ne croyaient pas au projet. Et pourtant, c’est un bon projet, économiquement viable et innovant, avec une montée en qualité de la filière. C’est bon pour l’emploi, c’est bon pour une industrie agroalimentaire de qualité, qui répond à la demande des consommateurs, et c’est bon pour le territoire. Alors pourquoi l’État, au lieu de faire son travail, bloque-t-il le prêt qu’il s’était engagé à octroyer ? Et pourquoi les services de l’État multiplient-ils les difficultés et les prétextes pour ne pas avancer ? Tout ça est absolument révoltant. »
La situation a atteint ces derniers jours un point critique. Pour Yanic SOUBIEN, président du groupe des élus écologistes au Conseil régional et tête de liste EELV aux élections régionales : « Si l’État ne bouge pas dans les prochaines heures, on va assister à un gâchis colossal, à quelque chose de profondément lamentable. Il y a là des salariés et des élus – et en particulier François Dufour – qui n’ont compté ces dernières semaines ni leur temps ni leur énergie. Et tout ça n’aurait servi à rien parce qu’à Paris, on n’aurait pas pris la mesure de ce qui est en train de se jouer ici ? Ce n’est pas tolérable. L’État doit cesser de louvoyer dans ce dossier, et prendre enfin ses responsabilités, comme les collectivités locales ont pris les leurs. »